Marine-Daphnée GAILLARD, la blogueuse “d’Angers Ça Bouge”, nous accorde une interview, elle retrace son parcours, son expérience en tant que relayeuse de la flamme Olympique, et son combat contre l’endométriose !

Bonjour Marine-Daphnée GAILLARD, pouvez-vous, vous présenter en quelques mots, vos activités professionnelles, votre parcours, pour qu’on n’en apprenne plus sur vous ? 

“Alors, déjà, je ne suis pas une influenceuse, comme certains peuvent dire ! Pour expliquer un peu mon parcours, il y a 4 ans, j’ai créé mon agence de communication. J’ai monté le blog, ce blog existait déjà sur la page Facebook d’une autre fille, à l’époque, elle avait 3 000 voire 4 000 abonnées. Et, ainsi, j’ai repris sa page, j’ai créé la page Instagram, et donc le blog pendant 4 ans, était plutôt à titre personnel, il l’est d’ailleurs toujours autant. J’aime mettre avant les gens, j’aime mettre en lumière le côté positivité, bienveillance ! Et à côté, j’ai mon agence de communication, où je fais du développement web, du Community management, de la rédaction de contenus, et du graphisme événementiel.”

Justement, sur ce blog, vous parlez de nombreux sujets qui sont en rapport avec Angers, comment vous choisissez les informations à mettre en avant ?

Généralement, je mets en avant, les choses qui me ressemblent, et qui correspondent principalement à mes valeurs. Par exemple, il y a certains sports où j’en parle que très peu, notamment le SCO, avec actuellement l’histoire avec Saïd Chabane. Mon blog, je veux qu’il soit extrêmement respectueux des femmes. Et je pense que de toute façon, ils n’ont pas besoin de ma visibilité pour exister ! Je préfère mettre en avant le water-polo, le handball, je préfère au final mettre en lumière ceux qui ne sauraient pas forcément comment faire pour être connu et vu.”

Vous voulez ainsi transmettre des valeurs par votre blog ?

“C’est ça, je veux que ça ressemble à mes valeurs personnelles, professionnelles, familiales ! C’est pour ça également, que je ne veux absolument pas être considéré comme une influenceuse, pour moi, il est hors de question, que j’appuie sur un bouton, et que je gagne 1500 euros pour avoir écrit 3 lignes ! J’ai trois enfants, je veux qu’ils apprennent les valeurs de l’argent, des études, du travail. Tous les sujets dont je traite, c’est vraiment parce que ce sont des sujets qui me tiennent à cœur !”

Et j’ai vu que vous avez organisé une course en mars 2024 à Angers, contre la maladie de l’endométriose. Comment vous avez eu l’idée de cette marche, a-t-elle été à la hauteur de vos espérances ?

“Oui, tout à fait, j’ai lancé le projet en janvier, en me disant truc fou, on va essayer d’organiser une marche, j’ai lancé un message sur les réseaux sociaux, et ça a super bien fonctionné ! Je veux que les gens soient au courant que cette maladie existe, tout en respectant les femmes. La marche s’est super bien passée, les gens ne pensaient pas qu’il y allait avoir autant de monde, il y a eu également de nombreux d’article de journaux qui ont été faits. Cela a permis au moins que le mot endométriose soit connu, tous mes partenaires avaient qui je travaille, m’ont soutenu. C’était vraiment, tu m’aides, je t’aide, toujours dans la bienveillance et dans le respect.”

Justement, en parlant de cette maladie qui touche de nombreuses femmes, peut-être que des personnes ne la connaissent pas, quels sont les symptômes, qu’est qu’elle provoque ?

” Pour la petite histoire, moi, j’ai été diagnostiqué à l’âge de 21 ans, sachant que j’avais déjà des douleurs depuis l’âge de 12 ans. En fait, c’est le flux de sang qui ne s’évacue pas et qui peut se loger dans des zones complètement hors du commun, au sein du corps (ovaires, utérus, tubes digestifs poumons, cœur…). Le problème, c’est que dès lors que ça touche aux règles des femmes, les gens pensent que c’est normal de souffrir, non ce n’est pas normal ! Et c’est donc pour cela, que le comité des JO m’a choisi, de par les valeurs territoriales, et surtout les valeurs positives que j’essaye de mettre en avant, par rapport à l’endométriose et aux femmes !”

