Après une carrière de haut niveau dans le sport, Fabrice SAINT-JEAN a entrepris une transition vers le monde professionnel. Tout en travaillant chez Décathlon et en tant que coach sportif, il a réussi à trouver un équilibre qui lui procurait un plaisir similaire. Cependant, un athlète reste avant tout un passionné de sport, et il a réussi à dégager du temps pour poursuivre sa deuxième passion : la course à pied. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer afin qu’il puisse partager avec nous ses nouvelles passions ainsi que ses objectifs futurs.

Aujourd’hui, vous avez changé de vie puisque vous travaillez à Décathlon sur Angers et vous êtes coach sportif. Avez-vous anticipé cette reconversion pendant votre carrière ? 

“En fait, ça a été quelque chose d’inné. J’adore faire du sport, c’est ma passion, donc je ne voyais aucun autre choix d’orientation. De plus, c’est à côté de chez moi. Vous devez vous dire “il enchaîne deux métiers, il ne doit pas compter ses heures”. Évidemment, je travaille beaucoup, mais c’est parce que je le veux. J’ai l’habitude de devoir me consacrer à mon travail. Le plus important pour moi, c’est que je n’ai pas souffert d’avoir arrêté ma carrière, pour cette autre vie. Pour moi, ma carrière arrivait à son terme, et je voulais me consacrer à ce que j’aimais. Par la suite, j’ai toujours voulu conseiller les autres, afin de leur apporter mon savoir et mon expérience. Le sport est important pour entretenir sa santé.

Maintenant, je veux me consacrer à moi. Si je travaille dans le sport, je sais que je serai heureux puisque je touche encore à l’athlétisme. Le plus important, c’est que je mets en pratique tout ce que j’ai appris dans ma carrière, et j’apprécie le faire. Je ne veux pas le garder pour moi, il y a tant de personnes qui en ont besoin. De plus, cela me permet de ressentir les émotions, les douleurs et les sensations que j’ai vécues. Pour chaque personne qui travaille aujourd’hui, enfin j’espère, c’est qu’elle prend autant de plaisir que moi dans son travail. Aujourd’hui, notre vie professionnelle prend une place tellement importante qu’il est essentiel de prendre du plaisir. Certains refusent d’arrêter la compétition par peur de la suite, et c’est franchement dommage. Moi, je n’ai eu aucun mal à arrêter ma carrière pour me consacrer à une nouvelle vie. Il fallait tourner la page.”

Maintenant, Fabrice SAINT-JEAN cherche à aider les autres pour qu’ils atteignent leurs objectifs.

Qu’est-ce qui vous a motivé, à faire de la course à pied ?

“Quand on y pense, la course à pied, ce n’est pas si loin de l’athlétisme. Quand j’étais plus jeune, je participais souvent aux cross et j’adorais ça. Ce sport me permet souvent de développer de nouvelles facettes de ma personne. On progresse dans le travail que l’on fait sur soi. Quand je cours, ça me libère et ça me permet de réfléchir sur moi-même. Pour moi, la course à pied procure un sentiment de liberté et de bien-être. La course à pied est un outil d’apprentissage, mais surtout un moyen de m’évader et de me sentir en phase avec mes propres valeurs. Comme je l’ai dit précédemment, ça nous permet de développer de nouvelles valeurs. De plus, c’est un sport que l’on peut pratiquer collectivement comme individuellement. C’est une bouffée d’air dans la vie, ça me libère de toute pression et ça me rappelle mon passé. En plus, quand on fait des courses, on rencontre des personnes aussi passionnées les unes que les autres, et ça donne le sourire. On peut discuter avec ces personnes et on s’ouvre aux autres. J’ai eu la chance de participer à d’aussi belles courses et c’est toujours un honneur de les partager.”

Cette année, vous avez fait le marathon de Paris. J’ai pu voir une photo qui ne peut nous être insensible, pouvez-vous nous en parler ?

Cette photo illustre la motivation et le caractère qu’a Fabrice SAINT-JEAN (à gauche) à aider les autres.

