Avec plus de 500 matchs de football européen retransmis sur les chaînes du Groupe Canal + dès la saison prochaine, la rédaction des sports du média a décidé d’ouvrir un appel à candidatures dans toute la France, afin de recruter une nouvelle voix du commentaire sportif. En la nommant “Au Micro”, Thomas SENECAL, le directeur des sports, a décidé d’en faire une série de dix épisodes diffusés tous les mercredis soir après 23h15. Nous avons eu l’occasion de rencontrer l’angevin Bastien RIVRON, lui qui a fait partie de la sélection finale pour participer à l’émission. Il nous raconte son expérience.

Bonjour Bastien, pouvez-vous d’abord vous présenter ?

“Je m’appelle Bastien RIVRON, j’ai vingt ans, même si j’en fais moins (il rigole) et je commente actuellement, pour la radio Oxygène, les matchs du SCO d’Angers football, dont je suis supporteur.”

D’où vous est venue l’idée de vous inscrire à cet appel à candidatures ?

“Au début, comme je ne suis pas très souvent sur les réseaux sociaux, je n’avais pas du tout vu l’annonce et l’existence de l’émission. C’est un de mes amis qui me l’a envoyé, et comme il sait que je commente le SCO, il m’a dit que je pouvais, pourquoi pas, tenter ma chance ! Alors, je me suis dit “On ne sait jamais !”, et que cela pouvait être drôle. Même si, lors de mon inscription, cela me paraissait inimaginable d’être sélectionné. Je me suis aussi inscrit, car cela pouvait être une expérience qui me challengerait, pour m’imposer un nouveau défi, mais surtout pour vivre une belle expérience !”

Comment vous êtes-vous inscrit ? Que fallait-il faire pour s’inscrire ?

“Il fallait remplir un long formulaire, avec pas mal de questions personnelles, notamment sur l’origine de ma passion pour le foot, sur ce que je fais dans la vie… Ce questionnaire servait à avoir une vision globale sur les candidats, et permettait de faire un premier gros tri parmi toutes les candidatures. Ensuite, j’ai dû fournir deux vidéos de moi, en train de commenter deux actions de deux matchs de football différents, à choisir parmi une sélection d’une trentaine de matchs.”

Quand avez-vous su que vous alliez être sélectionné pour l’émission ?

“Il faut savoir que j’avais envoyé ma candidature vers la mi-août, et c’est environ deux semaines plus tard que j’ai été, pour la première fois, contacté par des personnes qui s’occupaient du casting. Mais à ce moment-là, je ne me doutais de rien. Je sais que, après avoir échangé avec divers candidats, nous n’avions pas été contactés au même moment, cela variait beaucoup en fonction des personnes. Certains avaient même eu des réunions en physique avec la directrice marketing, mais moi, comme je viens d’Angers, c’était compliqué de me rendre à Paris, donc j’ai eu cette réunion en visio. À ce moment-là, je ne me doutais de rien, mais ces réunions-là ont servi à déterminer les trente candidats pour l’émission. Pendant ces réunions, on a même eu une sorte d’épreuve à faire, où l’on devait commenter une action d’une minute. Ensuite, j’ai été mis au courant de ma sélection environ à la mi-septembre, lorsque j’ai reçu un appel de la directrice de casting, qui m’a dit que j’étais sélectionné pour participer à l’émission. Elle m’a donné également, par la même occasion, la date et le lieu de la prochaine étape. Forcément, j’ai été hyper content lorsqu’elle me dit cela, même si j’ai été surpris, car je ne m’y attendais pas ! Comme il n’y avait que ma sœur à la maison, je suis directement allé lui annoncer, puisque je ne pouvais pas garder la nouvelle pour moi !”

Pouvez-vous nous raconter un peu les coulisses de l’épisode des sélections à Marseille ?

