Voilà maintenant quatre saisons que Stephan GAUTHIER joue à l’Etoile Angers Basket, et la première saison en Pro B avec le club vient de s’écouler. Nous avons rencontré le capitaine de l’équipe angevine au cours d’un entretien durant lequel nous avons pu parler des difficultés qu’il a rencontrées en début de carrière, puis de son passage à l’EAB avant de terminer avec ses objectifs futurs. 

Bonjour Stephan, pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert le basket ?

“Mes deux parents jouaient au basket, donc, je venais toujours les voir jouer quand ils avaient des matchs. On peut dire que je suis né avec un ballon dans les mains.”

En début de carrière, vous avez été formé à Boulazac et vous avez eu du mal à vous faire une place dans l’équipe. À quoi est dû ce début de carrière poussif ?

“C’est une longue histoire. Sur ma première année pro, j’étais à quinze minutes de temps de jeu en Pro B. Ensuite, nous sommes montés en Pro A, j’avais un bon temps de jeu pour un jeune puisque j’étais à quatorze minutes, puis au bout d’une dizaine de matchs, je me suis blessé au genou (fissure du tendon rotulien). J’ai eu un an d’arrêt de sport. Quand je suis revenu dans l’effectif, la saison suivante en Pro A, le coach ne me faisait plus jouer parce que l’équipe tournait bien. Et c’est à ce moment-là que je suis parti au Havre en milieu de saison.”

En parlant du Havre, on voit que pendant cette période les statistiques gonflent un peu. C’est un passage qui a été crucial dans votre carrière ?

“Oui, bien sûr, parce que cela faisait un an que je n’avais pas joué, donc, je cherchais du temps de jeu. Au Havre, c’était un bon challenge, puisque nous voulions monter en Pro B directement. Finalement, nous avons perdu en finale, mais c’était un passage obligatoire pour me relancer.”

“Quand on gagne, c’est plus facile de vivre dans un groupe puisque tout le monde s’entend bien.”

Cela vous a permis de lancer votre carrière ?

“On peut dire ça comme ça. À Boulazac, j’étais dans le cocon familial et je connaissais tout le monde, donc, cela m’a permis de sortir de ma zone de confort.”

Vous arrivez à l’EAB en 2019. Est-ce qu’à votre arrivée, l’objectif était déjà de monter en Pro B ?

“Oui, effectivement. À ma sortie du Havre, j’ai appris qu’ils voulaient me garder en Nationale 1 comme l’EAB qui voulait me recruter. J’avais aussi des offres venant de clubs de Pro B, mais j’avais la volonté de continuer en N1. Le projet d’Angers était vraiment intéressant donc quand ils me l’ont proposé, j’ai accepté. La première saison, il y a eu le Covid alors que l’on n’était pas loin de monter. Au final, nous l’avons fait deux ans plus tard.”

C’est l’un de vos meilleurs souvenirs dans ce club ?

“Quand on gagne, c’est plus facile de vivre dans un groupe, puisque tout le monde s’entend bien. Donc oui, forcément, ces souvenirs sont les meilleurs. On prenait beaucoup de plaisir à jouer. Mais la saison dernière, c’était aussi un très bon souvenir puisque nous avons réussi à déjouer les attentes alors que nous n’étions pas respectés.”

C’était un challenge en plus de ne pas être respecté par les autres équipes ?

“Oui, parce que le promu n’est jamais respecté à sa juste valeur. En plus, c’était notre première saison en Pro B sous le nom “EAB” donc il n’y avait pas vraiment de respect à ce niveau-là, que ce soit de la part des joueurs, des coachs, et même des arbitres.”

Vous êtes l’un des joueurs les plus expérimentés de l’effectif, est-ce que c’est une pression en plus de devoir prendre le leadership de l’équipe ?

“Non, parce que cela s’est fait naturellement. Nous avions de très bons joueurs qui étaient capables d’évoluer à ce niveau-là et il fallait juste qu’ils arrivent à mettre leur talent au profit de l’équipe. Il y avait parfois quelques petites choses à dire aux jeunes joueurs, mais cela ne rajoute pas de pression.”

Vous faites partie de ceux qui ont encadré les jeunes dans leur progression ?

“Oui, c’est cela. Déjà, je suis capitaine, donc, je peux me permettre de parler pour remotiver les jeunes et leur donner des conseils. Il faut donc toujours être capable de donner des bons conseils et de montrer l’exemple.”

Comment pourriez-vous décrire votre rôle au sein du vestiaire ?

“J’ai un rôle plutôt observateur et plutôt calme. J’essaye de comprendre comment les joueurs réagissent par rapport à la fatigue, aux entraînements ou aux matchs. Je peux leur donner des conseils et en même temps, c’est moi qui communique avec le staff pour savoir ce dont nous avons besoin dans le groupe.”

