Hier s’est terminé la troisième étape du Critérium du Dauphiné, course par étapes World Tour, qui, traditionnellement, sert de dernière répétition en vue du Tour de France. Une arrivée en bosse, comme la veille, où Romain GRÉGOIRE, jeune prodige français de la Groupama-FDJ, s’est illustré, puisqu’il a failli gagner, mais a été battu par le Canadien Derek GEE.

« J’avais vraiment envie de gagner, je me sentais capable de gagner. On était obligé de prendre en main (le peloton) lorsqu’il y avait 5 minutes d’avance pour l’échappée. Mais je ne fais pas de qu’il faut dans les deux derniers kilomètres pour être dans le match. C’est ça qui est encore plus frustrant, c’est de ne pas récompenser l’équipe. » Tels étaient les mots de Romain GRÉGOIRE (21 ans, 1,76m), le jeune français de la Groupama-FDJ, après la deuxième étape du Critérium du Dauphiné. De la même génération que Lenny MARTINEZ, lui le récent vainqueur de la Mercan’Tour Classique, qui nous vous avions fait découvert il y a quelques jours, GRÉGOIRE n’était pas content de lui à l’issue de cette étape, tout comme hier, lors de la troisième, où il a échoué de peu, voyant sa première victoire World Tour lui filer sous le nez. Les deux coureurs français font partie de la même génération qui a entrouvert les portes du circuit professionnel il y a deux ans de cela, lors de l’intersaison chez l’équipe de Marc MADIOT, lorsque ce dernier avait fait de huit coureurs provenant de l’équipe continentale, la relève de l’équipe française dans les années futures. Et il faut dire que, pour le moment, cela n’est pas une réussite pour tous, même si les deux français, MARTINEZ et GRÉGOIRE s’adaptent bien aux épreuves du calendrier World Tour.

Un profil bien différent de celui de Lenny MARTINEZ

S’ils font partie de la même génération, celle des 2003, les deux Français n’ont pourtant pas du tout les mêmes qualités, ou en tout cas, ils ne s’expriment pas leur plein potentiel sur le même terrain. MARTINEZ est plus un pur grimpeur, petit gabarit (1,68m, 52kg), ce qui lui permet notamment de mettre moins de watt que ses adversaires dans les cols, et donc de rivaliser avec eux. Mais il a également cette faculté à se dresser sur les pédales, à changer de rythme, comme tous les bons grimpeurs modernes. Du côté de GRÉGOIRE, on est plus sur un profil puncheur/grimpeur, qui se rapproche un peu d’un Julian ALAPHILIPPE par exemple. Tranchant sur ses attaques, le natif de Besançon est plus à l’aise lorsque les pourcentages sont forts, et ce pendant moins longtemps, sur des courses telles que les classiques ardennaises par exemple. Et ses différents résultats cette année sur le triptyque ardennais ne mentent pas, lui qui le faisait pour la première fois de sa jeune carrière : 12ème sur l’Amstel Gold Race, 7ème sur la Flèche Wallonne, et 24ème de Liège-Bastogne-Liège, son premier Monument disputé. Tandis que Lenny MARTINEZ a lui, plus brillé sur des courses par étapes, même si toutes ces victoires cette année sont sur des courses d’un jour.

Une première victoire World Tour qui lui échappe d’un rien !

Pour en revenir à l’actualité, le puncheur de la Groupama-FDJ n’était encore pas content de lui hier, à l’issue de cette troisième étape, où il termine juste derrière le Canadien Derek GEE (26 ans, 1,89m, 76kg), lui le coureur de la Israël-Premier Tech, éternel deuxième lors du Giro 2023, qui a décroché hier sa première victoire au niveau World Tour. C’est ce qu’était également venu chercher Romain GRÉGOIRE, qui s’en est beaucoup voulu après l’arrivée : « Ce n’est pas forcément le sprint auquel je m’attendais, avec quelqu’un qui lance à 500 mètres de la ligne. Mais quand j’ai vu comment il était sorti, je n’ai pas du tout hésité, j’y suis tout de suite allé. Je me suis peut-être un peu excité en passant devant lui à 300 mètres. Je ne savais pas ce que je pensais, j’étais à fond, je n’ai pas réfléchi. J’ai essayé d’y aller, mais il avait une deuxième cartouche, et il m’a passé à 150 mètres, donc ça fait chier. » Un échec, certes sur le coup, mais il a été réconcilié par David GAUDU : « C’est déjà bien mec, il faut voir le côté positif ! » Il apprend, encore, Romain GREGOIRE, mais il est vrai qu’il a dû se voir trop beau, surtout lorsqu’il a vu que, derrière lui, Sean QUINN (EF Education-Easypost), le tout récent champion des États-Unis, avait laissé un écart. Mais le Français s’en relèvera, pour sûr. On le verra à nouveau à l’attaque sur le Tour de France, son gros objectif de la saison, et juste avant, les championnats de France aux alentours du Mont Saint-Michel, qui se dérouleront à, et qui proposeront un terrain propice à GRÉGOIRE.

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