“Le premier épisode a été tourné il y a longtemps déjà, le 31 octobre exactement. Le déplacement et le logement étaient à notre charge. C’est mon père qui m’a emmené pour ce déplacement, et pour la petite anecdote, on était parti la veille, mais au moment où on s’apprêtait à partir, un voyant rouge s’est allumé sur la voiture, et on n’a pas pu continuer. Donc, on a dû aller chercher une voiture de prêt dans une concession pas très loin, et finalement, on est arrivé à minuit à Marseille. Là-bas, l’ambiance était très cool, même s’il faut dire que la journée de tournage a été très longue, puisqu’on avait rendez-vous à 7h au Vélodrome. À ce moment-là, j’ai pu rencontrer les autres candidats, la directrice de tournage… Pour l’anecdote, on a même pu prendre un petit café tous ensemble. Ce qui est très bien avec la production de Canal + et qui est bien évidemment très importante, c’est que tout est fait pour que l’on soit à l’aise. On était très bien accompagné. Il y avait une ambiance quand même assez détendue, même si l’ambiance de compétition reste un peu au fond de toi ! Comparé aux épisodes, où on a l’impression que les performances des candidats s’enchaînaient, il y avait tout de même un laps de temps lors du tournage, et pas vraiment d’ordre de passage donné.”

Avez-vous été content, lorsque vous avez découvert le match que vous alliez commenter ?

“Oui, j’étais super content, parce que le match sur lequel je suis tombé, c’est le Paris Saint-Germain – FC Barcelone de 2017 (4-0 en huitièmes de finale aller de Ligue des champions, en février 2017), qui est un match que j’avais vu à l’époque en direct, puisque j’aime bien suivre le PSG dans cette compétition. Je connaissais les quatre buts, car c’est quand même un match marquant et très important dans l’histoire de la compétition. Je suis d’autant plus content, surtout quand je vois le tirage des autres candidats, qui ont eu des matchs plus anciens, sur lesquels je n’aurais pas été hyper à l’aise.”

Comment avez-vous géré la pression lors de votre passage devant le jury (Hervé MATHOUX, Laure BOULLEAU et David GINOLA) ?

“Je dois avouer que j’ai clairement été dépassé par mes émotions, car je suis quelqu’un de très émotif dans la vie. On le voit dans l’épisode, où, juste avant mon passage, Redouane (BOUGHERABA, humoriste marseillais, qui est en quelque sorte l’animateur de l’émission) a parfaitement joué son rôle, il m’a remotivé sans trop me parler, car comme vous vous en doutez, la séquence de l’épisode a été coupée, elle était plus longue. Mais après, je dois dire que lorsque je me suis présenté devant le jury, je me suis surpris, parce que je me suis mis dans ma bulle, et je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai réussi à passer outre mon stress.”

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez su que vous étiez sélectionné pour la suite de l’aventure ?

“J’étais en stress total lorsqu’ils nous ont tous réunis sur la pelouse. Ensuite, lorsque David GINOLA a annoncé que j’étais sélectionné en premier pour l’étape suivante, je dois dire que j’ai été étonné, mais surtout vraiment soulagé ! J‘ai peut-être eu moins de stress que d’autres.  À partir de ce moment-là, j’étais complètement déconnecté et je ne pensais qu’à une chose, annoncer la bonne nouvelle à mes proches !”

Pour parler de l’épisode du multiplex, comment s’est passé la logistique autour de celui-ci ?

“Avant le tournage au stade Vélodrome, les personnes de Canal + nous ont donné les futures dates de tournage, afin de se préparer et de s’arranger dans nos agendas, mais plutôt parce que c’étaient eux qui, à partir de ce moment-là, ont pris en charge la logistique. Cet épisode a été tourné environ une semaine et demie après l’épisode de Marseille. À ce moment-là, on ne sait pas ce que l’on fera pendant ce deuxième épisode. Forcément, quand j’arrive dans les locaux de Canal +, ce qui me surprend en premier, c’est que ces derniers forment un véritable labyrinthe. Mais à ce moment-là, je suis plus préoccupé par la rencontre avec les autres candidats. Comme je suis un peu réservé, j’avais une certaine appréhension par rapport à cela. Il faut savoir que l’on n’a pas commenté la totalité du match. Il y avait une sorte de très long résumé de match, avec suffisamment de contenu pour pouvoir que l’on montre la totalité de nos compétences.”

