Romain CHEMINEAU, joueur d’ultimate au club Magic Dics d’Angers, nous accorde une interview, il met en avant les championnats de France Outdoor qui vont avoir lieu ce week-end à Angers, et fait également un bilan de cette saison !
Bonjour Romain CHEMINEAU, pouvez-vous vous présenter brièvement, notamment votre parcours sportif ?
“Je fais de l’ultimate depuis 2009, je suis au sein du club Magic Dics d’Angers. Je suis coach de l’équipe 1, qui va jouer ce week-end, et je suis également joueur avec l’équipe de France mixte. Avec cette équipe, on a été championne d’Europe l’été dernier, et cet été, on va jouer les championnats du monde en Australie. Ça fait 15 ans que je travaille pour le club, et 7 ans que je m’occupe du groupe 1 au niveau du coaching, je joue et je coache en même temps. Avec le club, on est vice-champion d’Europe sur sable, et on a fini deux fois, 3ème au championnat de France Outdoor. On est sur une suite de belles saisons avec cette équipe 1, qui est dû à l’implication des joueurs dans le projet ! Donc, là, on est content de recevoir ce week-end chez nous, avec aussi un peu de pression parce qu’il ne faut pas qu’on loupe notre entrée de match contre Grenoble, ça peut nous mettre pas très bien dans la suite du championnat.”
Justement, il y a la seconde phase du championnat de France Outdoor, qui va commencer ce week-end à Angers, comment elle se déroule, cette seconde phase ?
” Alors le championnat Outdoor open se joue sur 3 week-ends, la première phase, on joue des matchs de poules, et là pour nous, il nous en reste un, c’est celui contre Grenoble qu’on joue en premier samedi. Puis, après en fonction des résultats de la poule, soit on joue le haut de tableau, soit le bas de tableau. Et après, on affronte des nouvelles équipes, c’est pour ça, que ce match contre Grenoble est important, car il va déterminer notre classement. Si on gagne, on termine 3ème, et ça nous permet de croiser avec une nouvelle poule. À l’inverse, si on le perd, on risque de finir 4ème de la poule, et donc de se retrouver dans le bas du tableau, ce qui n’est pas l’objectif ! Et après en fonction des résultats au sein de la poule haute, il y aura le dernier week-end, les quarts, les demies et la finale. Il n’y a pas de classement ce week-end, ils interviendront seulement lors du dernier week-end, qui a eu lieu le 28,29 et 30 juin.”
Ainsi, comment vous, vous sentez par rapport à cette compétition, plutôt confiant ?
“Moi, j’ai confiance dans le groupe et dans l’équipe, je sais qu’on a le potentiel pour aller gagner ce match, et aller jouer le haut de tableau, on fait partie des meilleures équipes françaises. Je sais aussi que forcément, on est attendu par d’autres équipes, qui nous prennent plus à la légère. Donc forcément derrière, il faut qu’on assume notre statut, même si on n’est pas champions, on a fait des beaux résultats dernièrement ! Je suis très confiant dans le groupe, après je suis également inquiet, parce qu’on a quelques blessés de dernières minutes. Ainsi, on ne sait pas trop comment nos lignes vont fonctionner, on a encore de l’incertitude sur certains joueurs qui pourront potentiellement ne pas être présent ce week-end.”
Quelle a été votre préparation que vous avez appliqué, notamment pour éviter les blessés ?
“C’est assez variable d’un joueur à l’autre, l’engagement et ses heures d’entraînement, parce qu’on a des joueurs qui sont dans des projets sportifs différents, et qui ont des contraintes. Ceux notamment qui ont des échéances avec l’équipe de France, s’entraînent forcément beaucoup plus, que ceux qui s’entraînent avec le club. Après les blessures-là, elles sont un peu dues à un calendrier très chargé depuis le mois de mai. Il y a eu beaucoup d’échéances, que ça soit avec le club, avec des préparations en stage avec les équipes de France, des tournois aussi. En effet, on a fait beaucoup de tournois de préparation avec le club, on a été en Belgique pour préparer le championnat avec l’équipe 1 du club. Mais c’est un format de tournoi qu’a laissé pas mal de traces sur les corps, on jouait 2 ou 3 matchs par jour pendant 3 jours, c’était assez fatigant. Et en plus, il y en a certains qui ont enchaîné derrière avec un tournoi à Barcelone pour la préparation des championnats sur sable, qu’on aura en octobre. Ainsi, on est vraiment dans la grosse saison-là, et au final chacun se gère un peu comme il le veut en fonction de ses capacités, de ce qu’il souhaite (repos ou non). Mais heureusement, on a un ressort qui est composé d’une vingtaine de joueurs, on a matière à présenter des très bons joueurs sur la ligne à chaque fois.”
