Rencontre avec Maxime Lacroix, l’attaquant des Ducs d’Angers de hockey sur glace. Fils de Pierre Lacroix, ancien joueur en LNH, il revient sur le début de saison de son club et nous donne son avis sur le hockey sur glace en France, d’un point de vue médiatique. Entretien.

Bonjour Maxime, pouvez-vous, nous raconter, comment vous avez débuté au hockey sur glace ?

“J’ai commencé le hockey sur glace, dès mon plus jeune âge avec mon père. A l’époque, il était l’entraîneur de l’équipe première et du hockey mineur, à Viry-Châtillon (91). Il m’a transmis sa passion et cela s’est fait naturellement. Il a aussi été joueur en Ligue Nationale de Hockey (LNH), au Canada.”

Parlez-nous de votre expérience et vos meilleurs souvenirs au Canada ?

“Au bout de six années en France, avec ma famille, nous sommes retournés vivre au Canada, mon père ayant trouvé un travail dans la finance. J’ai alors évolué aux Remparts de Québec, pendant quatre ans, en Ligue junior majeure du Québec. En 2004, j’ai perdu la finale de la Coupe du Président contre les Wildcats de Moncton, puis j’ai participé à la Coupe Memorial. En 2006, toujours avec les Ramparts, j’ai été champion de la Ligue Canadienne de hockey. A titre personnel, j’ai eu la chance d’être choisi, au cours du repêchage d’entrée dans la Ligue Nationale de Hockey, par les Capitals de Washington, au cinquième tour et en 127e position. Puis en 2008, j’ai signé mon premier contrat professionnel avec les Bears de Hershey, en Ligue Américaine de hockey, avec qui j’avais joué deux matchs, lors des séries éliminatoires de la Coupe Calder. Cependant, je suis partie dans la foulée au début de la saison, au Stingrays de la Caroline du Sud, avec qui j’ai remporté la Coupe Kelly, en 2009. La saison suivante, je l’ai, à nouveau remportée, cette fois avec les Cyclones de Cincinnati.”

Ensuite, vous avez choisi de rejoindre l’Europe ?

“N’ayant pas eu la chance d’intégrer la NHL, j’ai souhaité tenter ma chance en Europe. C’est à ce moment-là, que j’ai rejoint le club d’Odense IK, au Danemark, une saison, puis, Sheffield Steelers en Angleterre, aussi une saison.”

Comment et pourquoi êtes-vous revenu en France ?

“Les dirigeants des Dragons de Rouen m’ont contacté lorsque j’étais en Angleterre, pour me proposer leur challenge sportif. Il m’a plu et j’y suis resté une saison, de 2014 à 2015. Ayant peu de chances de jouer un jour pour l’équipe du Canada, je me suis donné la possibilité de jouer pour l’équipe de France. Mais pour cela, il me fallait faire deux ans en France, pour y prétendre et obtenir la nationalité Française.”

Pourquoi avoir choisi de rejoindre les Ducs d’Angers, après votre passage aux Dragons de Rouen ?

“Tout simplement, parce que je recherchais une équipe qui évoluait dans le top 4 Français. J’y ai trouvé un esprit très familial, dans un cadre très rassembleur. Ensuite, parce que l’opportunité de signer à Angers et de rester en France me permettait de rejoindre l’équipe de France. J’y évolue d’ailleurs depuis peu.”

Comment, expliquez-vous, le début difficile des Ducs d’Angers ?

“Déjà, malgré nos résultats moyens, il y a toujours eu un bon état d’esprit dans l’équipe. Je pense que les différentes blessures, le manque d’efficacité et de chance, ne nous ont pas mis en confiance. Malgré cela, le grand nombre de matchs qu’il y a, à disputer cette saison, nous permettent de toujours croire en nos chances. On doit continuer d’avoir du plaisir sur la glace, en ayant la tête libre, cela nous donnera de l’énergie.”

Comment, expliquez-vous, qu’il y a autant de blessés depuis le début de la saison, dans l’équipe ?

“Je pense que cette saison, notre style de jeu est plus physique et plus rude. On va plus au contact et cela engendre plus de coups et donc plus de blessures. Et puis, il y a aussi beaucoup plus de matchs et donc peu de repos entre les rencontres. Les blessures arrivent plus facilement sur un corps fatigué. La trêve hivernale va nous faire du bien, afin de repartir sur une nouvelle dynamique et avec plus de rotations dans les blocs.”

Quels sont vos futurs objectifs ?

“Mon souhait serait de jouer dans un championnat plus élevé qu’en France. J’aimerais bien jouer, par exemple, en championnat Suisse ou en Ligue d’Autriche. On travaille chaque jour pour espérer, un jour, évoluer plus haut. Mais dans mes choix, il y a l’aspect sportif, mais surtout la qualité de vie, pour moi et ma famille, qui est tout aussi important. Si c’est pour gagner plus d’argent, mais que ma famille ne se soit pas épanouie, je n’en vois pas l’intérêt.”

Est-ce facile d’être repéré par des clubs étrangers, lorsque l’on joue en Ligue Magnus ?

“Non, ce n’est pas évident, car vu de l’étranger, la Ligue Magnus est souvent sous-évaluée. Elle n’a pas l’image de qualité, qu’elle devrait avoir. En gros, elle a une déficience de notoriété, par manque de visibilité dans les médias. Les clubs étrangers n’ont pas la possibilité de voir nos matchs. En tant que joueur, c’est frustrant. Une plus grande visibilité permettrait d’avoir plus de moyens financiers, avec de nouveaux partenaires. Je pense que malheureusement, actuellement, toutes les conditions ne sont pas réunies pour les accueillir.”

Pensez-vous, que la nouvelle patinoire d’Angers, va permettre d’avoir plus d’engouement, sur le territoire Angevin, pour votre discipline sportive ?

“J’espère qu’elle va piquer la curiosité aux jeunes générations, à aimer le hockey sur glace. Je pense qu’il serait bien, dès à présent, que la ville d’Angers commence à faire la promotion du hockey, en vue de cette nouvelle patinoire.”

Pour finir, quelles sont les personnes qui ont pu vous marquer, dans votre parcours sportif ?

“Il y a tout d’abord mon père qui m’a transmis sa passion pour le hockey. Avec mon père, nous sommes très proches, car nous avons la même passion pour le hockey. Il me suit depuis mes débuts en équipe de jeunes. Ensemble, on aime profiter des bons moments. Sinon comme entraîneur, je citerais Eric Lavigne aux Remparts de Québec. C’est lui qui m’a aidé à devenir un joueur professionnel de hockey sur glace. Il m’a fait travailler les détails d’un match. Je pense aussi à Patrick Roy, toujours aux Remparts de Québec, qui m’a donné la motivation pour persévérer. Et puis, il y a Jared Bed Nar, aux Stingrays South Carolina. Il m’a donné beaucoup de confiance et du temps de jeu, sur la glace.”

Maxime LACROIX

Né le 5 Juin 1987 à Québec (Canada)

Poste : Ailler gauche

Club actuel : Les Ducs d’Angers

Anciens clubs : Remparts de Québec, Bears de Hershey, Stingrays de la Caroline du Sud, Cyclones de Cincinnati, Odense IK, Sheffield Steelers, Les Dragons de Rouen.

Repêchage LNH : 5e Tour et 127e choix de LNH (2006) par les Capitals de Washington

Début professionnel : 2008