De quelle manière s’est déroulée la préparation du match de multiplex que vous alliez commenter ?

“Il faut savoir que c’était Canal + qui décidait avec quel consultant (Christophe JALLET, Jessica HOUARA, Alain GIRESSE et Samuel LOBE), on aurait à nos côtés. Moi, j’ai hérité de Jessica HOUARA, et je dois dire que j’étais content d’être avec elle, puisque c’est une ancienne angevine ! On avait donc une heure de préparation dans des îlots de table de quatre avec tous les candidats et pendant ce temps de préparation, il fallait trouver le juste milieu entre préparer son match, ses interventions et les échanges avec son consultant, ce qui n’est pas quelque chose de facile, surtout pour un non-professionnel ! Typiquement, la première question que j’ai eue avec Jessica, c’était de savoir s’il fallait que je la tutoie ou que je la vouvoie pendant le commentaire, puisque personnellement, je commente les matchs du SCO habituellement tout seul !”

Après l’élimination lors de la deuxième étape, vous avez eu la chance de faire partie de l’étape de repêchage. Comment avez-vous su préparer et gérer la séance de tirs au but, le lendemain ?

“D’abord, je ne savais pas si cette dernière était prévue, même si je pensais que c’était le cas. Quand on m’annonce que je ne suis plus dans la compétition, évidemment, je suis très déçu, et donc juste après avoir terminé mon multiplex, je m’en vais discuter avec certains membres de la production, qui jouent bien le jeu, car eux savaient déjà que l’on aurait une seconde chance ! Lorsqu’on sait finalement qu’il y aura une épreuve de rattrapage, le stress remonte, et même si on disposait d’un bon hôtel, je dois avouer que je n’ai pas très bien dormi. Le lendemain, on arrive sous les coups de 10h environ, on prend le petit-déjeuner entre candidats, et lorsqu’on arrive à Canal +, on sait que l’on va avoir une épreuve de rattrapage, mais on ne sait pas à quelle sauce, on va être mangés, ni combien il y aura de repêchés, avant que les trois jurys ne nous l’annoncent. On s’est ensuite rassemblé entre candidats pour pouvoir préparer la séance de penalty de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et l’Atlético Madrid de 2016, puisqu’on allait devoir commenter un penalty chacun. Mais, on avait bien évidemment moins de temps, environ quinze minutes, pour la préparer. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais envie de passer dans les premiers. J’étais stressé au moment de passer, en sachant que l’on avait un certain timing à respecter, puisqu’il y avait un bip qui sonnait dans notre casque pour avertir qu’on devait laisser le suivant s’exprimer pour son penalty.”

Une fois que vous avez su que vous alliez continuer pour la suite de l’expérience, j’imagine que cela a dû être une libération pour vous, non ?

“C’est sûr. Surtout que vingt-quatre heures avant, j’étais censé être éliminé ! Ce moment restera gravé dans ma mémoire, et restera un moment hyper bizarre, car il jouait avec les émotions. Je trouve que c’était vraiment un moment hors du temps.”

Pour terminer, est-ce que cette expérience “Au Micro” vous a conforté dans l’idée de continuer le métier que vous voulez faire, à savoir être commentateur sportif ?

“Oui, absolument, cela me conforte dans cette idée. Cela me met en confiance, parce que cela me prouve que je suis capable de faire cela ! L’objectif était, comme je l’ai dit précédemment, de me challenger, de me jauger, afin de voir si je pouvais vraiment faire cela, et je crois que c’est réussi.”

 

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