Le sport nous fait vivre des émotions, et celle-là m’est restée en tête. Certains peuvent me voir comme un “héros”, mais pour moi, aider les autres, c’est juste normal. On devrait tous se soutenir et s’aider à progresser. Quand je l’ai vu tomber tout près de la ligne d’arrivée, je ne pouvais pas passer à côté et célébrer ma réussite. Si je ne l’avais pas fait, je n’aurais pas pu me regarder les jours suivants. Nous étions au Marathon de Paris et il ne pouvait pas rester en échec. Nous avons tous connu des périodes plus difficiles où notre corps nous dit stop, et dans ces moments, nous aimerions que des personnes nous aident. Comme vous le voyez sur la photo, je n’étais pas seul, il y a ce jeune qui lui aussi a aidé. Dans ce sport, nous sommes autocentrés, car il y a des performances à atteindre et nous ne voulons pas nous décevoir, car nous nous fixons des objectifs. Mais ce sport nous libère et nous procure beaucoup d’émotions. Je veux communiquer mon sourire et ma positive attitude. J’aime quand les gens sont heureux. Si je peux procurer de la joie à quelqu’un, ma mission est réussie. Si cette personne avait terminé sa course à quatre pattes, cela aurait entaché mon plaisir. Ça aurait été un échec de ne pas le secourir.”

Quelles sont les valeurs qui sont importantes pour vous ?

“J’ai de nombreuses valeurs qui me sont chères. Il y a l’écoute, le dépassement de soi, le partage et le travail. Nous devons partager nos aventures, nos connaissances et nos humeurs. Si le partage va dans un sens, il doit aussi aller dans l’autre sens, c’est très important. Personne ne sait tout, tout le monde a besoin des autres. Le travail est tout aussi important. Parfois, nous traversons des périodes plus difficiles, mais il est important de continuer à travailler pour progresser. Si nous ne nous donnons pas les moyens, nous n’y arriverons pas. Cela demande beaucoup d’investissement, mais à la fin, le travail paie toujours.”

Sur vos réseaux, vous partagez beaucoup de citations. Pourquoi sont-elles si importantes à vos yeux ?

“J’adore ce principe de citation. Le plus important pour moi, c’est de ne pas reprendre celles sur Internet, cela n’aurait aucun sens. Les citations que je mets en avant sur mes réseaux proviennent de mon esprit. Elles sont le reflet de ma philosophie de vie. De plus, l’avantage avec ces petites phrases, c’est qu’elles restent dans les esprits et elles apportent du soutien et du réconfort aux personnes. Mon but n’est pas de toucher tout le monde, seulement certaines personnes qui en ont besoin. Je fais passer mes propres idées, et l’avantage, c’est qu’elles varient en fonction des humeurs, donc j’en suis heureux.”

Quelques exemples de ces citations :

“Ne perçois pas la difficulté comme une contrainte, mais plutôt comme un défi à relever.”

“L’échec ne doit pas être une excuse pour abandonner, mais une raison de persévérer.”

Vous faites du coaching sportif à distance afin d’aider les personnes à atteindre leurs objectifs. Que vous apporte ce nouveau travail ?

“En réalité, faire du coaching m’apporte autant de bienfaits qu’à mes clients. Mon objectif principal, c’est d’aider les personnes à atteindre leurs objectifs sans qu’elles ne soient dégoûtées au point de ne plus vouloir les poursuivre. Mon but n’est pas de transformer la personne, mais de lui donner les capacités de réussir et de leur fournir du plaisir. Tant qu’il y a un sourire naturel, mon job est utile. Ce métier me permet avant tout de faire des rencontres et d’entretenir ma joie de vivre. Cependant, c’est tout aussi dur pour moi, comme quand j’étais athlète, mais c’est ce que j’aime faire.”

Comment procédez-vous ?

“Cela varie en fonction des personnes et des projets. Certaines personnes ont des objectifs moins poussés que d’autres. Généralement, nous nous entraînons deux fois par semaine. Mais par exemple, en ce moment, je prépare une personne pour un défi au niveau international. Pour cette personne, je vais varier mes méthodes d’entraînement. Mais globalement, nous ne dépassons pas les trois séances par semaine. Quand nous arrivons à cette étape, ça secoue. Pour finir, mon intérêt à moi, tout comme pour eux, c’est de les sortir de leur zone de confort.”

Quels sont tes prochains défis professionnels et dans la course à pied ?

“En ce qui concerne la course à pied, j’ai une course demain. Ensuite, j’ai entamé ma préparation pour le marathon de La Rochelle, qui aura lieu le 26 novembre. Par la suite, je continuerai en participant au Marathon de Paris, car c’est quelque chose que j’ai apprécié faire. Sur le plan professionnel, je souhaite adapter mon projet de coaching aux entreprises. C’est un environnement où les personnes sont souvent stressées, j’aimerais les aider à retrouver le plaisir d’y retourner.”