Rencontre avec Benoît GALAS, le joueur d’Angers-Noyant Handball Club. Il nous raconte son parcours jusqu’à son arrivée, cette saison à Angers. Il nous confie ses meilleurs souvenirs et nous donne son avis sur la saison actuelle de son club. Entretien.

Bonjour Benoît, comment êtes-vous arrivé dans le handball ?

“Je suis arrivé dans le handball, par le fait que mon père jouait au handball en semi-professionnel. Il m’emmenait voir les matchs, lorsque j’avais six ans.”

Parlez-nous de votre parcours sportif ?

“J’ai commencé au club de la Jeunesse de Trois Rivières en Guadeloupe. J’y ai évolué jusqu’à mes douze ans. Ensuite, je suis parti au club de la Gauloise de Basse-Terre, pendant quatre ans. C’est dans ce club que j’y ai fait toute ma formation du handball. Le club m’a aussi permis d’accéder au Pôle Espoirs de Guadeloupe, puis à mes premières sélections en équipe de France jeunes, suite aux sélections inter-ligues.”

Comment êtes-vous revenu en France ?

“Avec les sélections en équipe de France jeunes, la Fédération Française de Handball a souhaité m’accueillir en Métropole, afin d’éviter les décalages horaires et le coût financier des déplacements en avion. On m’a alors proposé de rallier Paris, qui était le lieu le plus proche géographiquement, de ma famille en France.”

Comment s’est passée votre adaptation ?

“La semaine, j’étais au Pôle Espoirs à Eaubonne (Val-d’Oise) et le week-end, en famille d’accueil. J’ai dû arrêter le Pôle Espoirs au bout d’un an, car cela devenait trop difficile de concilier la pratique du handball de haut niveau et mes études.”

C’est à ce moment-là que vous êtes arrivé au centre de l’Union Sportive de Créteil Handball ?

“Je suis resté au centre de formation de l’Union Sportive Créteil Handball, pendant quatre ans. La cinquième année, j’ai eu mon propre appartement, où j’ai signé un contrat de stagiaire professionnel. A l’époque, le club évoluait en Pro D2.”

Vous avez privilégié vos études, par rapport à votre carrière sportive ?

“Pour moi et mes parents, il était très important de ne pas négliger mes études. Je voulais que les deux soient de paires et il fallait bien s’organiser. J’ai peut-être sacrifié une partie de mon évolution sportive pour mes études, mais je ne le regrette pas, même si je pense que je jouerais sans doute plus haut, si j’avais tout misé sur le handball. Mais une carrière sportive va très vite et j’ai préféré assurer mon avenir.”

Comment s’est passée la fin de votre aventure au club de Créteil ?

“Lors de ma dernière année au club, je me suis cassé le pied et j’ai manqué plus de la moitié de la saison. Le club est monté en Première Division et les responsables du club n’ont pas souhaité me garder.”

Malgré votre blessure, vous avez réussi à rebondir ?

“J’ai réussi à retrouver un club, en signant au club de Montélimar-Cruas Handball, qui évoluait en Nationale 1.”

Expliquez-nous votre arrivée à Angers-Noyant HBC et parlez-nous du club ?

“Après deux saisons à Montélimar, je cherchais un club, qui avait l’ambition de jouer le haut de tableau en Nationale 1. Je connaissais un ancien joueur d’Angers-Noyant, en la personne de Petr Klimek. C’est lui qui m’a mis en relation avec l’entraîneur, Laurent Sorin. Il se rappelait un peu de moi, car il m’avait déjà vu joué. Il m’a alors proposé de venir faire des tests, qui se sont avérés concluants. Il m’a ensuite fait part du projet de reconstruction, à travers une équipe jeune. J’ai tout de suite adhéré au projet. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout mon choix, car j’ai été très bien accueilli et j’aime cet environnement, où l’ambiance est très saine entre les anciens et les plus jeunes. Et puis, ce que j’apprécie, c’est le fait que tout le monde parle français, même les étrangers font l’effort d’apprendre la langue. Ce n’est pas le cas dans tous les clubs et cela peut créer des clans. C’est ce que j’ai aimé à mon arrivée à Angers. On est tous solidaires entre nous, personne n’est mis de côté et il y en a toujours un pour nous soutenir, dans les moments un peu plus difficiles. C’est super important, surtout lorsque l’on arrive dans un nouveau club, comme moi, cette saison. C’est quelque chose de bénéfique, car cela se ressent dans notre performance sur le terrain.”

Que pouvez-vous, nous dire sur Laurent Sorin, votre entraîneur ?

