Marie-Eve Paget, joueuse de l’UFAB, nous raconte son parcours sportif, ses meilleurs souvenirs et revient sur le début de saison compliqué de son équipe d’Angers. Entretien.
Bonjour Marie-Eve, est-ce que vous pouvez, nous présenter votre parcours sportif ?
“Je suis restée à Annecy-Seynod-Annecy-leVieux Basket (ASA Basket) pendant sept ans où j’ai côtoyé les sélections départementales et aussi en minime première année, le championnat de France. Ensuite, je suis partie en deuxième année minime à Challes-Les-Eaux où j’ai intégré le centre de formation, à la suite des tests non concluants à l’INSEP. En parallèle, lors de ma deuxième année de minime, je jouais au club de Challes-les-Eaux mais j’étais au pôle espoir de Voiron (cours + entraînements). Je suis donc restée quatre ans à Challes-Les-Eaux.”
C’est ensuite, que vous êtes parti à Challes-les-Eaux ?
“En effet, je suis parti d’Annecy, pour rejoindre le centre de formation de Challes-les-Eaux, à l’âge de quinze ans. Pendant ces trois années, j’ai eu la chance de connaître pour la première fois, le niveau de la Nationale 2, lors de ma deuxième saison. Je jouais avec les équipes de jeunes, tout en m’entraînant avec l’équipe professionnelle.”
Vous avez alors connu votre premier coup dur, dans votre carrière sportive ?
“Malheureusement, le club a dû déposer le bilan. Du coup, je suis parti au club du Cavigal Nice Basket 06. J’ai eu la chance d’y retrouver mon entraîneur de Challes-les-Eaux, donc je ne me suis pas senti, trop dépaysée. C’est aussi, à Nice, que j’ai signé mon premier contrat professionnel, lors de ma deuxième année. Alors au bout de trois ans à Nice, le club est remonté en LFB. Nous avons fait LF2 ma première année, LFB la deuxième année, LF2 ma troisième et dernière année. Je suis partie à Angers avant de savoir si lors de ma dernière année de contrat, nous allions remonter avec l’équipe de Nice en LFB, parce que le projet était intéressant et que je voulais absolument jouer en LFB. Je ne voulais pas prendre pris le risque de ne pas monter avec Nice, puisqu’il n’y avait qu’une montée.”
Justement, pourquoi avoir choisi la proposition de l’Union Féminine Angers Basket ?
“Tout simplement, parce que le projet sportif m’a plu et que l’on m’avait toujours dit que la ville d’Angers était une ville sportive et dynamique. Le club de l’UFAB restait aussi sur une belle saison et il avait des ambitions.”
Vous menez de front et avec succès, vos études et votre carrière de sportive de haut niveau ?
“J’ai toujours voulu poursuivre mes études et avoir un point de chute dans ma future vie professionnelle, car une carrière de sportif de haut niveau est souvent incertaine, à plus d’un titre. C’est pour cela, que je suis en parallèle mes études de professeur d’EPS. Je suis actuellement dans ma dernière année de master MEEF (Métier de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation). Ce n’est pas toujours facile de gérer mes études et ma carrière de sportive, mais il est important pour moi, d’assurer mon avenir professionnel.”
Pourquoi avoir choisi de pratiquer le basket ?
“J’étais une petite fille énergique et un peu garçon manqué. Mes parents ont voulu me mettre au basket, afin de m’apprendre à m’insérer dans un groupe collectif. J’ai toujours pratiqué le basket. Je ne suis pas issue d’une famille de sportifs, il n’y avait que mon père qui pratiquait du sport, du tennis de table exactement. Il m’a transmis les valeurs qu’on lui avait transmises, par le passé. Ma famille est toujours derrière moi et elle me suit dans mon parcours.”
Parlez-nous de votre parcours en équipe nationale ?
“Avec l’équipe de France, j’ai eu la chance de disputer un championnat d’Europe U16 et U20, un championnat du Monde U19 et d’être championne du Monde Universitaire en trois contre trois.”
Avez-vous des personnes, qui vous ont marqué, au cours de votre parcours sportif ?
“Je citerais Grégory Morata, que j’ai connu au pôle Espoirs. C’est lui qui m’a fait prendre conscience que j’avais les qualités, avec du travail, pour devenir un jour, une joueuse de basket professionnelle. Il y a aussi Fabrice Fernandes et Guillaume Vizade. Tous les deux, ils m’ont fait connaître mon premier titre de champion de France avec Challes-les-Eaux. Et puis, il y a Rachid Meziane. Il a été mon entraîneur à Nice pendant trois ans, mais aussi pendant trois ans à Challes-Les-Eaux. C’est grâce à lui, si je suis la joueuse, que je suis aujourd’hui. Il m’a amené au haut niveau et il m’a fait énormément confiance. Il m’a donné ma chance et il m’a lancé dans le grand bain. Il m’a appris à me libérer. Pour finir, je nommerais Jérôme Fournier, mon entraîneur en équipe de France. Il m’a vraiment marqué. C’est quelqu’un qui nous poussait dans nos derniers retranchements. A son contact, j’y suis sorti grandi. Il nous pousse dans une réflexion, beaucoup plus poussé sur soi et sur notre vie. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. De toute façon, tous les entraîneurs que j’ai côtoyés m’ont apporté des choses et m’ont permis de me construire.”
