Rencontre avec Ludovic LEVEQUE, qui nous racontera son expérience marocaine, lors de la première édition de l’Ironman 70.3 de Marrakech au Maroc. Cette compétition offrait des slots qualificatifs pour le Championnat du Monde Ironman 70.3, à Taupo en Nouvelle-Zélande en 2020. Sportif de haut niveau, il nous fait partager son aventure sportive.

Première ville du Maghreb à organiser un tel événement sportif, Marrakech se dresse comme un mirage au pied des montagnes de l’Atlas et rayonne par son patrimoine culturel et naturel exceptionnel. Au matin de la compétition, les athlètes s’élanceront dans les eaux calmes du Lac Lalla Takerkoust pour une boucle de natation, dans une eau d’environ 20°C à cette période de l’année. Ensuite, ils enchaîneront par le parcours vélo, l’un des plus rapides du circuit Ironman 70.3, passant par le village berbère de Tahanaout et des prairies verdoyantes de la vallée de l’Ourika, avec comme toile de fond, les sommets enneigés de l’Atlas. Le tracé est très roulant avec un dénivelé positif de 842 mètres et un dénivelé négatif de 1006 mètres. La course à pied sera quant à elle organisée en deux boucles au cœur de la ville ocre. Parcours sur une route plane, ponctuée de monuments historiques comme le minaret de la Koutoubia, la ligne d’arrivée sera érigée au sein même du célèbre circuit international automobile Moulay El Hassan. En amont de cet Ironman 70.3, auront été organisés l’Iron Girl (réservé aux femmes) et l’Ironkids (réservé aux enfants).

“Nous débutons cette aventure par un départ de Nantes, en avion, le jeudi 24 octobre au petit matin 6h, pour une arrivée sur Marrakech à 8h, heure locale. Entre la France et le Maroc, une différence d’une vingtaine de degrés et un grand soleil. Récupération des valises et du vélo, ouf tout est là. Puis quinze minutes de taxi et nous voici avec ma chérie à notre hôtel dans le quartier Hivernage.

Petite sieste au bord de la piscine et récupération de la chambre pour le dépôt des valises. J’ouvre ma valise de vélo et vérification que le vélo est en bon état. Beaucoup d’athlètes ont eu des déconvenues à l’ouverture de la valise, mais ouf, pas moi (rire).

L’après-midi est consacrée au repos et la découverte en fin d’après-midi de la place Jemaa Elfna et des tanneries, car le but de cette dernière compétition ici est aussi la découverte de la ville de Marrakech. Le fait d’avoir du soleil est un point fort de ce pays en cette période.

Vendredi matin, le vélo est remonté et c’est parti pour une heure de reconnaissance de la fin du parcours vélo. De suite, je ressens une très forte chaleur et la circulation est vraiment complexe ici. Je me dis, à ce moment-là, comment cela va se passer deux jours plus tard sur la course, car le dimanche est annoncé comme le jour le plus chaud. Niveau matériel tout est ok, le vélo tourne bien et les jambes aussi.

Le vendredi après-midi, je retourne avec ma chérie prendre nos dossards sur le village IRONMAN et c’est aussi l’occasion de croiser des amis et de faire des connaissances notamment avec d’autres Français. Nous croisons bien sûr des membres du LEMON GRASS TRIATHLON TEAM.

Le samedi matin, une longue matinée va m’attendre… Je vais en vélo au village pour 11h, afin de prendre un bus qui m’emmènera vers le point de départ de la course à Lalla Takerkoust, à environ quarante kilomètres. Et là, à notre grande surprise générale, les vélos sont chargés dans une grande benne (avec des cartons en guise de protection), ceci est une première pour chacun d’entre nous. Le voyage est long, car on roule doucement pour ne pas abîmer les vélos dans le camion derrière nous. Une fois sur place, dépôt du vélo au parc, ainsi que du sac bike, puis on reprend la route vers Marrakech. Il fait déjà beaucoup plus chaud que le vendredi. Une fois au village IRONMAN, on dépose le sac run. Il est déjà 14h… je suis bien fatigué.

