Pratiquant la course à pied depuis peu, le mayennais Antoine GASNIER licencié à Château-Gontier, s’entraîne depuis quelque temps à Angers avec l’expertise de son coach Sylvain CESBRON. Battant tous ses records personnels cette saison, Antoine GASNIER nous évoque ses débuts dans l’athlétisme, son stage au Kenya en 2023, ses performances récentes ainsi que ses futurs objectifs. 

Bonjour Antoine, pour commencer pouvez-vous nous expliquer comment vous êtes vous lancé dans la course à pied ?

« De mes 6 ans jusqu’au Covid-19 je faisais du football. J’ai commencé dans mon petit village à Saint-Denis d’Anjou en Mayenne avant de jouer en régional à Sablé-sur-Sarthe. Ensuite, je suis rentré à l’université au Mans. Au football, je pouvais moins m’entraîner alors j’ai commencé à courir. Le Covid-19 est passé, j’ai arrêté de prendre une licence de foot et je me suis mis à l’athlétisme. J’ai pris ma première licence en septembre 2021, c’est donc ma quatrième année d’athlé. Aujourd’hui, j’ai 25 ans, j’ai fini mes études en novembre 2023 et je travaille en tant que conseiller financier dans une banque. »

Pouvez-vous nous parler de votre parcours depuis que vous avez commencé l’athlétisme ?

« J’ai pris une première licence au Mans quand je faisais encore mes études là-bas. Quand je suis arrivé à Angers pour la suite de mes études, je faisais aussi du duathlon, c’est pourquoi j’étais licencié au SCO Angers Athlé pendant deux ans. Étant donné que je suis originaire de Château-Gontier, j’ai pris une licence là-bas cette année et je compte y rester. On a une très bonne équipe de cross, on a été aux championnats de France par équipes. Il y a deux ans, j’ai fait une saison de piste qui s’est très bien passée. Par la suite, je suis parti faire un stage au Kenya après avoir fini mes études. En revenant, j’ai fait des grosses performances, mais il a fallu que je trouve un travail. Cela n’a pas été une période facile pour moi, car j’ai besoin d’être équilibré professionnellement et sportivement parlant. Je n’ai pas fait de saison de piste l’année dernière ce qui m’a un petit peu ralenti dans ma progression. »

Comment s’est passée votre saison ?

« Cette saison, j’ai repris tranquillement début septembre parce que je ne voulais pas refaire les erreurs que j’avais faites les années précédentes où j’avais repris trop tôt et trop vite. J’ai préparé le semi-marathon de Bordeaux que j’ai terminé en 1 h 06 à la cinquième position. C’était mon tout premier semi, ce n’était pas simple, mais très bien pour commencer. Après la saison de cross à commencer avec Château-Gontier, j’ai fait un très bon championnat de France où je termine dans le top 70 Français et troisième de la région. Ensuite, je suis parti à Font-Romeu pendant deux semaines pour préparer la saison de piste. Mes chronos dataient d’il y a deux ans et je sentais que j’avais la possibilité de les baisser. Depuis début mai, c’est la saison de piste. Je bats tous mes chronos cela se passe super bien et je pense que j’ai encore de la marge ! J’ai fait beaucoup de compétitions ces derniers temps, cinq en cinq semaines. Ma prochaine compétition, c’est le 5000 m de Carquefou le 28 juin. J’espère passer sous les 14 minutes et 10 secondes. Je suis satisfait de ma saison, mais je pense que j’ai encore une bonne marge de progression et je ne me sens pas encore fatigué. »

Comment s’organisent vos entraînements ?

« Je m’entraîne dix fois par semaine. Depuis deux ans, je suis coaché par Sylvain CESBRON parce qu’il y a deux ans, j’ai réussi à me qualifier pour les championnats de France de cross, mais j’ai fini dans les derniers. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, c’est pour cela que j’ai voulu être coaché. Je suis licencié à Château-Gontier mais en athlétisme ce n’est pas comme dans les sports collectifs où on s’entraîne avec son club, nous, on ne se voit que pour quelques compétitions. Cela fait donc deux ans que je suis rentré dans le groupe de Sylvain où je m’entraîne avec d’autres athlètes angevins ou non. On a des séances sur piste en commun où Sylvain est présent le mardi et le jeudi et parfois le dimanche. Les autres jours de la semaine, c’est footing et là, on se débrouille nous-mêmes. Je ne fais pas du tout de trail, car je pense que ce n’est pas compatible avec le cross ou la piste. »

Pourquoi avoir voulu faire un stage au Kenya en 2023 ?

