Après quinze saisons, dont neuf à la tête du groupe seniors de l’AS Les Ponts-de-Cé et trente-cinq matchs lors de la saison qui vient de s’écouler, rencontre avec Sébastien Poissonneau. Après avoir pris le temps de bien se questionner, il revient avec le plein d’émotion et de nostalgie sur son long passage au sein du club. Dans un premier temps, il nous fera le bilan de la saison passée, puis reviendra sur ses meilleurs souvenirs et sur les personnes qui ont pu le marquer. Entretien.

Bonjour Sébastien, pouvez-vous revenir sur la saison qui vient de s’écouler ?

“Notre inter-saison n’a pas été de tout repos, pour une équipe à qui il a manqué qu’un point pour monter en division supérieure. On a perdu six joueurs de notre équipe première pour seulement deux arrivées. Avec toujours la même ambition, nous avons décidé de travailler avec les éléments déjà présent au club. Cette saison, vingt-quatre joueurs ont grandement participé à notre épopée et dans ce groupe, un U18 (Pierre) a prouvé qu’il pouvait très bien compenser les départs et deux joueurs qui l’an dernier étaient en équipe 3, ont démontré qu’en ce donnant les moyens, on peut jouer plus haut. J’espère bien qu’ils vont continuer sur leur lancée et qu’ils deviennent des joueurs majeurs la saison prochaine (ils savent d’où ils viennent, donc, j’y crois) et montrer l’exemple à d’autres.”

Même si le début de saison a été un peu compliqué ?

“Pour notre début de saison, notre mois de septembre a été un peu difficile. Ensuite, la machine s’est mise en route et nous sommes restés sur une série de douze matchs sans défaite qui s’est arrêté le 10 décembre sur une grosse gifle que l’on n’arrive pas à expliquer (c’est aussi cela le charme du sport). On se remet en marche dès le dimanche suivant et nous enchaînons avec une seule défaite en dix-huit matchs dont douze victoires d’affilés. Même si nombreux de nos adversaires estimaient que l’on n’était pas les meilleurs, on marque 42 buts pour treize buts encaissés. On a su être efficace dans les deux surfaces et démontrer qu’il fallait aussi savoir gérer les temps faibles dans un match. C’est sûr que l’on aurait aimé que cela ne se dérègle pas dans le sprint final, on perd notre dernier match de championnat et la finale du Challenge de l’Anjou. C’est sûr que c’est une grosse déception de n’avoir rien décroché de physique, mais ce qu’il ne pourra pas être effacé, c’est le monde que l’on a pu voir lors de nos matchs (pour une D1) et l’engouement qui a traversé ce club. Et je sais de quoi je parle sur ce sujet, car je suis présent en équipe fanion depuis quinze ans en tant que joueur puis ensuite comme coach et ses émotions, je les ai vu que quatre ou cinq fois. Oui, on n’a pas gagné le Challenge de l’Anjou, mais qui a déjà fait une finale en seniors ? Nous, on avait deux équipes (avec la coupe des réserves).”

Globalement, que pouvez-vous nous dire sur votre saison sportive ?

“Notre bilan n’est donc pas si mal, on termine deuxième (soit mieux que l’an dernier), une place qui aurait dû nous permettre d’accéder à la région sans la réforme. Un compétiteur ne se résigne pas, donc, la montée est pour l’année prochaine (je leur souhaite). Notre équipe 2 n’aura pas besoin d’attendre la saison prochaine, car elle finit première de son groupe et donc même si certains souhaitait un grand nombre de descentes de Promotion d’Honneur (je ne pense pas que cela aurait été bon pour notre département). Elle n’a pas eu besoin de regarder cela et elle est donc montée en deuxième Division. De quoi se faire plaisir à jouer au football avec une équipe A en première Division et une équipe B juste en dessous (assurer de jouer au meilleur niveau départemental).”

Avez-vous un message à faire passer ?

