Familier de la performance et des rendez-vous en montagne, David MAILLOCHON s’est donné le défi de réaliser une traversée des Pyrénées à partir du 7 juillet prochain. Il revient avec nous sur sa préparation et ses motivations.

Bonjour David, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

« Je m’appelle David MAILLOCHON, je suis coach sportif, je suis spécialisé en préparation trail, ultra trail, et je suis un passionné de montagne. »

Vous allez réaliser une traversée des Pyrénées. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce projet ?

« Oui, je vais commencer le lundi 7 juillet. Le profil de la traversée, c’est autour de 800 kilomètres et 45 000 mètres de dénivelé à peu près. Je ne sais pas du tout combien de temps je vais mettre, mais je me donne entre 3 et 4 semaines. C’est la première fois que je vais faire aussi long, mais je fais quand même beaucoup de montagne. Je pense que rapidement, je vais me mettre au rythme du soleil, c’est-à-dire marcher entre 12 et 15 heures par jour. »

Vous êtes un habitué des ultra-trails. Quelles sont les grosses différences entre ces derniers et cette traversée des Pyrénées ?

« La première différence, c’est que c’est de la randonnée. Et puis surtout, comme je vais bivouaquer, je ne vais pas dans les refuges. Je pars avec tout le matériel nécessaire pour un mois, c’est-à-dire une tente, un sac à dos, bien sûr. On porte tout le matériel, donc entre 12 et 15 kilos sur le dos. D’ailleurs, j’aimerais remercier Outdoor Run Shop Angers, qui m’équipe dans toute cette aventure, il m’aide pour avoir de bonnes chaussures, une tente, un duvet, tout le matériel important. »

Dans cette traversée, quelle est la plus grande difficulté que vous allez devoir affronter ?

« La plus grande difficulté, je crois que ça va être la longueur, la durée, c’est-à-dire toutes les difficultés que ça peut engendrer : les blessures aux pieds, ça va être un point stratégique, de les préserver ; se nourrir et la contrainte de l’eau, ça peut être un problème à certains endroits. Et puis, il y a pas mal de sentiers qui sont des passages de hautes montagnes. Il y a des passages un petit peu étroits ou avec des chemins un petit peu difficiles, enneigés, ou avec pas mal de vide, avec des sentiers qui sont parfois un peu vertigineux. La difficulté majeure, c’est de tenir pendant 3-4 semaines et d’essayer d’avancer tous les jours. C’est de l’endurance. »

En quoi consiste votre préparation ?

« Je m’entraîne presque tous les jours. Je marche, je cours beaucoup, je fais du renforcement musculaire et puis je vais en montagne régulièrement. Personne ne m’accompagne pendant ma préparation, j’ai vraiment envie de vivre ça tout seul, de vivre cette expérience seul, c’est l’objectif. C’est mon petit défi personnel. C’est un petit peu se retrouver seul face à soi-même, se connecter à la nature, perdre un peu la notion du temps. Moi, je prends un chemin qui est un peu particulier, je prends ce qu’on appelle la Haute Route Pyrénéenne, la HRP, qui n’est pas balisée. Donc, il faut arriver à faire sa propre trace. »

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette traversée des Pyrénées ? 

« C’est un projet auquel je réfléchis depuis longtemps, parce que l’envie d’expérimenter vraiment la solitude, de savoir s’organiser seul, d’être seul face aux éléments, et puis la connexion avec la nature, avec la faune, avec les montagnes, de découvrir des choses, de couper un peu avec les téléphones, avec le rythme qu’on peut avoir dans la vie de tous les jours. C’était vraiment couper avec ça, se perdre un peu. »

Après cette traversée des Pyrénées, est-ce qu’il y a d’autres objectifs qui vous attendent ?

« Oui, déjà, avant la traversée des Pyrénées, je vais faire le GR10 en Corse au mois de juin. Ça va me faire une bonne préparation. Et puis, je suis engagé pour la Diagonale des Fous, à la Réunion, ça va être ma seizième participation. En tout cas, pour la traversée des Pyrénées, ça va être une aventure incroyable, de partir pendant un mois tout seul comme ça. Je ne stresse pas du tout, j’ai juste hâte de me lancer dans l’aventure. »