Si vous avez fait le déplacement à l’EAB cette année ou les saisons dernières, vous avez très certainement pu voir Gaël Balat, statisticien officiel de tous les matchs à domicile de l’Etoile Angers Basket. Toujours orné d’un bob, il prend les statistiques, bénévolement, depuis 50 ans. Passé par plusieurs clubs comme Cholet et Angers, il a pu relever les statistiques de très grands joueurs, comme Rudy Gobert ou Victor Wembanyama. Cet ancien informaticien est, aujourd’hui, très impliqué dans la formation des jeunes statisticiens.

Statisticien avant même l’arrivée des 3 points :

Depuis 50 ans, Gaël Balat est statisticien bénévole au sein de plusieurs clubs de la région. Sous l’initiative de Jean-Luc Monschau, ils ont tous les deux participé à l’informatisation du basket dans les années 1970. “Il installait les logiciels et moi, je vérifiais que tout fonctionnait bien”. Il a pu observer l’évolution des statistiques. Au démarrage, seulement les points, les rebonds, les passes décisives, etc. “Quand j’ai commencé, il n’y avait pas les 3 points”. Ce sera de nombreuses années plus tard que les contres subis ou les types de tirs, par exemple, seront pris en compte dans les statistiques.

Gaël est notamment passé par Cholet, l’ABC devenue aujourd’hui l’EAB, mais également à Tours, la Rochelle et à Rennes en cas de besoin. “J’étais élu à la ligue des Pays de la Loire, je m’occupais des clubs de la région”. Reconnu nationalement pour son travail, il forme aujourd’hui de nombreux jeunes dans la discipline, dont l’un qui couvrira un match pendant les Jeux olympiques de Paris 2024.

Au fil de sa carrière, il a vu passer de nombreux grands joueurs pour qui, il a pris les statistiques. Il citera notamment, “Ron Henderson”, ancien joueur NBA passé par Cholet et l’ABC durant quelques années. Il a également eu la chance de prendre les statistiques de Rudy Gobert, Kylian Hayes lorsqu’ils étaient à Cholet ou Victor Wembanyama lors du Pro Stars de 2022.

Le déroulement d’un match :

Pour relever les statistiques d’un match, “il y a un aboyeur et un cliqueur. Une personne qui clic sur l’ordi et une autre qui dit ce qu’il se passe sur le terrain”. Il faut être très attentif à ce qu’il se passe sur le terrain, dans la raquette, lorsque les joueurs sont tous rassemblés au même endroit, détecter tout ce qu’il se passe nécessite énormément d’attention. “Les joueurs veulent avoir des bonnes stats, si tu leur en donnes des fausses, ils te le font savoir”. Les statisticiens n’ont pas le droit à l’erreur, ils sont en lien direct avec les sites de paris sportifs et les applications retranscrivant les statistiques, tout est fait en direct en fonction de ces personnes-là. À chaque fin de quart-temps, les coachs et les journalistes ont le droit de venir chercher les feuilles de stats, tout doit être fait en temps et en heure.

Comment devenir statisticien ?

“Il y a une formation à faire à l’INSEP, 2 jours par an. Il y a la fédération qui oblige les stats pour la Nationale 1 et les championnats féminins et la ligue pour la Pro A et la Pro B. Ce sont deux logiciels différents”. Le principe reste le même, mais les deux logiciels nécessitent une formation pour savoir les manier. Durant ces 2 jours d’apprentissage, au-delà de la prise en main du site, il y a toute une formation autour de ce que sont les rebonds, les passes décisives, comment les repérer. Tout le monde peut devenir statisticien !