Avant le match 5 de la finale des play-offs, qui sera décisif pour l’attribution du titre de champion de France de hockey sur glace, nous sommes partis à la rencontre de l’attaquant des Ducs d’Angers, Danick BOUCHARD. Il nous fera un point sur l’équipe d’un point de vue physique et moral et reviendra sur les quatre premiers matchs de la finale face aux Brûleurs de Loups de Grenoble. Ensuite, il nous donnera son avis sur la règle des tirs au but en cas d’égalité à la fin de la prolongation. Puis, il évoquera l’absence de Cédric DI DIO BALSAMO, les phases de jeu en supériorités et en infériorités numériques, ainsi que du discours du capitaine Patrick COULOMBE, ainsi que l’ensemble de ses coéquipiers qui feront bloc jusqu’au bout, afin d’atteindre leur objectif final, mais sans pression inutile. Enfin, il nous donnera son avis sur l’évolution de l’image du hockey sur glace à Angers, auprès du public, des supporters et de la ville en général.

Bonjour Danick, comment allez-vous d’un point de vue physique et moral, après les quatre premiers matchs de la finale ?

“Physiquement, on se sent bien. Moralement, c’est plus difficile, car on est frustré d’avoir été proche de gagner nos deux derniers matchs à la maison, alors que l’on a finalement perdu lors de la séance des tirs au but. A nous de rebondir, dès mercredi, en gagnant à Grenoble, pour s’offrir un nouveau match, chez nous, vendredi prochain.”

Justement, quel est votre avis sur le fait de conclure un match aux tirs au but, lorsque les deux équipes sont à égalité à l’issue de la prolongation de dix minutes ?

“Je pense que de mettre une séance de tirs au but pour départager deux équipes est ridicule. Je dirais même que c’est une honte pour le hockey français. Il n’y a qu’en France que l’on voit cela. On est le seul pays à jouer les play-offs avec des penaltys en cas d’égalité. Lorsque je vois cela, j’ai l’impression de regarder un match de football. J’ai un goût amer en voyant cela. Il serait plus judicieux de changer les règles, afin de départager les équipes dans le jeu et sur un but décisif. Malgré ce que je pense, on sait que c’est le règlement avant de commencer la saison et que l’on se doit de l’accepter, même si c’est un fait qui n’a aucun sens.”

Sans une séance de tirs au but, un match peut durer très longtemps ?

“Comme dans les autres ligues, je pense que c’est aussi le hockey qui veut cela. Je pense que le public et les supporters sont capables de rester jusqu’au bout pour voir un but décisif qui donne la victoire à son équipe.”

Vous avez malheureusement manqué les deux tirs au but décisifs, avez-vous été affecté par la situation, à l’image de votre manque de réussite actuel dans le jeu ?

“Je dirais plutôt que lors du match 3, j’ai permis que la séance de tirs au but se poursuive en marquant sous pression. Ensuite, j’ai été décisif en marquant un but égalisateur lors du match 4. Je tente de me rappeler de mes bons coups, ce qui est essentiel en play-offs. Je suis peut-être moins décisif ces derniers temps, mais je n’en suis pas affecté pour autant. J’essaie de faire le maximum pour mon équipe. Il ne faut pas oublier, non plus, tout le travail effectuer pour l’équipe, même si le spectateur ne le voit pas. Je suis confiant pour la suite de la série de cette finale qui est loin d’être terminée.”

Lors des deux derniers matchs à Angers, il y a eu du spectacle avec une multitude de buts. Est-ce que les attaques ont été plus performantes que les défenses ?

“Vous ne voyez pas tout, mais si vous étiez dans le vestiaire, vous pourriez constater de tous les bleus que l’on a, lorsque l’on défend sur nos adversaires, tous les palets que l’on se prend pour défendre nos buts, les impacts à travers les contacts. Cela ne se résume pas uniquement et des buts inscrits.”

Que pouvez-vous nous dire sur l’équipe de Grenoble ?

“Grenoble est une équipe prenable et nous avons déjà montré que nous avions les capacités pour gagner chez eux. Aujourd’hui, ce n’est plus comme il y a quelques années, il n’y a rien d’extraordinaire à gagner contre cette équipe, même si elle a de fortes individualités et un budget bien plus important que le nôtre, à Angers. Sur la glace, on joue à cinq contre cinq et nous avons autant de chances qu’eux de marquer des buts. On a pu aussi constater que nous étions capables de leur marquer des buts et que leur gardien de but n’était pas infranchissable.”

Quel discours avez-vous entre vous, à l’heure de la dernière ligne droite ?

“On se gonfle à bloc. Notre capitaine, Patrick COULOMBE, nous parle avec passion. On a un vrai esprit de groupe. On a une force de caractère à ne jamais rien lâcher. Chacun prend le relais dans le vestiaire, chacun prend son rôle à cœur. On est tous conquérants. On est proche de gagner un titre de champion de France et on ne veut pas manquer cette occasion qui se présente à nous.”

Comment allez-vous aborder le match 5, à Grenoble, ce mercredi ?

“On va devoir bien débuter le match dès le départ, en mettant une grosse pression à notre adversaire. On va devoir jouer ce match, comme si c’était le match de notre vie. On devra être rigoureux défensivement face à des attaquants grenoblois performants. On devra tout donner jusqu’au bout pour n’avoir aucun regret à la fin. On devra respecter nos valeurs et nos fondamentaux si l’on veut aller au bout de cette formidable aventure avec cette équipe.”

Pouvez-vous nous parler des supériorités et des infériorités numériques ?

“En infériorité numérique, on fait du super boulot en étant bien organisé défensivement. Par contre, concernant nos supériorités numériques, on doit être meilleur que cela et concrétiser nos temps forts. Mais on continue à travailler. On doit multiplier les tirs et mettre la pression devant le but, ainsi que d’être plus présent aux rebonds et au filet.”

Est-ce que l’absence de Cédric DI DIO BALSAMO est préjudiciable ?

“C’est certain que Cédric manque à l’équipe de par sa vitesse. C’est un élément important dans l’équipe et dans la rotation. Malgré tout, on doit faire sans lui et nous adapter à la situation actuelle. On lui souhaite un bon rétablissement, car la santé est importante.”

Trouvez-vous que l’image du hockey sur glace à Angers a évolué ?

“On sent qu’à travers les relations que l’on a avec la population angevine, les supporters et de la ville en général, il y a un réel engouement autour du hockey sur glace. Les gens viennent nous poser des questions, discuter avec nous, c’est agréable. Sur la glace, on se doit de leur donner de la motivation à venir voir nos matchs en leur donnant des émotions.”

Pour terminer, il serait donc génial de leur offrir un premier titre de champion de France ?

“Je ne vois pas les choses comme cela, on ne doit pas se mettre de pression supplémentaire par rapport à cela. Certes, il est important de gagner nos matchs, mais on joue avant tout pour l’équipe et pour l’amour du hockey. On ne doit pas se mettre de pression inutilement. On a une très belle équipe, qui s’est construite avec les années et nous sommes conscients de nos forces et de nos capacités à atteindre nos objectifs. Il ne sert à rien de parler, il faut maintenant le prouver sur la glace.”