C’est l’heure du déblocage course à pied pour vingt minutes sur une partie du parcours. Cela est fait sous un soleil de plomb, mais cela passe bien.

Ma conjointe Élise me rejoint, car elle court à 16h sur la Lady’s run. Une course de cinq kilomètres organisée par IRONMAN, mais exclusivement pour les femmes. Élise termine sous une chaleur torride à la cinquième place au général et première française. Un excellent résultat qui est de bon augure pour le début de la préparation en vue de l’IRONMAN 70.3 LES SABLES-D’OLONNE 2019.

Nous arrivons au dimanche matin. Réveil à trois heures du matin, l’organisation a mis en place des navettes pour aller au point de départ natation dans divers endroits sur Marrakech avec un départ à 5h précise. Cela est relativement tôt et complétement différent du système Européen que l’on connaît. On arrive sur place à 6h du matin, mais le départ de la course est à 8h du matin… Le temps, à ce moment-là, est relativement long et l’endroit manque de lumière. Cela est un point qui pourra sûrement être amélioré en 2020, mais il s’agit cette année de la première édition ici. Il a bien fallu gérer l’alimentation entre le lever et le début de la course.

Le parc ouvre et je vais à mon vélo, afin de vérifier si tout est ok. Je regonfle mes boyaux (en effet, j’avais dégonflé la veille, car avec la chaleur, il y aurait pu y avoir explosion de ces derniers). J’enfile ma combinaison et je me mets dans mon sas de départ. Le paysage est vraiment beau dans l’atlas Marocain avec cette vue sur le lac : Un Dépaysement total !

Top départ, la natation de 1,9km se fait assez difficilement pour moi, car je ne trouve aucune sensation (la saison fût longue et le NORSEMAN laisse des traces), je suis assez déçu du temps effectué, mais j’évite de me démobiliser.

Ensuite, j’enfourche mon vélo et c’est parti pour quatre-vingt-dix kilomètres dans un paysage splendide. On traverse des villages, on voit la stupeur des habitants qui n’ont pas l’habitude de ce genre de manifestation sportive. L’ambiance est différente et particulière, mais j’arrive à apprécier ce moment. Il fait vraiment de plus en plus chaud sous le casque. Les quarante premiers kilomètres se font sur une route vraiment mauvaise, mais cela n’est pas dû à un problème d’organisation. La fin, par contre, est un vrai billard et çà roule très très fort. Je fais d’ailleurs les quarante derniers kilomètres en cinquante-huit minutes. Deux petits points à améliorer sûrement : Avoir plus d’arbitres pour éviter trop de drafting et avoir une fermeture de la route plus importante sur la fin du parcours vélo.

Je dépose mon vélo sur le circuit “lieu du village IRONMAN” pour vingt et un kilomètres de course à pied en deux boucles sous une chaleur vraiment suffocante et pas de vent. Je trouve un rythme correct, mais la chaleur me bride et j’ai du mal à prendre mon véritable rythme habituel. Erreur de ma part, j’oublie ma visière dans mon sac et du coup, je fais un coup de chaud qui entraîne à son tour un léger problème gastrique.

Je le paie cash au chrono final qui est en certes correct, au vu de cette longue saison, mais en dessous de mon estimation et surtout celle de mon coach.

Il y a des points perfectibles sur cette course, car c’était la première édition, mais nulle doute que cela sera rectifié en 2020. C’est vraiment une ville à découvrir surtout sur cette période, car en France, il fait beaucoup moins beau. Avoir du soleil, à la fin du mois d’octobre, est non négligeable.

Ce fût une course éprouvante physiquement et psychologiquement, bien plus que ce que j’avais pensé. On a découvert avec ma chérie des superbes endroits et on a passé un bon moment de sport. La préparation fut bonne, mais la fatigue fût aussi présente, l’extrême triathlon du mois d’août est encore dans l’organisme.

A la question, est-ce que l’on va y retourner ? La réponse est oui, mais on fera des petites modifications en anticipation, car maintenant, on sait comment cela se passe (rire). Rendez-vous sûrement en 2020 (rire).”

 

 

La vidéo de présentation de l’Ironman 70.3 de Marrakech !