Rencontre avec Julien ALBERT, le capitaine des Ducs d’Angers de hockey sur glace. Après s’être présenté, l’attaquant angevin reviendra sur la saison écoulée. Puis, il reviendra sur la saison écoulée, avec une élimination en quart de finale des play-offs de la Ligue Magnus, face aux Rapaces de Gap de Luciano BASILE. Il nous fera aussi le bilan de sa saison à titre personnel, puis nous parlera du mercato estival et de la reprise de la saison. Ensuite, il nous fera partager ses meilleurs souvenirs et les entraîneurs qui ont pu le marquer depuis le début de sa carrière de hockeyeur. Il nous dira si une expérience à l’étranger lui aurait plus et nous donnera son avis sur l’évolution du hockey sur glace sur le territoire français. Enfin, il terminera par un petit mot pour les supporters qui seront importants dans la nouvelle patinoire de l’Ice Parc.

Bonjour Julien, pouvez-vous, vous présenter ?

“Je suis Julien ALBERT, j’ai trente-trois ans et j’évolue au poste d’attaquant chez les Ducs d’Angers depuis quinze saisons. Je suis Angevin, j’ai débuté le hockey à l’âge de trois ans et j’ai été formé au club. Et je ne l’ai jamais quitté.”

Pouvez-vous revenir sur la saison écoulée ?

“Notre saison régulière s’est bien passée. Notre objectif était le top 4, ce que nous avons atteint. Cela nous tenait à cœur au regard de la saison précédente, où nous avions terminé seulement septième. Cette année, nous avions un très bon groupe, qui vivait bien, qui se connaissait mieux. Cela s’est ressenti dans les résultats beaucoup plus réguliers. En revanche, nous n’avons pas relevé le défi des play-offs, où nous sommes tombés sur une équipe de Gap redoutable. La jeunesse a pris le dessus sur l’expérience. Je dirais donc une saison au goût d’inachevé.”

Et vous concernant, à titre personnel ?

“A titre personnel, j’ai connu un début de saison compliqué avec une commotion cérébrale survenue dès les matchs de préparation, et qui m’a éloigné des patinoires pendant deux mois. Je ne connaissais pas ce genre de blessure. J’en avais entendu parler bien sûr, mais tant que vous n’y êtes pas directement confronté, c’est difficile de s’imaginer à quel point c’est une blessure complexe. Du jour au lendemain, tu passes de la reprise de la glace à ton lit dans le noir, car les maux de tête, les nausées et les pertes d’équilibre reviennent. Et tu ne sais pas quand tous ces maux repartiront. Je suis revenu au jeu à la fin du mois d’octobre, et j’ai retrouvé petit à petit mes sensations, même si ce n’était pas évident après deux mois d’arrêt. J’ai ensuite retrouvé mon niveau de jeu pour aider l’équipe, notamment dans les mois plus denses comme décembre et janvier, où il est plus confortable d’avoir un effectif fourni, afin d’enchaîner les matchs.”

Comment allez-vous aborder la nouvelle saison, dans votre nouvelle patinoire ?

“C’est une nouvelle page pour les Ducs d’Angers, qui s’ouvre la saison prochaine avec l’arrivée de l’Ice Parc, la nouvelle patinoire. Cela étant, le club ne va pas s’enflammer, et les objectifs sportifs devraient rester les mêmes que l’an passé, à savoir le top 4 en championnat, et un trophée. On ne va pas se voiler la face, Rouen et Grenoble ont fait un vrai bond en avant cette saison. L’objectif à terme sera de combler l’écart avec ces deux cadors, et devenir une place forte du hockey français. Mais tout cela devra se faire sans brûler les étapes.”

Comment s’est passé le mercato estival ?

“Le message lancé par le staff était clair : le rajeunissement de l’équipe. Il y a eu beaucoup de changements en défense, cela va permettre de créer une nouvelle dynamique autour de joueurs d’expérience comme Pat (Patrick Coulombe) et Gary (Lévèque). Devant, même constat. L’équipe a su rajeunir l’offensive, avec l’arrivée de Di Dio Balsamo, Botten ou Tassery tout en conservant son noyau dur. Bonne pioche également, avec l’arrivée de Latendresse, champion de France avec Grenoble et qui devrait retrouver un temps de jeu conséquent et apporter son expérience. Il faut désormais que la mayonnaise prenne.”

Pouvez-vous revenir sur le quart de finale de play-offs contre les Rapaces de Gap ?

