De passage en Anjou, Hichem Molina, nous racontera son expérience “Nature is Bike”, le plus grand festival européen de Gravel. Dimanche, il a notamment participé à la Race Panaracer 200, une course de 200 km qui sillonne les basses vallées angevines. Il reviendra avec nous sur les particularités du festival.
Bonjour Hichem, pouvez-vous nous parler de l’évènement ?
“Nature is Bike, c’est le spot Gravel pour tous les amoureux de Gravel et de nature. Cette année, le festival proposait différents parcours de plusieurs distances 40, 50, 100, 200km, sans oublier la célèbre ride “GOLD” (Gravel of Legend) qui prend source à Arromanches-les-Bains. Elle reliait les plages du débarquement à Angers en traversant plusieurs départements pour une distance totale de 320km a bouclé en 21h. Cette année, le festival s’est déroulé au Lac de Maine, un site qui parfaitement en adéquation avec l’esprit Gravel où se mêle nature et sentier taillé pour la pratique du Gravel.”
Cette année, quel était le programme ?
“Il y avait différentes courses proposées du vendredi au dimanche. Les coureurs de la Gravel of Legend se sont élancés, vendredi matin, depuis les plages de Normandie. Ils avaient la possibilité de la faire soit en une seule journée, soit en deux jours en mode “Bike Packing” avec un bivouac à mi-parcours. Le samedi, c’était des courses festives et enfin le dimanche, c’était le départ de la 50, 100, 200 ainsi qu’une aventure ludique à vélo “Les secrets de Ramsar” pour faire découvrir les basses vallées angevines et sensibiliser à l’écosystème et à la biodiversité de notre magnifique territoire. Outre les courses, le festival c’est aussi 80 exposants, des activités pour les enfants, des forums et des conférences autour de la mobilité éco-responsable et du voyage à vélo. Un super cocktail dans l’air du temps qui permet d’allier sport, convivialité et sensibilisation.”
Depuis combien d’années participez-vous à cet évènement ?
“C’est la troisième fois que je participe au festival Nature is Bike. La première édition, j’avais participé à la “Gravel By Night”, une boucle de 50km traversant Terra Botanica et les hauts de Saint Aubin, un vrai bol d’air, après la sortie du Covid. L’année dernière, j’ai fait la ride de 100km et pour cette édition, je me suis lancée sur la 200km avec deux amis et anciens collègues. Chaque année, l’organisation est parfaite, les tracés sont vraiment top et attractifs, l’état d’esprit colle avec mes valeurs, “se dépasser sans se prendre au sérieux”. Au passage, un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles qui font en sorte de nous accueillir dans de superbes conditions.”
Comment s’est passée la course ?
“Pour être honnête, c’était corsé ! La Panaracer 200 était vraiment exigeante. Il y avait beaucoup de dénivelés sur les soixante-quinze premiers kilomètres. C’était un terrain bien accidenté, avec des descentes bien engagées et techniques qui demandaient beaucoup de concentrations et d’énergie, un vrai parcours de Gravel avec beaucoup de sections en terre, en herbe sur une majorité de sentiers et très peu de bitume, mais c’est très bien, car on est là pour ça ! Nous étions une centaine au départ de la course, soixante-dix-sept sont arrivées au bout en respectant les temps aux différents check-point. Les premiers ont bouclé la course en sept heures, ce qui est une sacrée performance au vu de la difficulté du parcours et des conditions météo.”
Pourquoi n’avez-vous pas fini la course ?
“Avec mes acolytes du jour, nous nous sommes retrouvés hors délai, car nous n’avons pas respecté les timings au passage des différents check-point. On a essuyé une série de crevaisons à répétition qui nous a ralentis puis finalement au kilomètre 120, j’ai terminé le travail en fissurant mon tube diagonale, ce qui m’a forcé à rentrer prématurément sur le festival. Bon, j’avoue qu’on a également fait une halte à la guinguette, ce qui ne nous a pas aidé niveau timing, mais bon, c’est aussi ça l’esprit Gravel, des efforts et de la convivialité. Mes deux coéquipiers ont décidé de continuer malgré la disqualification et l’orage, pour boucler les 200 bornes. Après 12h d’effort continu, ils ont finie par franchir la ligne d’arrivée un énorme respect à COURCELLE Emmanuel et VIE Ulysse pour leurs abnégations et leurs forces de caractère.”
Quel sentiment avez-vous ressenti au moment de devoir arrêter votre course ?
“J’étais déçu forcément. Pour moi, cette course, c’était un peu comme une aventure commune qu’on a commencée en équipe et qu’on aurait aimé finir ensemble, mais ce sont des choses qui arrivent. Le matériel n’est pas infaillible, l’humain également. Il faut faire avec, ce sont les aléas du sport. Malgré cela, j’ai passé un super moment, à chaque problème technique, chaque crevaison, chaque baisse de régime, nous avons été présents les uns pour les autres. On s’est soutenu, attendu, entraidé et c’est ça le principal, c’est pour ces moments-là qu’on aime le Gravel.”
Participez-vous à d’autres courses de Gravel ?
“Non, je n’ai rien planifié, mais j’aimerais bien participer à une ou deux randonnées sportives au mois de juillet. Mais, bon pour l’instant place au repos, la saison a été longue et la course est venue boucler l’année sportive, maintenant place aux vacances ! En tout cas, une chose est sûre, on s’est donné rendez-vous sur le festival l’an prochain.”