Effectivement, vous avez été relayeuse de la flamme Olympique mardi, comment avez-vous été contacté ?

“Quand il y a eu les premières demandes l’année dernière, les gens pouvaient désigner des personnes des régions, qui pouvaient être porteuses de la flamme. A priori, il y en aurait eu pas mal, qui m’aurait mentionné, notamment parce qu’ils voulaient une femme ! Sauf qu’au final cela ne passe pas du tout comme ça, d’une on est pas du tout au courant du processus ou quoi que se soit, moi par exemple, les JO m’ont appelé jeudi, il y a 15 jours. Ils m’ont expliqué, qu’ils ont examiné mon contenu, mon compte pendant quelques semaines, afin de voir si je correspondais bien à leurs valeurs. Puis mon nom est passé par une commission, tout le monde a validé, et j’ai donc été relayeuse de la flamme. Contrairement à tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux, personne ne m’a donné 20 000 euros pour être là-bas !”

Quelle sensation ça vous a procurée de vivre ce moment si spécial, étiez-vous stressée ou alors enthousiaste à l’idée de la porter ?

Alors quand ils m’ont appelé, je leur ai demandé plusieurs fois si ce n’était pas une blague, j’ai bien compris que ce n’était pas une plaisanterie, quand j’ai reçu le mail officiel. Et puis après, honnêtement, quelques jours et heures avant, on ne sait pas du tout comment ça va se passer. On commence à en prendre conscience, quand on nous demande de monter dans le bus, et là quand il y a plein de personnes sur le côté, en train de nous acclamer, et c’est donc là qu’on se dit, c’est vrai ce qui se passe. Mais bon, je ne vais pas mentir, la nuit avant, j’ai fait toutes les options possibles dans ma tête : la flamme s’éteint, les cheveux qui crament avec la flamme, je tombe devant tout le monde, j’ai tout fait dans ma tête !”

Et donc quel était le déroulé de votre journée en tant que relayeuse de la flamme ? 

” On a tous été appelé à partir de 16h, de 16h à 17h, on nous donne les tenues, on nous fait un briefing : savoir comment tenir la flamme, dans quelle position, tenir de quelle main, de quelle manière pour le relais. Tout est vraiment chronométré, il y a tout un protocole ! On est ensuite monté dans le bus, ils attendent que les relayeurs descendent chacun à leur tour, après, ils nous déposent à notre point. Puis on a 10 minutes à attendre que l’autre relayeur, nous donne la flamme, et après on retourne dans le bus. Pour finir, ils nous ramènent sur le site Arts et Métiers, ils nous font un débriefe, nous remercies, et ils nous offrent un bout de la flamme en or !”

Pour vous, c’est comme une revanche sur la vie ?

Oui complètement, j’ai même été remercié par beaucoup de femmes de l’avoir porté en tant que malade ! Il y a un mois et demi de ça, j’ai failli y passer, je me suis fait perforer l’intestin et l’estomac ! C’est d’autant plus une victoire, de se dire que la vie, elle tient à un fil, qu’on est des guerrières, on y va. On montre aussi que ce n’est pas parce qu’on a un bac+20 ou un bac -20, qu’on ne peut pas réussir, n’importe qui peut le faire ! N’importe qui, peut y arriver même en partant de zéro, on peut y arriver avec le mental et la volonté.”

Comment vous considérez la place du sport, notamment avec la maladie de l’endométriose, est ce que le sport permet le soulagement des douleurs ?

“Honnêtement, l’endométriose fait que le sport devrait nous vider la tête, sauf que beaucoup de femmes ne peuvent même pas se lever pour faire du sport, donc c’est ça qui est contradictoire. Moi, des fois quand je boxe, ne serait-ce que de boxer pendant trois quarts d’heure, ça va peut-être me soulager, car je vais évacuer ma colère. Mais par contre, le lendemain, je sais que pendant 2 jours, je vais avoir mal partout dû à l’endométriose. Et d’ailleurs, dans le monde sportif, si on tape sur internet, sportive atteinte de l’endométriose, tu en n’entends quasiment pas parler.”

Pour conclure, qu’est que vous diriez aux femmes qui vivent cette maladie si difficile ?

“Continuer avec ce mental de guerrière, ça va finir par payer ! J’espère que dans 10 ans, le terme endométriose sera connu de tous, car aujourd’hui, il y a encore trop d’errances médicales !”