Qu’est-ce que le basket vous a apporté ?
“Le basket m’a apporté beaucoup de valeurs. Cela m’a appris la combativité et le partage. Même si une carrière de sportif de haut niveau n’est pas toujours facile, avec souvent l’éloignement de sa famille, on a la chance de vivre de notre passion et c’est ce qui nous motive à être toujours performants.”
Quels sont vos meilleurs souvenirs de sportifs ?
“Mon premier souvenir a été d’être finaliste de la coupe de France Cadet, avec Challes-les-Eaux. Nous avions perdu d’un point, à Bercy. Je me souviens que le contexte avait été super impressionnant. Il y aussi ma première sélection en équipe de France U16. Au terme d’une préparation d’un mois et demi, qui avait été dure autant d’un point de physique que psychologique, être retenu parmi les douze joueuses fut un soulagement. Nous avions fini avec la médaille de bronze, au championnat d’Europe. C’était en 2010, en Grèce. Il y a aussi le titre de champion de France Espoirs, avec Challes-les-Eaux et la montée en Nationale 1. Je n’oublierais pas le titre de championne d’Europe U20, avec la génération 94/95, qui fut un moment magique. Je pense aussi, au titre de champion du Monde universitaire en trois contre trois, qui avait été une expérience différente, de tout ce que j’avais vécu, jusqu’à maintenant. C’était un véritable moment de partage et une expérience magique.”
Racontez-nous aussi vos meilleurs souvenirs, en tant que basketteuse professionnelle ?
“Mon premier souvenir est celui, où l’on finit vice-championne de LF2, avec Nice, en perdant en finale contre Angers. Et puis toujours avec Nice, il y a la saison en Ligue Féminine et cela, malgré la saison galère, ponctuée par une descente. Je me souviens d’avoir été très affecté, car mentalement, ce fut dur. Mais cette expérience m’a permis d’apprendre et de grandir. Et puis, l’année suivante, on finit première de la saison régulière, on remonte en Ligue Féminine et je suis élue MVP de la finale.”
Et concernant votre parcours avec l’UFAB ?
“La coupe d’Europe avec Angers fut une superbe expérience. Je me souviens d’avoir eu des frissons avec toute la ferveur du public.”
Quels sont vos futurs objectifs ?
“Mon premier objectif est de perdurer en Ligue Féminine et d’essayer de devenir la meneuse numéro un, dans une équipe. Puis ensuite, pourquoi pas dans quelques années, être sélectionnée en équipe de France.”
Avez-vous des projets d’évolution et avez-vous pensé à une carrière à l’étranger ?
“J’ai toujours, comme optique, d’aller dans un projet intéressant, avec comme priorité de progresser. Et puis concernant, une expérience à l’étranger, pour le moment, cela ne me dit rien. Je suis bien en France et j’y suis épanouie. J’aimerais bien revivre une expérience en coupe d’Europe et pourquoi pas, un jour, jouer l’Euro League.”
Pouvez-vous revenir sur le début de saison de l’UFAB ?
“Nous vivons un début de saison compliqué. On manque de confiance en nous et dans la régularité. L’arrivée, comme nouvel entraîneur de David Gautier, nous donne une nouvelle dynamique. Actuellement, je me rends compte du rayonnement que l’on peut avoir sur la ville d’Angers et de l’importance d’avoir un club comme le nôtre, à un haut niveau.”
Que pouvez-vous, nous dire sur l’éviction de David Girandière ?
“Premièrement, je dirais que les propos de différents médias, qui ont dit que les joueuses l’avaient lâché, sont des arguments méchants et non justifiés. Nous sommes des joueuses professionnelles et nous jouons toujours pour gagner. On n’a jamais le droit de lâcher. Souvent de l’extérieur, les gens ne se rendent pas compte de tous nos sacrifices. David a donné énormément pour le club et ce fut triste d’en arriver là, mais nous étions dans une impasse et il fallait faire quelque chose pour essayer de changer ce mauvais chemin que nous prenions et malheureusement dans notre milieu, il est plus facile de couper le coach plutôt que l’équipe.”
Pour finir, avez-vous un dernier mot pour le public Angevin ?
“Je tenais à remercier toutes les personnes qui nous soutiennent et qui viennent assister à nos matchs. C’est un des meilleurs publics que j’ai pu côtoyer. Il faut qu’il sache que nous nous battrons jusqu’au bout, pour sauver le club de l’UFAB en Ligue Féminine et retrouver une dynamique positive. On aura aussi besoin de leur soutien et j’espère qu’il continuera à être nombreux pendant nos matchs.”
Marie-Eve PAGET
Né le 28 Novembre 1994 à Annecy (74)
Club actuel : Union Féminine Angers Basket 49
Anciens clubs : Annecy-Seynod-Annecy-leVieux Basket (ASA Basket), Pôle Espoirs de Voiron, Challes-les-Eaux Basket, Cavigal Nice Basket 06.
Palmarès :
- Championne de France LF2 et MVP au poste 1 (2015)
- Championne du Monde Universitaire en trois contre trois (2014)
- Championne d’Europe U20 (2014)
- Championne de France Espoirs LFB (2012)