La dernière journée des championnats d’Europe en salle à Istanbul a été riche pour le camp tricolore. Cinq médailles ont été remportées ce soir à l’Ataköy Arena, avec l’Or de Kevin Mayer à l’issue de l’heptathlon, l’argent pour Benjamin Robert sur 800 m ainsi que le relais 4x400m masculin, complétées par le bronze pour Agnès Raharolahy sur 800 m et Just Kwaou-Mathey sur 60 m haies. S’ajoutant à celle décrochée par Azeddine Habz vendredi, l’équipe de France comptabilise six belles médailles lors de ce grand rendez-vous continental qui ponctue la saison hivernale et lance le chemin vers les mondiaux de Budapest cet été avant une année décisive pour l’équipe de France.
Kevin Mayer en Or et capitaine de la jeune génération.
Après une très bonne entrée en matière ce dimanche matin en remportant sa série du 60m haies en 7’’76, Kevin Mayer a également remporté l’épreuve de perche avec un saut à 5,30 m. Talonné par le jeune Norvégien Sander Skotheim au total de points, le Montpelliérain a su trouver l’énergie, couplée à sa grande expérience, pour finir la course du 1000 m en 2’44’’20 et remporter son heptathlon avec un total de 6348 points. Par cette nouvelle victoire il complète un peu plus son palmarès XXL et offre ainsi à l’équipe de France la médaille d’or de ces championnats d’Europe en salle.
Plus tôt dans la soirée, le relais 4X400 m masculin a fait monter la température dans l’enceinte de l’Ataköy Arena. Dans une course par équipe aux nombreux rebondissements, le relais bleu lancé par Gilles Biron, suivi de Téo Andant et Victor Coroller, a décroché l’argent en 3’06’’52 à l’issue d’un finish de folie de Muhammad Abdallah Kounta.
Déterminé tout au long de ces championnats, Benjamin Robert a confirmé jusqu’en finale qu’il est aujourd’hui parmi les meilleurs européens de sa discipline. Au cours d’une finale du 800 m qu’il a menée de main de maître, le Toulousain s’est incliné à trois millièmes seulement de l’Espagnol Adrian Ben qui a fait un retour dans la dernière ligne droite et chronométré comme lui en 1’47’’34. Le demi-fondeur tricolore remporte ainsi une première grande médaille continentale en argent et nourrit déjà de grandes ambitions pour la suite.
En finale du 800 m féminin pour la première fois de sa carrière, après avoir plusieurs années durant couru le 400 m en équipe de France, Agnès Raharolahy a confirmé qu’elle avait fait de bons choix en augmentant la distance. La Nantaise, à l’issue d’une course engagée au cours de laquelle elle n’a rien lâché, a remporté avec succès la médaille de bronze de ces Europe en salle, en 2’00’’85.
Enfin, Just Kwaou-Mathey a offert la sixième médaille à l’équipe de France en Turquie grâce à sa troisième place en 7”59 lors de la toute dernière épreuve de la journée et de ces championnats. En finale du 60 m haies, le jeune hurdleur tricolore a décroché à Istanbul une deuxième médaille de bronze continentale après celle remportée l’été dernier Munich et confirme une fois encore son statut au sein de l’équipe de France. Avec cette nouvelle médaille sur 60 m haies à l’occasion d’un championnat d’Europe en salle, la tradition française est respectée. Comme à chaque fois depuis 2009, un Français est monté sur le podium de la discipline.
Les autres athlètes en lice aujourd’hui.
Pour sa première sélection chez les seniors, Erwan Konaté s’est classé dans la matinée septième de la finale du concours de longueur avec un deuxième saut mesuré à 7,65 m. Déçu après avoir frôlé les 8 m au premier essai, malheureusement jugé mordu et non mesuré, le jeune sauteur de l’Amiens UC, âgé de 19 ans, a gagné de l’expérience lors de ce premier championnat chez les grands qui lui servira pour les rendez-vous à venir.
Dimitri Bascou, diminué par une gêne à la cuisse droite perçue lors de son échauffement avant les demi-finales, a tout de même souhaité prendre le départ mais il n’a pas pu aller au bout de sa demi-finale du 60 m haies en mettant un terme à sa course après avoir franchi le troisième obstacle.
Sur le 60m haies féminin, malgré un excellent départ lors de sa demi-finale, Cyréna Samba-Mayela a perdu de la vitesse à mesure que les obstacles défilaient. Elle s’est finalement classée cinquième de sa course en 8’’00 et n’a pu accéder à la finale du soir.
À l’instar de Dimitri Bascou, Judy Chalcou, également victime d’une douleur contractée à l’ischio droit lors de son échauffement, n’a en revanche pas pu prendre le départ de sa demi-finale du 60 m haies féminin.
Après avoir pris la deuxième place de sa demi-finale sur 60 m haies ce matin, Laeticia Bapté prenait part à la finale du 60m haies dans la soirée. La Martiniquaise, en constante progression, a achevé sa première finale européenne à la cinquième place avec un chrono de 7’97”.
Athlète de la nouvelle génération, Ethan Cormont, en lice pour la finale de la perche masculine, intègre également le top 5 européen de ce championnat après avoir franchi avec succès à ses premiers essais les barres de 5,40 m, 5, 60 m et 5,70 m avant d’échouer par trois fois à 5,80 m.
Bastien Augusto, victime d’une chute lors de la finale du 3000 m, a su trouver l’énergie pour se relever et terminer la course afin d’honorer avec courage sa première sélection internationale sur piste.
Makenson Gletty, après une matinée compliquée pour la deuxième journée de son heptathlon où il prend la cinquième place de sa série du 60m haies, puis ne parvenant à franchir avec succès une barre lors du concours de perche, a toutefois tenu à être présent jusqu’au terme de cette journée. A l’issue du 1000 m, il conclut avec courage son premier heptathlon européen à la neuvième place avec un total de 5133 points.
Le bilan de Romain BARRAS, Directeur de la Haute Performance.
“Je suis satisfait, parce qu’au-delà des résultats, la dynamique d’équipe était très bonne. Certains ont battu leur record, obtenu des médailles, c’est top. Sur cette dernière journée, on a vu une spirale vertueuse se mettre en place, ça tire tout le monde vers le haut. C’est ça qu’on recherche pour l’équipe de France. D’autres ont été un peu déçus, mais en voyant leur regard revanchard, je me dis que l’envie est là. Tous ont pris conscience de ce qu’ils doivent faire pour être au plus haut niveau international, de ce qu’ils ont déjà réalisé et de ce qu’il leur reste à accomplir. Ils sortent tous d’ici avec les crocs, qu’il faut garder à long terme jusqu’aux Mondiaux de Budapest et aux Jeux de Paris.”