Rencontre avec Franck KOESSA, responsable de l’école de foot et coach à Angers SCA. Il nous présentera son parcours sportif et ses objectifs en tant qu’entraîneur, où il se projettera à long terme. Ensuite, il évoquera son statut de joueur et ses blessures qui l’ont pénalisé dernièrement. Salarié au sein du club angevin, il nous expliquera sa semaine type, comment il prépare ses séances d’entraînement, son discours avant-match et sa relation particulière avec ses joueurs. Enfin, il terminera par évoquer la section féminine, qui est en plein développement.

Bonjour Franck, pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

“Je m’appelle Franck KOESSA, je suis responsable de l’école de football d’Angers SCA, qui englobe 150 à 200 licenciés sur toute l’école de foot, partant d’U6 jusqu’à U13. Je suis également responsable de la catégorie U13 ainsi qu’U17 et je suis en lien avec le coordinateur technique. Et je suis au club depuis huit ans déjà, donc l’année prochaine, cela sera ma neuvième année ici.”

Quelle a été votre parcours ?

“Alors moi, j’ai commencé à faire une école de sport qui s’appelle l’IRSS a Cholet, j’ai aussi passé mon BAFA au début de ma jeunesse. Et donc, j’ai commencé avec, à l’époque, un contrat d’avenir sur trois ans, j’ai passé mon diplôme et j’ai obtenu mon BMF à la Ligue des Pays de la Loire de Football. J’avais un tuteur, Damien MILLON, qui est maintenant au SC Beaucouzé. Il s’occupe de l’équipe de Régional 3 seniors de Beaucouzé, je pense. Donc, il a été mon tuteur pendant trois ans, et comme il a décidé d’avoir un nouveau challenge dans un autre club, Angers SCA m’a pérennisé mon contrat en CDI, puisque j’avais reçu mon diplôme. Puis, c’est à partir de ce moment-là que j’ai vraiment été seul à prendre la responsabilité de l’école de foot. Donc cela, c’est fait par des petits contrôles de circonstance, je cherchais à travailler dans le sport après mon diplôme de BPJEPS à l’IRSS, et j’ai trouvé cette opportunité, ils m’ont fait confiance et depuis, j’ai toujours été là.”

Quels sont vos objectifs en tant qu’entraîneur ?

“Pour le moment, mes objectifs en tant que responsable de l’équipe U17, qui évolue en régional, c’est de rester le leader du championnat. Donc, pour l’instant, on est bien lancé et on souhaite que la saison se termine correctement, mais on veut surtout aller plus loin en Coupe de l’Anjou, où l’on est qualifié en quart de finale. Donc l’objectif, c’est d’aller au plus loin avec les garçons et ensuite, faire une bonne fin de saison et terminer sur de bons résultats dans les tournois avec les plus jeunes.

Et puis globalement, sur le long terme, ce serait de prendre une équipe seniors, je n’en ai pas encore coaché. Maintenant moi, je suis quelqu’un qui est planifié, et surtout qui aime prendre son temps pour pouvoir apprendre de tout afin d’arriver prêt et ne pas faire les choses au hasard. Donc voilà, la prochaine étape, c’est de coacher une équipe seniors.”

Arrivez-vous à vous projeter sur votre avenir d’entraîneur ?

“Oui, après, c’est toujours difficile de se projeter sur du court terme parce que l’on ne sait jamais ce qui va arriver. Sur le long terme, c’est plus simple parce que l’on a déjà notre plan personnel, moi, je sais où j’ai envie de progresser, et je sais ce que je dois faire pour progresser, c’est beaucoup plus simple. Par contre sur du court terme, je suis incapable de dire si demain, je pourrais coacher une équipe de seniors ou pas.”

Vous êtes aussi joueur à Angers SCA, à quel niveau évoluez-vous ?

“Oui, je suis joueur. Pour l’instant, notre équipe première est en Départemental 2, ces trois dernières années, on est descendu. Mais le but, c’est justement de remonter pour qu’ensuite nos jeunes puissent profiter de ce niveau régional et qu’ils ne partent pas vers d’autres horizons. C’est un objectif que l’on a, et je n’emploie pas le terme « gros challenge » parce que je sais que l’on a la qualité pour. Mais sinon, je me suis blessé, je me suis fait le ménisque, cela fait un an et demi que je n’ai pas joué sur le terrain, donc là, j’ai repris tranquillement avec l’équipe réserve.”

Et est-ce que vous arrivez facilement à gérer votre activité de joueur/entraîneur ?

“Dans mon malheur, le fait de mettre blessé, de ne pas pouvoir jouer, cela m’a permis d’avoir un avis extérieur en tant que joueur du club, donc ce n’était pas très compliqué à gérer. Je pense aussi à l’année dernière où l’on a eu la crise sanitaire qui nous a tapés, et par conséquent, on n’a pas eu une saison normale. Il faut aussi que je fasse attention parce qu’à côté, j’ai aussi une vie de famille qui est importante, donc il faut que je régule mon temps par rapport à cela. C’est vrai que cela fait pas mal d’heures passées au club, aussi bien en tant que joueur, que responsable de l’école de football, mais personnellement, je pense que je gère cela assez correctement.”

