Kevin Mayer a été sacré Champion du Monde ce dimanche à Eugene, en totalisant 8816 points au décathlon. Un deuxième titre mondial pour le Montpelliérain qui est le troisième Français à cumuler deux victoires aux Mondiaux après Marie-José Pérec et Eunice Barber. Renaud Lavillenie a pris la cinquième place d’une finale de la perche stratosphérique, tout comme le relais 4×400 m féminin. Le relais 4x400m masculin termine septième de la finale.
Kevin Mayer a décroché la médaille d’or des Championnats du Monde au décathlon ce dimanche en Oregon. Avec 8816 points, le décathlonien licencié au Montpellier Athletic Méditerranée
Pour sa sixième finale mondiale, Renaud Lavillenie a renoué avec le grand frisson des batailles à haute altitude. Entré brillamment dans le concours à 5,70 m, il a ensuite fait l’impasse à 5,80 m pour s’attaquer directement à 5,87 m. Le perchiste du Clermont Auvergne Athlétisme est passé à un cheveu d’une nouvelle médaille planétaire, puisqu’après avoir réussi 5,87 m au deuxième essai, il a échoué d’un rien à son premier essai à 5,94 m, ce qui lui aurait garanti le bronze. Il s’en est également fallu de peu pour que la barre reste sur ses taquets à sa troisième tentative. Il termine finalement à la cinquième place avec sa meilleure performance de la saison. Toujours dans la course avec les meilleurs spécialistes du monde, Renaud promet de « continuer à essayer de gratter des centimètres » d’ici les Championnats d’Europe de Munich.
Avec une équipe largement renouvelée, le relais 4×400 m féminin a réalisé le huitième chrono de l’histoire de France sur la distance, en 3’25’’81. Et ce avec trois des quatre filles qui découvraient les Championnats du Monde à cette occasion. En gagnant trois secondes sur leur chrono de la série, Sokhna Lacoste, Shana Grebo, Sounkamba Sylla et Amandine Brossier ont atteint le cinquième rang mondial. Une très belle performance, qui apportera confiance et expérience pour la suite et les réussites futures.
Les relayeurs du 4×400 m masculin ont terminé en septième position de la finale, dans le bon chrono de 3’01’’35 ; avec une amélioration de la performance déjà réalisée en séries de la veille (3’03’’13). Thomas Jordier, Loïc Prévot, Simon Boypa et Téo Andant ont montré qu’ils avaient leur place parmi les meilleures nations en faisant preuve d’aplomb et de combativité, et se sont empressés de donner « rendez-vous à Munich ».
Pour son premier grand championnat, Aurélien Quinion a joué la prudence quand la grande majorité de ses adversaires s’est élancé sur des bases folles sur le nouveau format du 35 km marche. Une stratégie payante puisque le sociétaire de l’Entente Franconville Cesame Val d’Oise a non seulement amélioré son record de France en 2h28’46’’, tout en parvenant à remonter de nombreuses places dans la dernière demi-heure de son effort, pour venir se classer quatorzième de l’épreuve.
Enfin, Laeticia Bapté a achevé ses Championnats du Monde sur une sixième place en demi-finales du 100 m haies, et le sentiment du devoir accompli grâce à son chrono de 12’’93, dans une course mieux maitrisée que celle de la veille. La Martiniquaise de L’US Robert pouvait être fière d’elle en répondant présente pour son premier grand rendez-vous au niveau mondial.
LE BILAN DE ROMAIN BARRAS, DIRECTEUR DE LA HAUTE PERFORMANCE
« Dans un contexte international très relevé, le bilan est très positif. On a retrouvé du caractère au sein de l’équipe de France. J’avais demandé aux athlètes de répondre présents sur la piste et de se rapprocher du podium, c’est ce qu’on a vu. Le sport a une part d’aléatoire inévitable, et des athlètes comme Quentin Bigot, Wilfried Happio, Gabriel Tual, n’étaient pas là loin de la médaille. Il y a un mélange de générations avec des piliers qui aident les jeunes à grandir et s’affirmer. C’est une bonne expérience pour construire un noyau performant en vue des prochaines échéances, à l’image de nos relais.
L’équipe de France élargie, qui se présentera à Munich dans trois semaines pour les Championnats d’Europe, aura besoin de cet élan créé à Eugene. On est tous assez spécialistes pour savoir que derrière le bilan des médailles se cache une génération Paris 2024 qui est en train d’émerger, et on peut imaginer que ces athlètes seront en mesure de jouer des médailles dans deux ans. C’est le début d’une aventure. »