Dans 38 jours, six skippers Ultim s’apprêtent à marquer l’histoire en disputant la première course autour du monde en multicoque et en solitaire. Ce mercredi soir, ils étaient tous réunis à l’Atelier des Lumières, au cœur de la capitale, aux côtés des partenaires majeurs de la course, pour la présentation à la presse. Une expérience immersive à part afin de mettre en lumière l’incroyable défi qui attend ces marins d’exception.
C’est un décor à couper le souffle. Au cœur d’une ancienne fonderie, datant de 1835, a été créé l’Atelier des Lumières qui propose des expositions digitales, immersives et contemporaines. Il n’y avait pas meilleur décor pour plonger les convives, ce mercredi soir, au cœur d’une des courses les plus fascinantes du XXIe siècle : l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest. Des images des Ultim à couper le souffle, du grand large, des tempêtes qui contribuent à percevoir la difficulté de manœuvrer de telles machines ; c’est cette expérience immersive qu’ont donc vécu les journalistes venus nombreux à la présentation de la course.
En attendant (impatiemment) le grand départ
Pour l’occasion, tous les skippers qui participent à la course étaient présents. Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, Charles Caudrelier (Gitana Team), lauréat de la dernière Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Thomas Coville (Sodebo) qui a tenté à six reprises le tour du monde en solitaire et en multicoque, ont évoqué leur enthousiasme et leur expérience. C’est le cas aussi de Tom Laperche (SVR – Lazartigue) qui bénéficie des conseils de François Gabart, d’Anthony Marchand (Actual), successeur d’Yves Le Blevec, et d’Éric Péron (Adagio) qui a rejoint l’aventure en septembre dernier.
Une nouvelle occasion de souligner l’engagement de tous les partenaires de la course et, en particulier celui de son partenaire titre, le Crédit Mutuel Arkéa, ainsi que ses partenaires principaux, Brest métropole et la Ville de Brest, « port des records maritimes », la Région Bretagne et le Département du Finistère.
Tous ont donc vécu un moment fort et fédérateur en se projetant avec envie sur l’ouverture du village Quai Malbert à Brest, le 29 décembre prochain, et sur le grand départ, le 7 janvier 2024.
ILS ONT DIT
Edouard Coudurier, Président du Groupe Télégramme : “Nous y sommes ! Des générations de marins en ont rêvé : effectuer la première course autour du monde en multicoque sans escale, une course hors normes. Au Groupe Télégramme, nous en rêvons depuis près de 20 ans, quand l’idée a germé dans les esprits de Roland Tresca, DGA du groupe et président de Pen Duick, et de Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick. Des années de travail auront été nécessaires pour donner corps à ce projet planétaire, grâce à la collaboration de notre filiale OC Sport Pen Duick avec tous les acteurs concernés, la classe Ultim en premier lieu, la Ville de Brest et le groupe Crédit Mutuel Arkéa, partenaire titre. Nous sommes bien évidemment tous très fiers que ce rêve devienne réalité le 7 janvier prochain à Brest. Avant cela, nous serons tous réunis, l’ensemble du territoire de Brest et de Bretagne, pour célébrer et découvrir les géants amarrés quai Malbert pendant les dix jours d’un village d’animations installé au port de commerce ouvert, à partir du vendredi 29 décembre 2023. Le 7 janvier 2024, les marins s’élanceront pour écrire ce premier grand chapitre de cette nouvelle histoire autour du monde en solitaire.”
Joseph Bizard, Directeur Général d’OC Sport Pen Duick : “L’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, c’est un événement hors norme, un grand défi sportif. On a voulu que ce soit un grand rassemblement qui permette de faciliter les rencontres entre les marins et leur public. Nous avons créé un village pensé pour pouvoir raconter au plus grand nombre à quel point ces marins et ces bateaux sont formidables, à quel point ce défi est historique. Ce sera également un lieu animé par tous nos partenaires et en premier lieu Arkéa, la Métropole de Brest, la Région Bretagne et le Département du Finistère. Ce sera un moment de célébration, de festivités, un rassemblement populaire – qui s’ouvrira le 29 décembre avec l’arrivée des bateaux, une grande fête maritime et sportive avant le grand départ du 7 janvier.”
Guillaume Rottée, directeur de course : “C’est un tour du monde et ce n’est pas anodin un tour du monde ! En plus, sur des bateaux de 32 mètres. Fort de nos expériences sur les autres organisations d’événements, cet ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest marque le début d’une histoire alors nous avons souhaité scénariser l’arrivée des bateaux à leur entrée au port le 29 décembre, les voir emprunter le goulet de Brest, traverser la rade de Brest… Puis dans l’autre sens, le jour du départ. Il y a quelques particularités sur ce tour du monde pourtant relativement classique : les marins auront droit aux escales techniques, il en va de leur sécurité, mais elles pourront être pénalisantes en termes de performance car elles devront être d’un minimum de 24h. De plus, des zones d’exclusion cétacés, en collaboration avec une équipe de scientifiques de Share the Ocean, ont été identifiées pour éviter les collisions avec la faune marine. Avec un départ le 7 janvier, j’ai en tête une cinquantaine de jours pour faire le tour du monde. Mais les bateaux ont le potentiel pour en battre le record, qui est actuellement de quarante-deux jours.”
Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild : “Participer à ce tour du monde, c’était une idée de Cyril Dardasthi qui a réussi à partager cette vision à notre armateur. Je ne pensais pas voler un jour, ce sont vraiment des bateaux dingues ! Quand on se retrouve tout seul, le défi principal c’est de se gérer soi-même et gérer le bateau seul, c’est passionnant et je suis ravi d’être là. Quand j’ai démarré la voile, deux choses m’avaient inspiré, les records du monde et le Vendée Globe, je n’avais pas pu faire les deux jusqu’à maintenant, mais j’ai l’impression de faire désormais les deux à la fois.”
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3 : “On sera six sur cette ligne. Ce sera différent pour moi puisqu’à présent les tours du monde que j’ai bouclés étaient certes en solitaire mais avaient pour vocation d’aller chercher un record. Quand vous partez sur un record, les journalistes vous parlent de course et quand vous faites des courses, on vous parle de records. Nous allons partager quelque chose tous les six. On va construire une histoire, on va marquer notre sport, marquer le sport. Notre terrain de jeu c’est la planète. Nos engins vont nous permettre de voler, ce n’était pas forcément l’idée d’origine mais nous y sommes. Cette course sera différente de toutes les autres. Quand vous vous attaquez à un « truc » aussi haut, ça impose la modestie et l’humilité. Chacun participera avec son histoire et son expérience mais il n’y aura pas d’imposteur. C’est pour ça que j’y retourne !”
Tom Laperche, skipper de SVR – Lazartigue : “Nous sommes rentrés jeudi dernier du convoyage retour de la Transat Jacques Vabre et, en inspectant le bateau, nous avons constaté une faiblesse dans le bras avant, qu’il va falloir réparer. Ça va être un contre-la-montre pour être au départ mais la dynamique en place est rassurante et j’ai 100% confiance en l’équipe qui s’occupe du bateau. Je suis très heureux d’être là. Naviguer sur ce multicoque, c’était du domaine du rêve il n’y a encore pas si longtemps. J’ai ces images de bateaux qui volent dans la tête depuis l’enfance. Certains ici m’ont fait rêver petit et sont un peu responsables de ma présence au départ !”
Armel Le Cléac’h, skipper du Maxi Banque Populaire XI : “On connaissait l’enchaînement entre la Transat Jacques Vabre et ce tour du monde, on savait que ça allait être dense, mais l’équipe est à pied d’œuvre, le bateau est de retour et il est inspecté de fond en comble à Lorient. Moi, j’essaie de récupérer de cette transat intense et j’essaie également de me projeter sur ce tour du monde. On part sur un marathon, on change de braquet après des transatlantiques qui sont plutôt des sprints ! Mais sur un tour du monde, la gestion de la durée va être importante, il faudra prendre soin de la machine et gérer le marin ; physiquement et mentalement ça va être très intense. Il faudra mettre le curseur au bon endroit. A 3 reprises, j’ai participé à un tour du monde en monocoque mais jamais encore en multicoque. On ne part pas de zéro mais l’inconnue est de savoir mettre le curseur au bon endroit.”
Anthony Marchand, skipper d’Actual Ultim 3 : “Je n’ai pas vraiment envie d’écouter les superlatifs que l’on donne à cette course, j’ai besoin de partir naviguer comme si c’était un entraînement, une course comme les autres, même si je sais que c’est une course extraordinaire. Mais je n’ai pas envie de prendre trop de recul. Il va se passer énormément de choses, j’ai hâte de les découvrir, que ce soit les joies ou les malheurs. Il faut réussir à switcher entre la Transat Jacques Vabre et ce tour du monde, il faut réussir à se reposer mentalement et physiquement. On peut avoir l’impression d’avoir récupéré physiquement mais il faut aussi retrouver le repos mental pour retrouver l’envie de naviguer sur ce tour du monde !”
Éric Péron, skipper d’Adagio : “La course contre-la-montre a commencé pour moi, il y a peu. Arriver si tard sur un projet, c’est une première montagne à gravir. J’ai la chance d’avoir un bateau qui a déjà fait le tour du monde, qui connait la route et qui a été très bien préparé. Ce n’était faisable qu’avec ce bateau. Avec ce parcours de qualification, j’ai pu l’apprivoiser et, en quelques heures, j’avais l’impression de l’avoir toujours connu.”