Joueur emblématique des Ducs d’Angers, capitaine et au club pour la quinzième année, nous nous sommes entretenus avec Julien ALBERT. Il revient sur son parcours professionnel, sur la saison en cours avec les Ducs d’Angers, ainsi que sur les projets futurs du club et de la nouvelle patinoire en construction. 

Bonjour Julien, pouvez-vous, vous présenter s’il vous plaît, à quel âge avez-vous commencé le hockey et qu’est-ce qui vous a donné envie d’en faire ?

“Je m’appelle Julien Albert, j’ai 33 ans et j’évolue au poste d’attaquant pour les Ducs d’Angers. J’ai débuté le hockey à l’âge de trois ans. Mon grand-père a été à l’origine du club. A partir de là, mon grand frère a débuté sur les patins, j’imagine que j’ai voulu faire pareil. Notre petit frère nous a imités par la suite.”

Vous êtes professionnels depuis 2004, mais vous avez toujours joué pour les Ducs d’Angers, c’est sûrement un choix de votre part ?

“Depuis le début de ma carrière, le club n’a fait qu’évoluer dans la bonne direction. Tous les ans, nous avons une équipe compétitive, capable de remporter une Coupe. Je n’ai jamais vu l’intérêt d’aller gagner avec une équipe qui n’était pas mon équipe de cœur, alors que j’en avais les moyens avec les Ducs. Nous avons remporté deux Coupes de France, et nous avons été très proches de remporter la Ligue Magnus.”

Vous n’avez jamais voulu aller voir ailleurs ?

“Plus jeune, je devais rejoindre le centre de formation d’Amiens, mais cela ne s’est pas concrétisé pour des raisons géographiques et fédérales. Plus tard, je me suis posé la question d’aller jouer à l’étranger, mais je n’ai jamais sauté le pas. Puis, j’ai eu des contacts avec d’autres clubs en Ligue Magnus. Mais Angers m’a toujours bien traité, et m’a donné à chaque fois l’envie de rester.”

Actuellement troisième avec les Ducs d’Angers, comment jugez-vous la saison de votre équipe en tant que capitaine ?

“Nous avons un très bon groupe cette saison, qui vit bien ensemble sur la glace et en dehors. Nous sommes probablement plus homogènes que l’an passé, notamment défensivement. Et puis nous avons bien mieux démarré la saison, en étant plus constants dans les résultats.”

Et comment allez-vous aborder les play-offs ?

“Il ne nous manque que quelques points pour valider le top 4. Et il va falloir batailler jusqu’au bout pour valider la troisième place. Mais la victoire contre Amiens à Amiens, nous a apporté quelques certitudes sur notre potentiel et nous baigne de confiance avant la dernière ligne droite du championnat. Les quatre derniers matchs sont très importants quant à l’issue du classement, et pour la préparation des play-offs qui débutent dans moins d’un mois.”

C’est la dernière saison dans cette patinoire du Haras, avez-vous hâte de jouer dans la nouvelle patinoire et comment l’abordez-vous ?

“Je n’ai jamais connu que le Haras, donc, c’est une saison spéciale pour moi, la dernière dans cette patinoire dans laquelle j’ai connu tant de joie, fait tant de rencontres. Je me suis construit dans cette patinoire. Je ne réalise pas vraiment encore. J’imagine que je réaliserais une fois que je devrais faire le trajet maison – nouvelle patinoire, en me disant, “ah oui, c’est vrai, c’est par là maintenant”. Malgré ce petit pincement au cœur, je suis conscient que le club a besoin de cela pour continuer de grandir. Cela va permettre au hockey angevin de se développer, aussi bien au niveau amateur que professionnel.”

C’est votre quinzième saison avec les Ducs, vous avez donc vu défiler les différents entraîneurs, il y en a-t-il un qui vous a marqué ?

“Je dirais Jay Varady. Il était passionné par son métier, et c’était un vrai technicien. Il a marqué le club par son travail et son professionnalisme. En deux ans, il a monté une équipe qui aurait dû tout remporter. L’année des trois finales perdues en 2013… Cette année-là, chaque joueur dans l’équipe connaissait son rôle et le respectait. Et le coach te faisait sentir à quel point ton rôle était important dans le résultat global. Personnellement, il m’a fait progressé dans mon rôle défensif que j’affectionne particulièrement.”

Et quelle est votre relation avec Brennan Sonne, votre coach, en tant que capitaine ?

“C’est la première fois que je suis coaché par quelqu’un de plus jeune que moi ! A vrai dire, nous sommes de la même année. C’est peut-être plus facile pour créer une relation capitaine/entraîneur. Mais en réalité, je ne me soucie pas vraiment de l’âge, mais plutôt de l’expérience. Brennan fait preuve de beaucoup de maturité et de professionnalisme. Je suis agréablement surpris de la façon dont il manage un groupe pro après seulement deux années à ce niveau.”

On a vu des jeunes arriver dans l’effectif et avoir du temps de jeu cette saison, est-ce une bonne chose pour l’équipe ?

“C’était toujours une bonne chose d’avoir des jeunes qui montent et qui viennent enrichir l’effectif. Il est même regrettable qu’il n’y en ait pas d’avantage et plus systématiquement. Ils nous apportent de la profondeur, et nous, on leur apporte de l’expérience. C’est du gagnant/gagnant ! J’espère que le projet de centre de formation sera possible et que grâce à la nouvelle patinoire, cela fera bouger les choses, ainsi l’équipe arrivera à intégrer durablement les jeunes issues du cru. Je crois que c’est l’un des plus beaux challenges à relever dans les années à venir pour le club !”

Vous comptez dix-huit sélections avec l’équipe de France, qu’en retenez-vous ?

“Je retiens de l’équipe de France une fierté d’avoir pu porter le maillot tricolore. C’est aussi d’avoir pu représenter les couleurs de mon pays, d’avoir pu côtoyer des joueurs comme Christobal HUET ou Pierre-Edouard BELLEMARE, c’est forcément enrichissant.”

Quelle est la journée-type d’un hockeyeur sur glace ?

“La journée type du hockeyeur ? Prenons ma routine de jour de match : Petit déjeuner, puis départ à la patinoire pour un “morning skate” d’une trentaine de minutes. Retour à la maison pour déjeuner : pâtes pesto et poulet, avant de faire une sieste, puis départ à la patinoire avec une arrivée 2h15 avant le match. Échauffement hors puis sur la glace, avant le coup d’envoi.”

Quels sont votre meilleur et votre pire souvenir dans votre carrière ?

“Mes meilleurs souvenirs sont les victoires en Coupe de France en 2007, puis 2014. Mon pire souvenir, cette fameuse année 2013 où l’on perd les trois finales.”

Pour finir, avez-vous un petit mot pour vos supporters ?

“Je remercie évidemment les Raptors qui nous soutiennent au Haras comme à l’extérieur depuis tant d’années, ainsi que tout le public Angevin qui sera nombreux, j’espère, à venir nous encourager pour ces play-offs 2019.”