Quelle est votre journée type ?

“Il y a trois phases qui sont vraiment importantes et primordiales dans mon métier, il y a d’abord les journées hebdomadaires, le mercredi et le samedi. Pour les journées hebdomadaires, donc le matin, je commence vers 9h30 et c’est un temps réservé pour tout ce qui est bureau, administratif, organisation comme par exemple faire les fiches individuelles des joueurs, les convocations, etc… Ensuite, l’après-midi, j’organise les séances d’entraînements et enfin le soir, c’est sur le terrain avec les différentes catégories que j’entraîne. Les mercredis, toute l’après-midi, on est sur le terrain avec l’école de football de 13h30 jusqu’à environ 20h pour ma part, parce que j’ai aussi les U17, donc cela s’enchaîne assez rapidement entre les catégories. Et puis les samedis, c’est des grosses journées puisque le matin, il y a un match avec mon équipe U13 et l’après-midi, un match avec les U17.”

Comment se déroulent vos séances d’entraînements ?

“Nous, à Angers SCA, on est surtout avec les jeunes, on est sur un principe qui est “le ballon et moi” donc c’est beaucoup de travail avec ballon, beaucoup de techniques. Avec aussi une envie de donner à nos joueurs un “bagage” pour que dans les catégories un peu plus hautes, ils ne soient pas mis en difficulté parce que les coachs leur demanderont tactiquement. Donc, on a un projet commun sur toutes les catégories et puis nos séances sont orientées vers ce que l’on va demander à chaque joueur dans l’année. Et en ce qui concerne notre fonctionnement, on est sur une planification annuelle, donc, on prend en compte les vacances scolaires, ce qui représente plus ou moins cinq cycles, où l’on calibre ce qu’on veut travailler. Donc, il y a le jeu avec ballon, pour des thèmes plus offensifs, le jeu sans ballon, plus défensif, apprendre à réagir après la perte du ballon, etc… Et aussi, on part du principe que chaque année, ils ont des acquis à avoir pour passer à la catégorie du dessus.”

Comment préparez-vous vos discours d’avant-match ?

“Alors moi, je ne les prépare pas forcément. Je trouve plus simple d’aborder les causeries avec les garçons parce qu’on les connaît et puis on les a la semaine aux entraînements, je suis beaucoup dans l’échange avec mes joueurs, avant un match pour les rassurer par exemple. Mais surtout, dans mes causeries, je tends vers un objectif que nous nous sommes fixé la semaine, notamment sur des principes comme lorsque l’on a le ballon et quand on l’a un peu moins, donc, je suis plutôt basé là-dessus et aussi, j’essaye d’apporter de la variété dans mes discours pour éviter que les garçons ne restent sur de la monotonie.”

Comment entretenez-vous la relation avec vos joueurs en dehors du terrain ?

“Je suis vachement proche de mes joueurs, j’ai le numéro de chacun d’entre eux. J’essaye de connaître leur état d’esprit, les U17 par exemple, ils grandissent et cela devient complexe parce que c’est l’adolescence, ils deviennent des hommes, donc, ils ont des problèmes que ce soit avec leur copine, les cours, et il y a beaucoup d’informations à prendre en compte. C’est important pour moi de savoir ce qu’il en est pour eux, pour pouvoir justement moduler mon degré de tolérance, ne pas leur en demander trop quand ils ne peuvent pas le faire, quand la charge d’émotions peut être trop haute, etc… Je suis vraiment dans l’échange, je discute beaucoup avec mes joueurs et je suis très proche d’eux, mais je garde une certaine distance parce que c’est important.”

Précédemment, vous avez rapidement parlé de la crise sanitaire, a-t-elle impacté l’apprentissage de vos jeunes et si oui, comment ?

“À cause des restrictions, on a perdu du temps, les garçons, pendant plus d’une année, n’ont pas joué de matchs alors qu’à leur âge, l’apprentissage se fait surtout en match. Mais on a tout de même eu la chance, quand on le pouvait, de proposer des séances régulières, et le fait d’avoir deux salariés au club, Benjamin DELAUNAY, responsable technique, et moi-même, a permis de mettre des séances d’entraînement quand il était possible de le faire. Je dirais que l’on a su sauver les meubles et qu’on a pas trop mal géré la situation.”

Pour finir, avez-vous quelques mots à dire sur la section féminine d’Angers SCA ?

“Il y a encore des points à améliorer, mais on a fait une grosse partie du boulot. Et je tiens aussi à dire que cette section féminine, elle a réussi à voir le jour grâce à quelqu’un qui n’est plus au club, qui est a Montreuil-Juigné désormais, Paul MAHERAULT. Donc, c’est lui qui a monté cette section au départ, on a commencé avec une équipe et depuis, on en a trois, ce qui prouve que l’on avance bien en terme de nombre, comme tout projet, au départ, il y a tout à faire. Mais je trouve que l’on avance bien, les filles font des résultats, elles font du mieux qu’elles peuvent, elles progressent, c’est visible, donc, je suis assez content qu’il y ait une section féminine qui se soit ouverte au club et je trouve que nos coachs sont dévoués et qu’ils font du très bon boulot.”