Plongée dans l’univers de Mathieu AUDIAU, un Angevin passionné de course à pied et membre actif des Sapeurs-Pompiers de Paris. Souvent accompagné par ses collègues et ses amis, il a notamment participé au Half Ironman de Vichy et au marathon de Paris. Consacrant une grande partie de sa vie à cette discipline, Mathieu nous fera part de sa motivation et de sa préparation lors de cette interview. Il nous soulignera également l’importance de l’aspect collectif dans un sport essentiellement individuel. Enfin, il nous partagera ses expériences passées et ses futurs défis à venir.

Bonjour Mathieu, pouvez-vous nous parler de votre passion pour la course à pied ?

“Je cours depuis longtemps. J’ai vraiment pris un rôle sérieux, il y a trois ans, quand je suis arrivé chez les pompiers de Paris. Au fur et à mesure, je me suis pris au jeu. Je courais deux à trois fois par semaine. Puis, plus le temps passait, plus je m’entraînais, jusqu’à passer à cinq ou six entraînements par semaine. Cela me fait un rendement hebdomadaire de 70 à 80 km. Aujourd’hui, j’ai de la chance, j’arrive à concilier mon travail et ma passion. Globalement, on fait du sport là-bas. Sinon, quand je ne travaille pas, je cours. Donc, je peux cumuler mon temps de course à pied sur mon travail et sur mon temps de repos.”

Quelles sont les stratégies ou techniques que vous utilisez pour maintenir votre motivation tout au long de votre entraînement et de votre saison de course ?

“Quand je suis en caserne, je cours avec les gars qui sont de garde, donc on est plusieurs. C’est toujours sympathique de courir en groupe. J’essaie de varier mes entraînements entre les sorties longues, les sorties courtes avec du rythme et les séances de footing de récupération. Par la suite, je programme des courses assez régulièrement pour atteindre les objectifs.”

Comment vous préparez-vous pour affronter la chaleur ?

“Soit je vais courir plus tard dans la journée, soit plus tôt le matin. Pour les courses, je me fais un bon petit-déjeuner frais le matin et je prends beaucoup de ravitaillement en eau. Moi, je prends des pastilles de sel ou des pâtes de fruits pour éviter les hypoglycémies.”

L’année dernière, vous faites une très belle performance au semi-marathon de Paris en terminant à la 353ème place sur 41 000 avec un temps en dessous de 1 h 18 et cette année vous avez fait le marathon avec un très beau chrono en dessous des 2h45. Pouvez-vous nous parler de ces courses et comment vous les avez vécues ?

“Le marathon de Paris, ce n’était pas forcément un objectif, cette année. Normalement, j’avais prévu de faire Valence, en fin d’année. Comme j’avais entamé une bonne préparation depuis janvier, j’ai eu l’occasion d’avoir un dossard pour ce marathon. Je me suis dit “pourquoi ne pas le faire”. Cela me permettait de me tester pour celui de Valence afin de savoir si mon entraînement avait payé. Franchement, je les ai bien vécues. À Paris, il y a toujours une bonne ambiance, car il y a énormément de monde sur les abords de la route, et dans la course en elle-même.”

Avez-vous des valeurs qui vous représentent ?

“Mine de rien, ça reste un sport individuel, mais il y a toujours de la cohésion entre les coureurs, ça se passe toujours bien. Il n’y a pas de rivalité malsaine ou de choses comme ça. Ce sport est sain et bon enfant.”

Ces derniers temps, vous avez fait le marathon relais inter-entreprise pour la première fois. L’aspect équipe dans une course, est-ce bonifiant pour vous ?

“Franchement, oui. Cela permet de se battre pour les autres, car on ne fait pas la course tout seul. On se donne pour soi et pour les autres. De plus, on partage une expérience à plusieurs, donc c’est vraiment sympa. Nous terminons deuxième donc ce fut une très bonne expérience.”

Pouvez-vous nous parler de votre expérience en triathlon ?

“Cette année, la saison du triathlon n’a pas encore commencé. Juste le week-end avant le marathon relais inter-entreprise, j’étais avec des collègues à l’île de Ré. On a fait le 24h triathlon de cette île, en relais de quatre. Là, dans deux semaines, je prépare l’Ironman 70.3 des Sables d’Olonne. Depuis tout petit, j’ai un peu touché à tous les sports, que ça soit en individuel ou en collectif. Je m’y suis toujours intéressé. Au début, j’ai commencé à faire un triathlon de temps en temps avec les copains, sur de petites distances. On commençait sur du S, donc sur des petites distances. Sur Paris, vu que je suis avec les pompiers, nous étions plusieurs à être intéressés par cette discipline. On s’est donc fixé pour objectif de faire un Half Ironman. C’est la moitié de la distance d’un vrai Ironman, ça correspond à 113 km à vélo, nage et course. Depuis, nous refaisons ensemble celui des Sables avec la même bande d’amis que celui de Vichy.”

Avez-vous des amis qui vous aident au quotidien ?

“Oui, énormément. Je vis en caserne, donc on est toujours ensemble. On fait nos séances tous ensemble, donc, on part en week-end où l’on fait des stages en début d’année. Nous sommes parties, par exemple, quatre jours en stage vélo à Nice, cette année. Nous essayons d’en organiser le plus possible pour passer du temps entre nous, et en même temps s’entraîner.”

Quels sont les aspects de la course à pied qui vous procurent le plus de satisfaction ou de joie ? Avez-vous des courses spécifiques que vous rêvez de remporter ou des records que vous souhaitez battre ?

“Je dirais, le fait que sur des distances un peu mythiques comme le semi ou le marathon, et des distances un peu reine comme les 10 km, de battre mes temps personnels et de voir que tous les entraînements ou les différents sacrifices que l’on fait pour s’entraîner, paye. En termes de chrono, ce serait Valence où j’ai pour objectif de passer sous les 2 h 40 sur le marathon. Après, je n’ai pas de courses particulières que je souhaite gagner. Sur toutes les grosses courses, il y a toujours du haut niveau. Je veux juste donner mon maximum et aller chercher des performances que je recherche.”