Roland-Garros terminé, il est temps de revenir sur la quinzaine magique de la Française Loïs Boisson. Invitée par les organisateurs en étant 361e mondiale, elle terminera son chemin en demi-finale et avec la 65e place mondiale. Retour sur ses performances et son parcours de combattante.

Bénéficiant d’une wild-card qui permet aux joueurs et aux joueuses qui ne correspondent pas aux critères de sélection du tournoi, de tout de même participer. Loïs Boisson, 22 ans, participe à son premier Grand-Chelem, qui plus est, chez elle, en France. Si personne ne l’attend dû à son classement, 361e mondiale, la jeune joueuse va surprendre le public dès le premier tour. Face à la tête de série numéro 24, Elise Mertens, Boisson ne faiblit pas et impose son jeu. Elle élimine la Belge en trois sets (6-4, 4-6, 6-3). Au deuxième tour, elle sort facilement l’Ukrainienne Anhelina Kalinina en deux sets (6-1, 6-2). Vient ensuite un duel 100 % français face à Elsa Jacquemot dans le troisième tour, les deux joueuses sont de la même année et se connaissent bien, avec l’équipe de France junior, elles ont participé à plusieurs compétitions ensemble. Mais alors que la majorité donnait la victoire à Jacquemot, l’ancienne numéro une mondiale chez les juniors, Loïs s’accroche. Époustouflante et avec un jeu de raquette puissant, elle gagne le premier set. Persistante malgré un genou qui lui fait défaut, elle bat au courage sa compatriote en trois sets (6-3, 0-6, 7-5). C’est déjà un exploit que Boisson soit rendue à ce niveau, alors quand on annonce qu’elle devra affronter la numéro 3 mondiale Jessica Pegula au quatrième tour, les espoirs retombent un peu. Pourtant, comme depuis le début du tournoi, Boisson crée la surprise générale. Son physique d’exception qui lui permet d’être sur toutes les balles, son coup droit ravageur qui dépose l’Américaine sur place et son mental d’acier lui permettent de sortir vainqueur en trois sets (3-6, 6-4, 6-4) après avoir clairement subi dans le premier. Loïs se qualifie pour les quarts de finale, une première depuis huit ans pour une joueuse française. Décidée à écrire son histoire pour son premier Grand Chelem, la Dijonnaise ne se laisse pas déstabiliser et domine sur tous les points Mirra Andreeva (6e), la jeune espoir russe craque et se fait éliminer en deux sets (7-6, 6-3). C’est un mirage, Loïs Boisson devient la première wild-card de l’histoire à se hisser en demi-finale de Roland-Garros ainsi que la plus jeune Française depuis Amélie Mauresmo à atteindre ce stade dans un Grand-Chelem. Changement de dimension sur tous les aspects, il se retrouvera face à la numéro 2 mondiale, 24 heures à peine après son dernier match. Face à Coco Gauff, elle ne peut rien, peinée physiquement, la marche est trop haute. L’Américaine s’impose en deux sets, cette dernière remportera par ailleurs son premier Roland-Garros deux jours plus tard. Fin de parcours pour la Française, la peine est immense. Mais malgré la défaite, ce match n’est absolument pas perçu comme un échec par les médias et le public français, qui découvrent un nouveau phénomène du tennis, une battante.

Résilience :

Une battante, car il y a tout juste un an, Loïs Boisson sortait de son lit d’hôpital pour commencer la rééducation. Opérée d’une rupture complète du ligament croisé antérieur du genou gauche à seulement 21 ans, quelques jours seulement avant ce qui aurait dû être ses débuts à Roland-Garros, elle mettra du temps à se relever de cette grave blessure. Entre les séances de kiné, la rééducation et les douleurs aussi bien physiques que mentales, la jeune Française a traversé un véritable gouffre avant de retrouver le chemin des terrains. Fin mars 2025, elle fera finalement son retour à la compétition. Avec du travail acharné et un mental changé par l’épreuve qu’elle vient de subir, Loïs vient de changer le tournant de sa carrière en un seul tournoi. En deux semaines, elle est passée d’inconnue du grand public à numéro 1 française. Loïs Boisson vient tout juste d’écrire le début de son histoire, tout en se révélant au monde entier.

À l’instar de son tatouage sur son bras droit, son parcours, son mental, ses performances, c’est une histoire de résilience.