“On a vécu une fin de saison un peu brutale, on ne s’attendait pas à sortir en cinq matchs en quart de finale des play-offs, à la maison de surcroît. Sur le coup, on pense seulement à l’élimination et on ne réalise pas que c’est le dernier match au Haras. On n’a pas totalement dit au revoir au Haras puisque toute la préparation se fera là-bas, ainsi que tous nos matchs amicaux de pré-saison. Ensuite, nous devrions déménager au Ice Parc, début septembre, afin d’être prêt pour le premier match prévu le 15, contre les Dragons de Rouen. Nous sommes très excités à l’idée de rentrer et de travailler dans ces nouveaux locaux. Toutes les conditions de travail seront réunies pour performer et atteindre les objectifs.

Quel est le programme de la reprise ?

“Notre planning n’est pas encore officiel, mais nous reprenons aux alentours du 10 août. Nous entamerons petit à petit les matchs amicaux contre Rouen, Nantes, un tournoi à Anglet.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs de hockeyeur avec les Ducs d’Angers ?

“Mes meilleurs souvenirs sont les victoires en Coupe de France évidemment. Avec deux générations complètement différentes, et deux sensations différentes aussi. La première en 2007, puisque j’étais jeune et que je faisais petit à petit mes marques dans l’équipe. En 2014, puisque nous n’étions pas favoris, mais que nous avons su sortir un très gros match au bon moment.”

Avez-vous des entraîneurs qui vous ont marqué depuis le début de votre carrière ?

“Tous les entraîneurs m’ont marqué à leurs manières. Il y a ceux qui m’ont fait débuter, ceux qui m’ont fait progresser, ceux qui m’ont fait confiance en tant que capitaine. Je suis resté chez les Ducs d’Angers, donc, j’ai dû m’adapter à chaque entraîneur, à chaque époque de ma carrière. Maintenant, celui qui m’a marqué le plus, c’est Jay Varady. Il a apporté sa touche dans le jeu angevin en 2011. Il a instauré un style nord-américain qui est encore présent aujourd’hui dans notre système. Il était très professionnel dans son travail, et il avait réussi à sortir le meilleur de chacun pour rendre l’équipe performante.”

Avez-vous eu des sollicitations pour aller jouer dans un autre club durant votre carrière ?

“Pas beaucoup, à vrai dire ! J’ai très vite été catalogué comme un joueur “porte étendard”, qui ne bougerait pas de son club. Ce qui s’est avéré vrai ! C’est d’ailleurs devenu la blague dans les vestiaires au fil des années. Plus sérieusement, le club m’a toujours bien traité et j’ai donc fait le choix de rester à chaque fois, malgré les opportunités qui m’étaient proposées. Heikki Leime m’avait notamment proposé de rejoindre Amiens l’année où il a signé là-bas. Pour la petite histoire, j’avais déjà failli rejoindre le pôle espoirs d’Amiens quand j’avais quinze ans. A chaque fois que je suis resté, je me disais que la victoire serait d’autant plus belle si elle était avec Angers.”

Auriez-vous aimé vivre une expérience à l’étranger ?

“J’y ai pensé forcément. De plus en plus de Français tentent leur chance, avec plus ou moins de réussite. Avec le recul, je ne peux pas regretter le choix d’être resté en France. Je sais ce que j’ai accompli à Angers, je ne sais pas ce que j’aurais accompli avec un passage à l’étranger, ou même dans un autre club Français, d’ailleurs.”

Comment jugez-vous le hockey en France dans son évolution ?

“Comme je vous l’ai dit, on remarque que les hockeyeurs français s’exportent de mieux en mieux à l’étranger dans des championnats huppés. C’est bon signe. Le niveau des championnats en France progresse également. La fédération essaye de professionnaliser les Ligues en les structurant toujours un peu plus chaque année. La Ligue Magnus et l’équipe de France doivent être la vitrine du hockey français. Maintenant, il ne faut pas oublier la formation qui doit rester un fondamental pour le développement de notre sport.”

Avez-vous un dernier petit mot pour vos supporters qui attendront beaucoup de vous dans la nouvelle patinoire Ice Parc ?

“Les Ducs d’Angers vous attendent nombreux à l’Ice Parc pour écrire une nouvelle page de leur histoire. Je vous donne rendez-vous le 15 septembre prochain ! Merci d’avance pour votre soutien !”