« Après avoir terminé mon stage de fin d’études et ma soutenance, je me suis dit que c’était peut-être le moment d’y aller puisque je n’avais plus d’impératif de travail. Je suis parti presque six semaines avec l’objectif en tête de battre mon temps sur le 10 km en passant sous la barre des 30 minutes. Sur place, c’était une superbe expérience, mais qui m’a beaucoup fatigué parce que nous avons fait que de courir pendant six semaines. Aussi, il a fallu que je m’habitue à l’altitude, un facteur auquel j’avais jusqu’ici été peu confronté, puisque nous étions à 2400 m d’altitude. J’ai tout de même réussi à faire moins de 30 minutes sur le 10 km, puisque j’ai fait 29 minutes et 50 secondes donc j’étais très content. »

Comment est-ce que ce stage était organisé ?

« C’était organisé par RUN’IX, c’est un centre d’entraînement au Kenya. Il y a des coureurs de tous les niveaux. Pendant les six semaines que j’ai passées là-bas, j’étais logé, nourri et blanchi. Dans le centre, tout le monde s’entraîne comme il veut même si l’objectif est de faire des séances en commun. »

Est-ce que vous aimeriez refaire un stage comme celui-ci ?

« Je pense que c’est à faire une fois dans sa vie quand on est passionné comme moi, mais je ne compte pas en refaire d’autres. C’était une expérience incroyable mais vraiment fatigante. Dans l’idéal, je pense qu’il faut rester trois semaines et demie, car six semaines, cela fait un petit peu trop à mon avis. »

Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

« Au-delà de me faire progresser, cela m’a permis de me rendre compte que même si je n’en ai pas les capacités, je n’aimerais pas faire de la course à pied mon métier. C’est trop prenant mentalement et puis j’ai besoin d’être stimulé intellectuellement. Sinon, j’ai fait de superbes rencontres là-bas et cela m’a permis de voir que les Kényans vivent avec très peu de choses et courent pour entre guillemets se sortir de la misère comme on le voit parfois ailleurs avec le football. »

Vous disiez tout à l’heure que le trail est incompatible avec votre pratique de l’athlétisme. Pouvez-vous nous développer ce point ?

« C’est seulement mon point de vue, chacun a le sien, mais je pense que le trail n’est pas compatible avec ce que je fais. Pour moi, ce n’est pas le même sport dans le sens où dans le trail il y a un aspect plus mental que physique. Si je pense que ce n’est pas compatible, c’est parce que avec le trail, on perd de la vitesse cela peut donc limiter dans sa progression si on veut battre nos temps. Je pense que tout dépend de ce que l’on veut pour soi et de ce qui nous fait prendre du plaisir sportivement parlant. »

Quels sont vos futurs objectifs ?

« En athlétisme, au niveau national dans la région pour moi, il y a trois niveaux : un bon niveau national où on est cinq ou six dans la région, un très bon niveau national et enfin le haut niveau national. Étant donné que j’ai 10-15 ans devant moi où je serais stable que ce soit personnellement ou professionnellement, si je m’entraîne correctement, je vais pouvoir progresser. Il y a trois facteurs de performance : l’entraînement, la vie professionnelle et la vie personnelle. Si ces trois facteurs sont réunis cela permet de faire de meilleures performances. Mon objectif cela serait donc de passer d’un bon niveau national à un très bon niveau national. À court terme l’objectif, c’est d’aller chercher moins de 3 minutes 50 au 1500 m, moins de 14 minutes au 5000 m et 29 minutes au 10 km. Au niveau des cross l’objectif, c’est de faire mieux que l’année dernière, donc d’être dans le top 50 Français aux Championnats de France. Aussi, en Mayenne, il y a un record de 29 minutes et 45 secondes sur le 10 km, j’aimerais bien le battre. »

Quelques mots pour terminer ?

« L’athlétisme au-delà de la performance, cela permet de faire des rencontres incroyables, c’est aussi pour cela que je cours. Avant d’aller m’entraîner au stade, je suis toujours content d’aller retrouver les autres. Aussi, je voudrais remercier mon coach Sylvain CESBRON et le magasin Outdoor Run Shop dont je suis ambassadeur et qui me donne des vêtements et des chaussures d’athlétisme. »

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