En ce premier week-end d’ouverture, le village de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe connaît un franc succès, le public est au rendez-vous. Sur l’eau, les Rhum Mono et Multi ont bénéficié de conditions météo idéales pour parader devant les remparts de la cité corsaire. Arrivé à bon port en début d’après-midi, Nicolas Rouger complète le plateau de cette 12e édition dans les bassins. Côté animations, les 138 marins seront mis à l’honneur demain à l’occasion de la présentation officielle des skippers sur la Grande Scène, à partir de 17h00.

La Route du Rhum – Destination Guadeloupe : Plus internationale que jamais !

Avec vingt-cinq skippers étrangers, issus de quatorze nationalités différentes, La Route du Rhum – Destination Guadeloupe démontre à quel point elle fascine partout dans le monde, de l’Australie aux États-Unis en passant par la Chine et l’Afrique du Sud. Le rêve de prendre le large et de traverser l’Atlantique est ainsi universel et raconte, aussi, le désir de ces marins de contribuer à populariser à la fois la transatlantique et la course au large.

Il suffit de tendre l’oreille au village pour constater que la plus française des transatlantiques est un événement attendu bien au-delà des frontières hexagonales. Sur les pontons, on parle ainsi anglais, italien, chinois, japonais… Un melting-pot visible sur la liste des engagés : vingt-cinq skippers étrangers seront en lice (12 en IMOCA, 11 en Class40, 1 en catégorie Rhum et 1 en Ocean Fifty). Plusieurs d’entre eux peuvent viser la victoire finale : le Britannique Sam Goodchild (Leyton) en Ocean Fifty, l’Allemand Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer) en IMOCA ou encore, en Class40, l’Italien Ambrogio Beccaria (Allagrande – Pirelli).

Chez eux, il y a aussi la volonté de susciter des vocations à travers leurs aventures dans leurs pays respectifs. « La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, c’est un événement de géant, comme notre Superbowl », s’enthousiasme l’Américain Alex Mehran (Polka Dot, Class40). Nul doute que les dizaines de millions de followers de Xu Jingkun (CHINA DREAM-HAIKOU), premier Chinois à tenter l’aventure, contribueront à faire largement découvrir la course dans leur pays. « J’espère que mon projet prouvera en Australie que tout est possible », ajoute l’Australien Rupert Henry (Eora, Class40). « Si on arrive à intéresser des jeunes et à les pousser à nous imiter, on pourra facilement créer une dynamique », abonde la Britannique Pip Hare (Medallia, IMOCA).

Sept femmes engagées : “Nous aussi, nous avons des projets performants”

“On avance lentement mais on avance, souligne Samantha Davies (Initiatives Cœur). Les femmes dans la voile ne sont pas juste là pour les quotas. Nous aussi nous avons des projets performants”. Au total, elles seront sept femmes sur la ligne de départ dimanche prochain, un regret alors qu’il “y a autant de filles que de garçons dans les écoles de voile”, explique Amélie Grassi (La Boulangère Bio).

Elles seront sept femmes à participer à cette nouvelle édition. La classe IMOCA est celle qui compte le plus de femmes avec, en plus de Sam Davies, la Suissesse Justine Mettraux (TEAMWORK.NET), la Britannique Pip Hare et la Franco-Allemande Isabelle Joschke (MACSF). Toutes rêvent de s’inscrire dans les pas des trois lauréates de l’histoire de la course : Florence Arthaud (1990), Ellen MacArthur (1998, monocoque de 50 pieds et 2002, IMOCA) et Anne Caseneuve (2014, Class Rhum).

Parades : au tour des Rhum Multi et Mono !

Après les Ultim 32/23 et les Ocean Fifty mardi, les IMOCA mercredi et les Class40 vendredi, ce sont les Rhum Multi et Mono qui ont eu les honneurs de la parade ce samedi. Face à un public particulièrement nombreux, les 30 skippers concernés ont donc quitté le port et permis aux spectateurs d’admirer certains bateaux qui ont marqué l’histoire de la course : Kriter VIII (Wilfrid Clerton, Cap au cap Location), le Cigare Rouge (Catherine Chabaud, Formatives Network ESI Business School pour Ocean As Cmmon) et Pierre 1er (Philippe Poupon, Flo).