Justement, vous parlez de joueurs qui font partie de l’équipe de France, est ce que vous en avez beaucoup au sein de votre club ?
“Oui on a pas mal de joueurs, là dans l’équipe 1, il y a moi et Mathieu qui font partie de l’Équipe de France mixte. Il y a aussi Rémi POUPLIN qui lui est au sein de l’Équipe de France Open, en fait, il y a le mixte, l’Open où c’est les garçons et le féminin. On a aussi des joueurs et des joueuses junior, qui ont été sélectionnés dans les équipes de France de -20 ans, et -17ans. Et du côté des filles, cette année, on n’a pas eu de joueuses qui ont postulé sur l’Équipe de France Féminine. Parce que la particularité des championnats de cette année, c’est qu’ils sont Australie et comme ce sont les frais qui reviennent aux joueurs, c’est très cher ! Donc, il y en plusieurs qui ont fait le choix de faire une pause cette année sur les échéances internationales. Par contre, l’année dernière, parmi les gros joueurs et grosses joueuses du club, on a eu quand même des champions et des championnes du monde, sur les championnats sur sable, avec les équipes de France. Donc, on a plusieurs médaillées mondiales, mais qui eux cette année ont fait le choix de ne pas se présenter.”
C’est plutôt rare qu’on entende que les frais reviennent entièrement aux joueurs, cela provoque une première sélection, au final ?
“Oui, exactement, tout est aux frais des joueurs et des joueuses, que ça soit des déplacements pour les stages de préparation, pour les tournois, les hébergements, les tenues, même les maillots. Tout est à la charge des joueurs, il y a donc une sélection naturelle qui se fait. C’est dommageable pour les niveaux des fois des joueurs, ça prive certains très bons joueurs ou joueuses !”
Mais il y a également ce même week-end, la première phase du Championnat de France dans la catégorie Féminine. La particularité pour vous, c’est que les filles de votre club jouent avec celle du Mans, pourquoi cette entente ?
“Alors l’année dernière, on était très content, parce que c’était la première fois qu’on pouvait engager une équipe féminine Outdoor, on a une équipe féminine sur sable et en salle. C’est tous les deux des formats, qui se jouent à 5 contre 5, et les matchs sont moins loin. Alors que l’Outdoor, ça se joue sur des matchs de 5 minutes, et donc on a besoin de 15-20 joueurs pour pouvoir être compétitif. Sauf qu’au sein de notre club, on n’avait pas assez de joueuses féminines senior ou junior, on manque de joueuses et le Mans manquait aussi de joueuses. Ainsi, cette année, elles ont décidé de faire une entente, qui sera sous les couleurs du Mans et pas d’Angers, pour des questions de quotas. Ce qui est dommage, c’est qu’on n’est pas réussi à aligner une équipe féminine au sein de notre club, étant donné que c’est chez nous que la compétition se déroule. On manque de joueuses, et on est donc ouvert à toute nouvelle recrue pour les saisons à venir ! On a vraiment envie développée le féminin, et on sait que si on développe le féminin, ça participera au développement du mixte. Ce week-end, ça sera une bonne vitrine pour exposer le niveau féminin, et la pratique de l’utlimate féminin !”
Concernant, maintenant, votre saison, est ce que les résultats sportifs ont été à la hauteur de ce que vous espériez ? Quels étaient vos objectifs de départ ? Comment vous qualifieriez cette saison ?
” À ce stade la saison, car elle n’est pas encore terminée et qu’elle prendra fin en fin juin, on est très content du parcours de l’ensemble des équipes du club, pas seulement de l’équipe 1. Concernant le mixte, on est extrêmement content et fière, car c’était un peu un changement de projet avec d’autres personnes qui géraient le coaching. L’objectif était de faire mieux que l’année dernière, et ça été fait ! Bon, avec l’équipe mixte, on échoue aux championnats de France, on finit 4ème, au bord du podium ! Il y a donc un côté frustrant de ne pas réussir à monter sur le podium, en plus à domicile ! Mais c’est aussi une fierté d’avoir réussi à faire ça tous ensemble ! Côté mixte, c’est une saison qui ressort avec du positif, après sur les championnats en salle, on est content aussi, car on est vice-champion de France ! Sur sable, on est champion de France, et on se qualifie pour les championnats du monde qui auront lieu en octobre. Et en plus, le week-end dernier, notre équipe régionale, a joué et a remporté le championnat régional, et obtient la montée en National 3, l’année prochaine. On est extrêmement fier, car cela signifie que l’année prochaine, on aura deux équipes en national. Avec des joueurs en plus au club, qui depuis quelque temps, nous disent que le niveau régional leur plaît, mais voudrait jouer plus haut, mais que le niveau de notre équipe 1 en Nationale 1 est trop haut pour eux, donc là, on a un entre-deux ! Le niveau national 3, va vraiment offrir cette opportunité aux joueurs d’aller jouer à un niveau compétitif, qui leur correspond. Pour nous, ça va nous servir dans la formation des joueurs aussi, pour continuer d’être performant avec l’équipe A.”
