Défait par Blois (leader de la poule 2 de Fédérale 3) en 32èmes de finale des play-offs pour pouvoir accéder à la Fédérale 2, le SCO Rugby, qui a terminé 4ème de sa poule (la n°16), restera une année de plus dans la 7ème division du rugby Français. Son président, Jean-Benoît PORTIER, est revenu avec nous sur la saison de son club, a aussi évoqué son rôle au sein de ce club, le fonctionnement de ce dernier, ainsi que la saison prochaine et les objectifs à atteindre.

Bonjour Jean-Benoît, tout d’abord, depuis combien de temps occupez-vous ce poste de président au SCO Rugby ?

“Je termine ma 8ème année cette saison. Au rugby, on fonctionne selon des mandats de quatre ans, on est calé sur les périodes des Jeux Olympiques, donc il n’y a pas de renouvellement chaque année, mais bien tous les années olympiques. On va rentrer en période d’élections le 13 juin prochain, donc ça va arriver assez vite.”

Est-ce qu’il y a un nombre limité de mandats ou pas du tout ?

“Non, non, effectivement, il n’y a pas de mandats limités. Mais comme je dis souvent, on est tous de passage dans un club, ce dernier ne nous appartient pas. Il faut quitter le club à partir du moment où il y a des tensions, ou qu’en a marre, lorsque l’on ne prend plus de plaisir…”

Est-ce que vous avez eu d’autres expériences par le passé en tant que président ?

“J’avais été président du club de Saumur rugby entre 2004 et 2008, mais sinon, depuis mon expérience au SCO, je n’en ai pas eu d’autres dans des clubs sportifs. C’est vrai qu’un club ou une association sportive, c’est un peu comme une petite entreprise, mais c’est différent. Il y a des leviers différents, même si, dans les deux cas, on est dans de l’humain avant tout.”

Qu’est-ce qui vous a attiré pour faire ce poste ? Qu’est-ce qui vous a amené ?

“Le rugby, c’est avant tout une passion. J’ai vécu dix ans en Afrique dans les années 1990, et là-bas, je me suis pas mal occupé du rugby, de développer la pratique envers les jeunes notamment. Et c’est vrai que, quand tu as du temps, quand tu es libre, et que tu trouves que ça peut bien matcher, on y va quoi ! Quand t’as joué au rugby, ce qui est mon cas, même si je n’ai pas été un grand joueur, tu gardes les passions et les valeurs de ce sport ! J’ai eu la chance de ne pas avoir à continuer à travailler, et d’avoir du temps à donner, donc j’ai sauté sur l’occasion quand on m’a proposé d’être président d’un club.”

Comment vous vous êtes retrouvé président du SCO Rugby ?

“C’était en 2015, je m’en souviens très bien, puisqu’à l’époque, j’étais à la clinique de l’Anjou pour me faire poser une prothèse à la hanche. Et donc là, je reçois un appel de quelqu’un, qui me dit qu’il a eu mes coordonnées par le biais d’un de mes collègues de travail de l’époque, qui était dans l’équipe réserve du SCO, et qui me dit que le club recherche un président, et qu’il voudrait bien que ce soit moi ! Alors, je lui ai tout de suite dit que là, sur le moment, ce n’était bien sûr pas possible, et qu’il fallait que je les rencontre, et que j’apprenne à connaître ce club ! J’ai eu la chance de vendre ma boîte assez jeune, et j’ai eu la chance d’avoir la possibilité de faire ça. J’ai donc pris le temps de connaître tout le monde, ça a bien marché, et depuis, on construit un projet, et ça prend forme ! Depuis que je suis au club, moi qui habite Saumur, je fais près de 15000 kilomètres chaque année pour me rendre au club.”

Quel bilan tirez-vous de la saison de votre équipe senior (éliminée en 32èmes de finale des play-offs de Fédérale 3 face à Blois) ?

“Il faut dire que, même si on a été éliminé assez tôt, on a progressé par rapport à l’année dernière. Je pense qu’on avait l’équipe pour éventuellement aller plus loin. Ça s’est joué à peu de choses face à cette équipe de Blois, avec un essai encaissé à la dernière minute chez nous, alors qu’il y aurait dû avoir pénalité sur l’action. Au final, on perd seulement de cinq points, donc ça prouve que c’était serré ! On était taillé pour monter, mais on n’était pas taillé pour se maintenir en Fédérale 2. Et là est toute la nuance, car la Fédérale 2 est très différente de la Fédérale 3. On aurait aimé, pour sûr, monter. On l’aurait prise avec plaisir, mais on se dit que c’est comme ça, et c’est le destin. Il faut dire aussi qu’on est tombé sur une poule très forte cette année (poule n°16 avec Parthenay et les Sables d’Olonne), et même les deux clubs qui dominaient notre poule, Parthenay et les Sables, ne sont pas montés ! C’est assez fou ! Globalement, on n’a pas fait notre meilleure saison, ce n’est pas une mauvaise saison, mais je dirais qu’elle est plutôt belle dans l’ensemble.”