“C’est une personne de très passionnée. Lorsqu’il nous parle, on sent qu’il vit les choses avec nous. J’apprécie son approche avec ses joueurs. Il nous donne envie de suivre son entraîneur. C’est aussi quelqu’un qui échange beaucoup avec nous. Il fait en sorte que l’on soit acteur du projet qu’il nous propose. Et cela est très important lorsque l’on est joueur, car on se sent tout de suite concerné par son projet. Tout en gardant la distance nécessaire, il a un vrai discours entre l’entraîneur qu’il est et les joueurs. C’est très important.”

Avez-vous un plan de carrière ?

“J’ai toujours rêvé de devenir joueur de handball professionnel. Petit, j’ai toujours voulu faire du handball. Avec du travail, j’aimerais jouer le plus haut possible et ma famille me pousse à me donner les moyens pour réussir. Mes parents ont toujours eu les mots pour que je ne lâche rien, même si c’est parfois beaucoup de sacrifices. Avec mon vécu et mes différentes expériences, j’ai toujours eu l’habitude d’être en autonomie. Cela m’a aidé et obligé à être solide mentalement. Aujourd’hui, je me sens bien à Angers. Les dirigeants sont à l’écoute. Tant que les choses fonctionnent, je ne me vois pas aller voir ailleurs.”

Avez-vous des regrets ?

“Non, je n’ai pas de regrets. S’il y en avait un, je dirais que j’aurais dû avoir un peu plus de caractère plus jeune, avec plus de déterminations de gagner. Plus jeune, j’avais tendance à trop me poser de questions. J’étais toujours dans la peur de l’échec. Je pense que le déclic a été lors de mon départ de Créteil. A Créteil, j’étais dans un confort, et lorsque j’ai dû déménager à Montélimar, personne ne me connaissait. J’ai dû m’adapter et cela m’a fait grandir. Je pense que j’ai des qualités que beaucoup de joueurs aimeraient avoir, mais dans le sport de haut niveau, le mental est très important. C’est ce que je dois continuer à travailler.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

“Je dirais le match où j’ai marqué le plus de buts dans ma carrière. C’était avec Créteil contre Gravelines, en Nationale 2. Ce jour-là, j’avais marqué dix-sept buts. Je me souviens, aussi, lors de ma deuxième année de moins de dix-huit ans, avec Créteil, d’avoir perdu la finale du Championnat de France, contre Cesson-Rennes. C’est à la fois une belle expérience, mais aussi ma plus grosse déception. Et puis, je finirais par ma première sélection en équipe de France -16 ans, contre la Tunisie, où l’on avait gagné. C’était la première fois, que je représentais mon pays en portant le maillot bleu de l’équipe de France. Ce fut un super souvenir.”

Pouvez-vous revenir sur la première phase de Nationale 1 Masculine avec Angers-Noyant ?

“Je pense qu’il y a une grosse différence entre les équipes rencontrées lors de la première phase et celles de la poule haute. Dans cette deuxième phase, il faut être à 200% à chaque match, car ce sont toujours des matchs serrés. On est rentré dans un nouveau championnat, où l’on doit hausser notre niveau de jeu.”

Que pouvez-vous nous dire sur vos impressions de début de poule haute ?

“On savait que ce serait un combat. Il va nous falloir prendre des points à l’extérieur. Je pense que l’équipe de Nice sera très solide sur la durée et au-dessus des autres équipes. On va se battre avec les équipes de Vernon, de Strasbourg et de Grenoble pour la montée en Pro D2.”

Pour finir, pouvez-vous, revenir sur votre remarquable performance, lors du match à domicile, face à Vernon ?

“Je dois ma performance, avant tout, au travail de l’équipe, qui a su me mettre en bonne position pour marquer des buts. Collectivement, on a su mettre le danger un peu partout et j’ai eu la chance de ne pas trembler dans mes tirs. Cependant, il faut rester humble et lucide. Il faudra répéter ce genre de prestation collective, si l’on veut montrer en Pro D2. En tout cas, après le match, la victoire a été un gros soulagement. Cela avait récompensé le bon travail pendant la semaine d’entraînement, où tout le monde avait été concerné.”

Benoît GALAS

Né le 1er Mai 1992 à Villeveuve-Saint-Georges (94)

Club actuel : Angers-Noyant Handball Club

Anciens clubs : Jeunesse de Trois Rivières, Gauloise de Basse-Terre, Pôle Espoirs de Guadeloupe, Union Sportive de Créteil Handball et Montélimar-Cruas Handball.

Sélections : International espoirs jeunes (France)