Ainsi, quels sont les objectifs pour la saison prochaine avec ces équipes ?
“Là, très vite, on va se tourner vers les championnats du monde sur sable, on ne s’est pas encore projeté sur la saison prochaine en Outdoor, vu qu’on n’a déjà pas fini encore celle de cette année. Mais pour les championnats du monde sur sable, on a entamé la préparation avec ce premier tournoi même s’il n’y avait pas tous l’effectif présent. Ce qui est prévu, c’est qu’on continue de s’entraîner, et de se préparer cet été, minimum deux fois par semaine, plus 2 week-ends de stage. Et en septembre, on attend encore là, que les dates du championnat de France tombent, mais on va se servir de ces championnats de France, pour continuer de préparer l’équipe, et de maintenir notre titre ! “
Ce n’est pas trop difficile physiquement et mentalement, d’enchaîner toutes ces compétitions que vous avez ?
“Si si c’est très fatigant, on se prépare au mieux, on essaye de faire attention à nos rythmes de vie, ce qui implique de faire des choix dans sa vie personnelle. Mais on sait aussi pourquoi on le fait, on va chercher à vivre des émotions que l’on retiendra toute notre vie. Au-delà, du résultat, de la médaille et de ce qu’on peut gagner, c’est ce qu’on vit tous ensemble qui nous importe ! Après oui, on le sent, on le voit, il y a des signes qui nous le montrent, notamment des joueurs qui se blessent, c’est un peu une surcharge. Donc l’été il faudra qu’on soit vigilant pour que chacun puisse récupérer, bien sûr il faut qu’on arrive à se préparer, en restant sérieux et intelligent dans ce qu’on fait; pour que chacun arrive en forme à la rentrée pour profiter pleinement du championnat. On partira quand même avec une équipe qui sera composée de 16 joueurs alors que ça se joue à 5 contre 5, c’est un gros ressort, et qui sera en plus 100% Magic ! C’est une fierté, c’est l’aboutissement d’années de travail de l’ensemble des joueurs, du club, des coachs.”
Concernant, maintenant, le côté plus du développement du sport sur Angers, vous accueillez quand même une compétition qui n’est pas négligeable. Comment vous percevez ce développement, et les bénéfices que cela peut apporter à la ville, mais à votre club aussi ?
” Pour nous, c’est que du positif, ça permet de faire rayonner notre club, notre sport sur la ville d’Angers, c’est quand même les championnats de France dont c’est des championnats d’envergure ! Cela permet de montrer qu’on est dans un sport, qui est un vrai sport, qui est exigeant ! On a par exemple des supporters qui étaient présents lors des championnats de France mixte, qui étaient surpris de l’intensité, du niveau physique et de l’athlétisation des joueurs et joueuses. En effet, c’est plus le sport d’il y a 15-20 ans où c’était un peu tranquille, là, on est sur des joueurs qui s’entraînent, se préparent, ça donne donc une image plus belle de ce sport.”
C’est vrai que l’ultimate n’est pas un sport très médiatisé et donc peu connu du public.
“ Tout à fait, on manque cruellement de visibilité et de médiatisation, c’est peut-être au final un mal pour un bien des fois, afin de conserver l’identité. Mais on ne serait pas contre pour un peu plus de visibilité !”
Pour conclure, qu’est que vous diriez au public afin de les inciter à venir ce week-end, pour venir voir la compétition ?
“S’ils veulent venir voir un sport où on voit du spectacle mais aussi des valeurs, en effet on s’auto-arbitre ! De plus, ce sera mixte, les valeurs d’égalité seront mises en avant. S’ils veulent juste rencontrer un environnement convivial, parce que c’est aussi ça, au de là de juste la compétition, de la performance, notre sport et notre club, on est sur quelque chose d’extrêmement convivial. S’ils veulent de la convivialité, du fun, du spectacle et du sport, c’est ce week-end à Angers !”