Et quel bilan faites-vous de la saison de vos équipes jeunes ?

“Nos deux équipes se sont maintenues en division Nationale, ce qui n’est pas rien. Il n’y a pas beaucoup de club dans la région Pays de la Loire pour qui c’est le cas ! On a fait une meilleure saison que l’an passé chez les U16. Entre les deux catégories, U16 et U18, c’est vrai que ce n’est pas du tout le même championnat : c’est beaucoup plus physique chez les U18. Ce n’est pas une grande saison, mais une saison plutôt normale, on va dire, notamment parce qu’on a eu beaucoup de changements de coachs dans les deux équipes, et on a aussi eu pas mal de jeunes qui sont montés chez les professionnels. On sera meilleur l’année prochaine ! Et du côté des féminines, car il faut quand même en parler, pareil, on a fait une saison correcte, une belle saison, mais comme les deux autres championnats chez les jeunes, on prépare l’avenir !”

On imagine donc que l’objectif, pour l’équipe senior l’an prochain, que c’est de monter en Fédérale 2 ?

“Oui, absolument. Il faut qu’on se structure, qu’on garde nos joueurs, et qu’on recrute pour qu’on monte en Fédérale 2. On en a besoin pour garder nos joueurs, pour garder nos jeunes, et pour montrer que la construction du projet aux sponsors, elle avance !”

Allez-vous recruter en conséquences dans ce cas ?

“Oui, c’est clair, on va avoir besoin de nouveau joueurs. On est déjà en train de cibler des postes clés, avec un 2ème ligne, un n°10 et un pilier, pour doubler les postes, car sinon le reste, c’est fait. On a aussi déjà pas mal prolongé de joueurs important depuis la fin de saison.”

Quel est le budget pour un club comme le SCO Rugby ?

“Il faut savoir qu’on est certes un gros club en France en termes de licenciés, mais on n’est pas un grand club au niveau sportif et des résultats, pour l’instant. On possède un budget de 700 000€ euros quand même. C’est beaucoup, oui, mais parce qu’on fait des actions sociétales, on intervient dans des quartiers, on a des écoles de rugby trois étoiles, on a un centre d’entraînement labellisé par la FFR. Aujourd’hui, on est staffé et structuré comme un club de Fédérale 1, mais on est en Fédérale 3.”

Est-ce que la montée du SCO en Ligue 1 peut vous handicaper d’un point de vue budgétaire et des sponsors ?

“Non, je pense que ça n’aura pas d’impact, puisqu’on ne touche pas les mêmes partenaires. L’image du club du SCO Angers est redescendu, ce qu’il s’est passé avec Saïd CHABANE, les tensions qu’il y a eues… tout peut ternir l’image du sport en général, donc peut-être le nom du SCO. Mais, en même temps, avec la montée du club, le retour en Ligue, la notoriété au niveau national, les gens associent le nom du SCO Rugby à celui du football. On n’est pas concurrents, mais je regrette qu’on n’ait pas de passerelles entre les deux clubs. J’aspire à dire qu’on gagnerait à se parler. On n’est pas une entreprise du même niveau qu’eux, clairement, je ne les prends pas comme des concurrents, on n’a pas les mêmes tickets d’entrée, on n’a pas le même public aussi. Les gens qui aiment le foot n’arrivent pas à s’en détacher, alors que les gens qui viennent voir nos matchs pour la première fois sont chauds et reviennent après !”

Est-ce que c’est très prenant d’être président d’un tel club ?

“Tel que je le fais moi, c’est à plein temps. Donc oui, c’est très prenant. C’est quand même un club de 670 licenciés, avec beaucoup de salariés, on fait de la mise en réseau, du contact d’entreprise… ça se gère finalement comme une petite PME.”

Qu’est-ce que représente le SCO Rugby à l’échelle du Maine-et-Loire ?

“On est un gros club dans le Maine-et-Loire, qui n’est clairement pas une terre de rugby. On représente entre 30 et 35% des effectifs dans le département, c’est qui beaucoup. On travaille avec les clubs qui composent le département, de temps en temps, au travers de réunion, sur la notoriété du rugby.”

Quel est l’évènement qui aura lieu aujourd’hui à 18h30 à la Baumette ?

“C’est le journal du Midi Olympique, qui est en quelque sorte l’Équipe du rugby, puisque c’est LE journal de référence pour le rugby. Ça sort tous les vendredis et tous les lundis matin. C’est un peu plus que la Bible pour les rugbymen. C’est à la fois un tabloïd et un site internet. On va donc recevoir l’Oscar du Rugby Amateur, et pour nous, c’est une fierté bien sûr, surtout parce que, comme je l’ai dit, on n’est pas un pays de rugby ici ! Ce n’est pas un concours, on n’a pas candidaté, on a juste été désigné par le jury. Ça nous donne une grande visibilité, après avoir eu un quart de page sur notre club lundi, on va avoir deux belles pages pleines prochainement. Hier, ils étaient là pour faire des vidéos sur nous, qui leur serviront pour leurs réseaux sociaux.”

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