Rencontre avec Karl SORIN qui nous raconte sa nouvelle vie en Australie. L’ancien milieu de terrain de l’Intrépide d’Angers Football est parti s’expatrier en Australie pour apprendre l’anglais et découvrir un nouveau pays et une autre culture. Il nous relate son voyage de la France à l’Australie, puis ses premières semaines au pays des Kangourous.

Départ ! Mercredi 13 juin 2018 à 7h30

“Après avoir obtenu mon BMF début juin, de prendre le temps de dire au revoir à ma famille et à mes amis, le moment était venu pour moi de faire mes bagages et de monter dans l’avion direction l’autre bout du monde, au pays des kangourous. En tête l’objectif d’apprendre l’anglais, de vivre une expérience et d’apprendre sur moi-même.

Le départ fut express et quelque peu anecdotique… (Je n’en dirai pas plus, mes proches sauront pourquoi “rire”).

Pas de stress, mais forcément une petite appréhension, car c’était la première fois que j’allais prendre l’avion… pour 24h de vol… Mais tout s’est bien déroulé après être passé par différentes émotions durant le trajet.”

Arrivée ! Jeudi 14 juin, 20h30 à Brisbane (12h30 pour la France)

“Pendant le dernier vol, j’ai rencontré deux français, ce qui m’a permis de me sentir un peu moins seul à l’arrivée.

Sorti de l’aéroport après avoir passé la douane, me voici maintenant en Australie. Direction l’auberge de jeunesse, en taxi avec mes deux nouveaux amis, et par le plus grand des hasards, nous nous sommes retrouvés à côté, pas dans la même auberge, mais à cinquante mètres les uns des autres.

Je suis resté trois semaines, ce n’était pas la période la plus facile pour moi, car je me suis posé beaucoup de questions, est ce que je cherche un job, est ce que je reste ici ? Est-ce que je pars ? En plus, je ne parlais pas un mot d’anglais, donc, ce fut très compliqué, mais heureusement qu’il y avait quelques français pour m’aider. Je ne me sentais pas bien et je ne progressais pas en anglais donc j’ai pris la décision de partir, mais ces trois semaines n’ont pas été inutiles, elles m’ont permis de faire mes papiers (TFN, ABN, white card, ouvrir un compte bancaire, forfait téléphonique australien).”

Nouvelle étape, arrivée dans ma nouvelle famille, Samedi 7 juillet à Gold Coast

“Après avoir pris le train de Brisbane à Gold Coast (1h30), me voici arrivée dans ma nouvelle famille. Je fais du HelpX (ce n’est pas ce que vous imaginez avec le « X » « rire »), c’est-à-dire que je rends service dans la maison en échange d’un lit et des repas. Dans cette famille, nous devions construire des murs, faire du béton, déplacer des kg, voire des tonnes de graviers, pierres et autre… Nous étions une dizaine de nationalités différentes. J’ai pu rencontrer de belles personnes, notamment trois français qui voyageaient ensemble pour leurs études et deux argentins  “crazy”, mais vraiment géniaux ! Ce sont devenus des amis maintenant.

Je suis resté trois semaines également dont deux semaines où j’ai beaucoup travaillé pour pouvoir avoir du temps libre la troisième semaine. J’ai fait cela, car les trois autres français louaient une voiture pour pouvoir se déplacer, j’ai donc proposé de partager les frais avec eux. Nous sommes allés sur différentes plages et nous avons visité des parcs nationaux.

Ensuite, j’ai décidé de partir, car je ne progressais pas énormément en anglais, nous étions dix français sur dix à la fin.”

Nouvelle famille, arrivée le dimanche 29 juillet

“Après une dernière journée passée avec mes trois amis français, et après qu’ils m’aient déposé dans mon nouveau lieu de vie, me voilà enfin dans une famille où il n’y a aucun français. Le papa est anglais et parle un peu français, il est professeur d’anglais. La maman est australienne et elle est professeur de guitare. Ils ont deux enfants un de cinq ans et un autre de deux ans et demi. Mon rôle est de garder les enfants, de nettoyer la maison et de rendre plusieurs services. Cela fait maintenant un mois que j’y suis, j’ai progressé en anglais, je suis capable de communiquer et je comprends beaucoup mieux (rire). Les parents sont tellement gentils qu’ils m’ont trouvé un job un jour par semaine, je fais du “gardening” dans de superbes maisons.

Avant de partir, je m’étais dit que je voulais principalement apprendre l’anglais pour pouvoir ensuite aller dans d’autres pays et vivre d’autres expériences au niveau du football. Je ne suis pas venu en Australie pour le football, mais je savais que si l’opportunité se présentait, forcément je la saisirais.