“Oui, j’ai un message aussi à faire passer aux joueurs souhaitant jouer dans un beau complexe, un bon niveau et être ambitieux. Le club les attend, car il est bien structuré, n’est pas en infraction de l’arbitrage (donc le droit à six mutés dans toutes ses équipes). Il a choisi un très bon coach avec Vincent Bernardet, pas spécialement connu dans la région, mais il apportera sa vision et son sens tactique qu’il a pu emmagasiner lors de son passage au centre de formation de Châteauroux (jusqu’à U19). Homme de l’ombre, mais nos résultats positifs sur les deux dernières saisons, on lui doit aussi beaucoup, car il m’a poussé souvent dans mes retranchements pour prendre les décisions. MERCI Vincent.

Pouvez-vous revenir sur vos meilleurs souvenirs ?

“Mon passage au club de l’AS Ponts-de-Cé s’arrête maintenant, non sans nostalgie. Après quinze années (dont neuf comme coach des seniors) nos chemins vont donc se séparer et j’ai encore en mémoire des moments magiques qui parleront à certains, un match à Segré héroïque (hein Brunks), la réception de la Vaillante d’Angers sur notre stabilisé (mon plus beau but), de nombreux matchs le samedi soir (et l’après), le déplacement à Fontevrault (Dupuis et Fauche), la montée sans le match (Montreuil-Juigné), le match à rejouer à Sainte-Gemmes (dimanche de Pâques, merci Maman pour avoir gardé du gâteau), le penalty d’Anto à Pellouailles, le terrain à Parcay, le huitième de finale du Challenge de l’Anjou à Villedieu (cohésion), le quatrième tour de la Coupe de France (le genou de Lebrec), la réception en coupe de France de La Roche-sur-Yon (encore magique), la victoire à Brissac (Le corse en transe, Robin), le quart de finale du Challenge l’Anjou face au SO Cholet 3 (double qualification à domicile), et tant d’autres…”

Avez-vous un mot de remerciement ?

“Un grand MERCI à plusieurs bénévoles avec qui j’ai eu le plaisir de faire un bout de chemin, Christian (toujours disponible pour nous dépanner), Lolita, Maryline, Jean-Claude et Jean-Yves pour leur présence tous les dimanches, les bureaux (eh oui, j’en ai connu plusieurs) pour leur travail au quotidien. Mes co-entraîneurs, même si au début ce n’était pas dur de s’entendre, car il n’y avait que Fargas (Anthony Poissonneau), ensuite, on est devenu une équipe à part entière. Les quelques trois-cents joueurs différents que j’ai eus sous ma responsabilité pendant ses neuf saisons, Thibaud a survécu à ses neuf années (Bravo Thibaud) (rire). Les hommes d’après-entraînement (ou de nuit), là, ils sont (très) nombreux et ont évolué avec le temps (certains sont devenus sages avec le temps, oups pas moi et désolé à ma famille), le premier boys band (Anto, Fab, Séb, Marquis, Marso, Tatan), Tony, Dav Bureau, La Choute, Fred Selva, Thib, Gouen, le deuxième Boys Band (Dim, Séb, Léo, Johan, Joubert), Dalino, Datcha, Fargas (bien sûr) et tant d’autres. Ce que je n’ai pas nommé, j’ai quand même des choses à dire, mais je souhaite préserver votre vie personnelle (rire), donc,  je vous salue TOUS.”

Pour conclure, avez-vous une pensée pour Eric BARANGER, votre ancien président ?

“Je ne peux passer sur ce paragraphe de remerciement sans évoquer celui grâce à qui j’écris ses lignes. Notre ancien président et mon AMIS, Eric BARANGER (je sais qu’il lira cet article), tu as pris du recul et je t’en félicite. Ta présence auprès de moi, même après ton départ m’a touché. Il a été l’un des rares à avoir cru en moi, il y a quinze ans, en me confiant le poste d’éducateur de jeunes (que d’autres préféraient laisser vacant plutôt que de me donner ma chance), de m’avoir fait grandir et progresser. On n’a pas toujours été d’accord (d’autant quand tu ne m’as pas donné la responsabilité des seniors, une première fois. Tu avais raison après coup, je n’étais pas prêt). Le dialogue m’a poussé à me former, la deuxième fois était la bonne, j’ai réalisé un rêve grâce à toi (entraîner mon club formateur). Les mots me manquent ou ne sont pas assez FORT pour te dire MERCI. Et voilà ma dernière causerie aura été comme les autres (pas très courte). Bon vent et bonne chance, au club et à Vincent pour la suite.”