Vous faites des discours en tant que capitaine pour remotiver les troupes ?

“Avant chaque match, je fais un discours de motivation. Et parfois à la mi-temps ou à la fin d’un match, je prends la parole parce qu’il y a des choses à dire qui ne sont pas forcément plaisantes et inversement. Mais il faut les dire parce que cela ne peut amener que du positif dans l’équipe. Il faut se rendre compte des choses qui ne marchent pas dans une équipe, et c’est le rôle du capitaine de les dire pour rester dans le droit chemin.”

Et sur le terrain, quel serait votre rôle ?

“C’est toujours un petit peu pareil. Je dois montrer l’exemple parce que si je ne le fais pas en tant que capitaine, certains joueurs ne vont pas suivre. Sinon en termes de basket pur, je suis un joueur slasher qui donne de l’énergie et qui peut, à peu près, tout faire sur le terrain. J’essaie de le faire le mieux possible et c’est vrai que c’est plaisant de voir que cela marche quand l’équipe suit.”

Comment préparez-vous la saison prochaine ?

“Cet été, je vais participer à plusieurs tournois 3×3. Ensuite, je vais me reposer un petit peu et partir en vacances. Et je finirais ensuite avec une préparation physique, afin d’être en forme au début de la saison.”

En plus, vous avez déjà été sélectionné en équipe de France 3×3 ?

“Oui, c’était il y a un an et demi. Je n’ai pas été sélectionné depuis, mais il faudrait que je me spécialise dans cette discipline. Mais pour l’instant, j’ai des projets en 5×5, donc, je me focalise là-dessus même si je ne ferme pas la porte à plus de 3×3.”

Quels seront vos objectifs personnels pour la saison prochaine ?

“L’objectif principal est de maintenir le club en Pro B. Nous aurons une nouvelle fois la dernière masse salariale, donc, ce ne sera pas une saison facile. Cette saison, nous nous sommes donné les moyens de réussir les objectifs rapidement, mais ce ne sera pas comme cela tous les ans. Nous n’avons pas non plus le budget pour exister à ce niveau-là sur plusieurs années, donc, il y a aussi des objectifs de progression pour le club. Il va falloir se maintenir le plus rapidement possible.”

“Notre saison dernière était magnifique, mais je pense que nous avons vraiment surperformé.”

Avez-vous déjà pu rencontrer les nouveaux joueurs ?

“Non, pas pour encore, mais je sais que certains sont déjà passés. J’en connais certains de noms, parce que nous avons joué les uns contre les autres.”

Êtes-vous confiant pour la saison prochaine ?

“En début de saison, on est toujours confiant et excité de ce qui va arriver. On veut tous savoir comment chacun va s’intégrer dans le groupe.”

Le rêve serait de refaire une aussi bonne saison que la saison dernière ?

“Notre saison dernière était magnifique, mais je pense que nous avons vraiment surperformé. Nous n’étions pas à la place que tout le monde nous donnait. Nous avons joué les playoffs alors qu’à la base, nous aurions dû jouer le maintien. C’est pour cela que la saison prochaine, il ne faut pas que les gens s’attendent à ce que l’on gagne la Leaders Cup et que l’on participe aux playoffs. Nous restons le dernier budget de Pro B, donc, cela ne va pas être facile. Cela n’empêche pas que je pense que nous sommes capables de le refaire parce que nous sommes tous des compétiteurs. Les deux équipes qui arrivent de N1 sont aussi performantes, donc, l’objectif principal va vraiment être de se maintenir.”

En parlant de promu, les retrouvailles avec Sylvain DELORME qui entraîne Rouen seront un rendez-vous attendu ?

“Oui, plus ou moins. De toute façon, nous rejouons toujours face à d’anciens coachs ou à d’anciens coéquipiers. Effectivement, avec Sylvain DELORME, il y a une histoire importante et récente qui est particulière. Mais nous avons beaucoup de nouveaux joueurs qui ne le connaissent pas, donc, cela ne va pas affecter l’équipe.”

Pour terminer, pouvez-vous nous faire un bilan de votre passage à l’EAB et sur votre carrière en général ?

“J’avais signé ici pour monter en Pro B et pour ensuite maintenir le club. Il me reste encore un an de contrat, donc, je vais me donner à fond la saison prochaine. L’année dernière, nous avons gagné une Leaders Cup, donc, le bilan est plutôt très bon au niveau personnel et collectif. Au niveau de ma carrière, je me sens bien, même si je sais que je peux viser un niveau de performance plus élevé que celui que j’ai actuellement. Ce ne sera pas forcément en Betclic Élite que j’aimerais évoluer, peut-être à l’étranger, mais de toute façon, je verrai cela dans les trois ou quatre prochaines années.”