Par le plus grand des hasards, le petit de cinq ans joue au foot dans un club proche de Gold Coast, c’est un club de futsal, ce qui n’est pas ma “spécialité”. Après avoir parlé avec le papa des deux garçons en lui disant que j’avais un diplôme en France, il a fait en sorte que je rencontre le coach de ce club. Je suis donc allé au club un samedi toute la journée et j’ai donné un coup de main. Cela a été très compliqué avec mon “pauvre anglais”, mais le football est une langue internationale, ce qui m’a permis de montrer au coach que je connaissais un peu le football. J’ai même pu donner mon avis sur une tactique, que le coach utilise désormais avec ses joueurs.

Je trouve que l’organisation est excellente. Les jeunes n’ont qu’un seul entraînement par semaine, le samedi, car ils sont deux coachs pour neuf équipes et ils travaillent la semaine. Les séances durent une heure, de 8h à 15h. De 8h à 9h, il y a deux séances de trente minutes sur un terrain annexe pour les deux à quatre ans. L’état d’esprit est vraiment sain, le coach fait en sorte que tous les joueurs aient le sourire en y mettant aussi l’exigence. Un exemple, lorsque les joueurs entrent et sortent du terrain, il demande aux parents et aux éducateurs d’applaudir les jeunes. Un autre exemple, tous les jeunes et tous les parents remercient les coachs à la fin des entraînements… J’aime beaucoup ce respect qui règne au sein de ce club.

Les matchs se déroulent durant la semaine, généralement de 17h à 19h30. Tous les matchs s’enchaînent, catégorie par catégorie, dans une salle incroyable avec sept terrains de futsal. Les coachs enchaînent tous les matchs. Pour l’organisation, chaque équipe à un manager qui s’occupe de regrouper les équipes avant le match et de les échauffer. Ensuite, quand le match commence, ce sont les coachs qui prennent le relais.

Pour la première journée (mardi), le coach m’a positionné en tant que manager pour une équipe et coach pour la seconde. Autant dire que coacher fut un calvaire pour ma première fois. Le temps de chercher mes mots pour corriger certains joueurs, il était trop tard, car l’action était passée, de plus, la mi-temps ne durant qu’une minute, je n’ai même pas eu le temps de finir les changements, je n’ai pu donner aucun conseil… (rires), mais c’est une expérience incroyable. En discutant avec le coach (il est écossais), en regardant les matchs et après confirmation, j’ai pu constater que j’étais tombé dans le meilleur club de futsal sur Gold Coast. C’est une chance et on verra où cela me mène. Pour le moment, je pense rester ici (pendant combien de temps, je ne sais pas), pour vraiment améliorer mon anglais et apprendre les termes du football.”

Mes projets

“A court terme, en Australie j’aimerais trouver un job pour pouvoir m’acheter une voiture, pourquoi pas trouver une colocation et avoir mon indépendance. Puis tant qu’à faire, autant aller faire un petit tour dans d’autres villes à un moment donné. Peut-être faire également du football.

Ensuite, à moyen et long terme, j’aimerais gagner en expérience au niveau du football, pourquoi pas passer un diplôme de football à l’étranger ? Peut-être revenir en France et passer le BEF ? Normalement, je parlerais anglais à la fin de cette expérience d’un an, pourquoi pas faire le lien entre la France et d’autres pays…

Comme on peut le constater, j’ai beaucoup d’interrogations, car j’ai décidé en venant en Australie de ne rien prévoir à part réserver l’auberge de jeunesse pour mon arrivée. Et voilà où cela m’a mené (au football en l’occurrence), donc, je ne peux pas vous dire ce que je ferais dans six mois, un an ou même une semaine, tout peut changer en fonction des rencontres et des opportunités qui se présenteront à moi. Tout ce que je sais pour le moment, c’est que je prends énormément de plaisir à essayer de relever le challenge de coacher en anglais, de faire partie de ce club basé sur le respect et le plaisir, en incluant le sérieux, l’implication et la rigueur…( oui, c’est possible “rire”).

Voilà un peu mon parcours, il me reste neuf mois en Australie, je ne suis qu’au début de mon expérience…

De quoi sera fait mon avenir ? Je le saurais avec le temps…

J’en profite pour souhaiter une bonne saison à mes potes de l’Intrépide d’Angers (Rapha, Levron, Mr Boz, Richiiiiii, Didou, Adri, Musa, Mamad, coach Ben et j’en oublie sûrement…) en espérant qu’ils remplissent leurs objectifs. Je souhaite une bonne saison à mon pote Flo David parti au RC Doué et lorsque je reviendrais, j’aimerais fêter la coupe du monde comme il se doit, car je n’ai pas pu le faire ici (forcément, je suis un peu déçu), malgré le grand nombre de Français en Australie.

Je remercie Passion Sport 49 et Sébastien Messonnier de m’avoir proposé d’écrire cet article.

Si cet article en intéresse certains, si vous avez des questions où encore si vous souhaitez tenter l’expérience, vous pouvez me contacter par Facebook, je vous répondrais avec plaisir (Cliquez-ici).