Philippe Poupon, justement, s’est confié au site de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe : « Je suis content d’être au départ car c’est aussi un petit clin d’œil à Florence (Arthaud), dont nous étions très proches, Géraldine et moi. On était concurrents, mais on a navigué aussi ensemble. Nos parcours étaient parallèles. » Dans l’article, Roland Jourdain revient également sur sa motivation et évoque cette course qui ” fait partie de sa vie”.

Ocean Fifty : une course qui s’annonce passionnante.

C’est le plus beau plateau jamais réuni depuis la création de la classe en 2009. Chez les Ocean Fifty, la bataille au large promet d’être savoureuse à plus d’un titre. « C’est très ouvert, je crois que tout le monde a ses chances », assure Sam Goodchild. Comme le souligne notre article dédié, le plateau s’est étoffé, les qualités de ces trimarans ont contribué à attirer des skippers aux profils variés à la recherche des sensations du multicoque pour un budget calibré.

Class40 : heureux comme un Malouin au “Rhum”

Depuis l’ouverture du village, ils vivent le bonheur simple d’évoluer “à domicile”. Les Malouins qui disputent La Route du Rhum – Destination Guadeloupe ne boudent pas leur plaisir de faire partie des engagés. “C’est un événement que tu vis dès la fin de l’été” apprécie Florian Gueguen (Dopamine Sailing Team). Geoffrey Mataczynski (Fortissimo) s’amuse : “On ressemble aux gars des Sables-d’Olonne qui participent au Vendée Globe !” Baptiste Hulin (Rennes / Saint-Malo / Parenthèses de Vies) l’atteste : “Ici, c’est quelque chose d’assez énorme pour tout le monde. Il suffit de se balader dans Saint-Malo pour s’en rendre compte !”

L’écho des pontons : des baptêmes et des sourires.

Ce samedi a été marqué par plusieurs baptêmes de bateaux. C’est Jules Bonnier qui a ouvert le bal en fin de matinée pour son Class40 Nestenn – Entrepreneur pour la planète. “Disputer La Route du Rhum – Destination Guadeloupe a toujours été un rêve et être au départ, c’est une première victoire”, confiait-il récemment. En milieu d’après-midi avait lieu le baptême de Guyader – Savéol, le Rhum Multi de Gwen Chapalain.

Un peu plus tard, c’était au tour de Stan Thuret (Everial, Class40). “Mon objectif, c’est d’être en symbiose avec mon bateau et avec les éléments, expliquait-il en début de semaine. Normalement quand on y parvient, il se passe toujours de belles choses !” Un enthousiasme qui était aussi palpable chez Maxime Sorel. Mis à l’eau en juin dernier, son IMOCA V and B – Monbana – Mayenne a été baptisé par Laurence Ferrari, journaliste et marraine de l’association Vaincre contre la Mucoviscidose, et le jeune Niels Berger, dix-huit ans, patient atteint de la Mucoviscidose, parrain du bateau. “C’est une fierté d’accompagner et de mettre en lumière l’association Vaincre la Mucoviscidose dans mon projet, explique Maxime Sorel. J’espère sincèrement être à la hauteur des enjeux qui touchent l’association en se battant pour aider à guérir un maximum de patients”.

Toujours chez les IMOCA, à noter l’arrivée de Nicolas Rouger en fin de matinée. Le skipper de Demain c’est loin a fait face à un souci technique. Il raconte : “Quand j’ai acheté le bateau en avril, je savais que la quille était fissurée. Je pensais que ce problème était réparable mais en fait, ça ne l’était pas. Il a fallu construire une nouvelle quille, ce qui a été très compliqué financièrement”. La quille a été installée mercredi dernier dans la structure de course au large Mer Agitée, à Port-la-Forêt.

Au programme demain : une présentation à ne pas manquer !

Plus que jamais, le compte-à-rebours est lancé avant le grand départ. L’engouement devrait monter d’un cran dimanche soir puisque l’ensemble des skippers sera présenté au grand public depuis la grande scène, entre 17h00 et 19h00. Un moment convivial et festif avant d’entamer la dernière semaine du village.