Le championnat de Nationale 2 féminin est désormais clôturé. Saumur a terminé à deux doigts de la première place. Malgré la deuxième marche du podium, il reste de l’espoir pour une montée en NF1. Nadir NAÏDJI est revenu avec nous sur la belle saison de son équipe et sur ses ambitions dont il ne se cache pas.
Vous avez fini à la deuxième place de NF2, j’imagine qu’il y a de la frustration ?
« De la frustration, oui et non, parce qu’au début de saison on avait changé 70 % de l’équipe. Donc on n’était pas du tout programmés pour jouer tout de suite le haut de tableau, on n’était pas prévus pour jouer à cette deuxième place. Le début de saison a été un petit peu compliqué parce qu’on ne se connaissait pas et on avait quand même trois défaites entre le début du championnat et la mi-novembre. Mais à partir du 15 novembre jusqu’à la fin de saison, c’est-à-dire le 4-5 mai, on n’a perdu qu’un seul match. Malheureusement, c’est celui qu’il ne fallait pas. Au final, la deuxième place est frustrante au vu de notre saison qui a été plus qu’excellente. On termine deuxième alors qu’on avait la place pour terminer premier. Mais dans la globalité sur ce qu’on avait prévu, c’est plutôt une bonne nouvelle d’être deuxième. Ça reste une saison réussie. »
Pour vous, qu’est-ce qui a manqué pour aller chercher cette première place ?
« Les défauts, c’est qu’on perd trois matchs de septembre à novembre parce que l’équipe ne se connaissait pas. On ne perd qu’un match par la suite, donc c’est difficile de faire mieux. On met quand même plus de trente points chez nous contre Lamboisière, qui est premier, on met cinquante points à Chauray, qui est troisième, et on remet trente points à Basket Landes, qui est quatrième. Je ne vois pas ce qu’on peut faire de mieux. Je pense qu’on a outrageusement dominé le championnat, sauf qu’on a perdu le match qu’il ne fallait pas. Mais il n’y a pas grand-chose à remettre en question. Je trouve qu’on fait une saison plus qu’excellente, à part ce match à Tarbes. »
Il y a eu une grosse revue d’effectifs en début de saison. Pensez-vous que vous avez réussi à créer un collectif au fur et à mesure des matchs qui a permis de faire une belle deuxième partie de saison ?
« Exactement. La cohésion s’est mise en place petit à petit. On a vécu une saison exceptionnelle humainement avec le groupe. Je pense que c’est la plus belle année du club depuis longtemps. Humainement, ce club faisait cette équipe et ces joueuses rayonner. Ce sont des filles qui étaient très travailleuses, très respectueuses. Des filles qui rentraient vraiment dans le projet du coach et du club. Ce qui fait qu’on a vécu une saison humainement, vraiment exceptionnelle. »
Sur le côté sportif, pour vous, quels sont les atouts de votre équipe, les qualités ?
« Justement, c’est cet état d’esprit de travailleuse, cet état d’esprit conquérant. Je pense qu’on a une équipe qui ne veut pas se laisser marcher dessus. Après, en termes de basket pur, on a une équipe très athlétique et très physique. Et on a une défense de fer, on a été la meilleure défense des 4 poules de Nationale 2, c’est vraiment notre grosse force. On est une défense infranchissable quand on le veut. »
La saison prochaine, vous êtes en attente d’une décision pour savoir si vous serez en Nationale 1. Ça en est où ?
« C’est toujours en attente des instances fédérales, c’est elles qui vont prendre la décision. Même si, pour nous, on sait qu’on va être en Nationale 1 l’année prochaine, parce qu’on dépend notamment d’un club qui est Roanne. Mais on sait que Roanne a été en redressement judiciaire cette année et que le redressement judiciaire amène à une rétrogradation. Donc, pour nous, l’année prochaine, on évoluera en NF1. Il n’y a pas de doute là-dessus. »
Ce n’est pas trop complexe de se projeter, même en attente de la décision ? Quels sont les objectifs ?
« Non, de toute façon, on ne peut pas faire l’inverse. C’est-à-dire que si, aujourd’hui, on attendait une décision qui arriverait mi-juillet, voire fin juillet, il nous faudrait dix jours pour mettre en place quelque chose. Donc, il vaut mieux prévoir dans ce sens-là et se dire qu’on sera en Nationale 1 et tout anticiper, plutôt que d’attendre et de se retrouver dans une situation d’urgence qui nous mettrait vraiment dans la difficulté. Niveau objectif, nous, on est des compétiteurs hors pair. Nous, c’est tout gagner, tout gagner, tout gagner. Donc, on prendra les matchs un par un et on verra où ça nous mène. Mais en tout cas, on ne jouera pas les matchs pour les perdre, on les jouera tous pour les gagner. On verra, mais on sera très compétiteurs et vraiment très contents de pouvoir évoluer à ce niveau-là. »
Niveau effectif, de nombreux changements sont à prévoir ?
« Non, on sera à deux départs et cinq arrivées. Là, aujourd’hui, ce sont des départs, on va dire, qui se font naturellement. Et puis, on sait qu’en Nationale 1, le championnat est très long. On sait aussi qu’on part avec un déficit, parce que financièrement, on part de très loin par rapport aux autres clubs. Donc, on va miser plutôt sur la longueur de banc et avoir douze joueuses à ce niveau-là, ça ne va pas être du luxe, et c’est pour ça qu’on prend cinq joueuses avec cinq profils assez jeunes et des filles qui ont envie de jouer à ce niveau. On ne veut prendre aucune joueuse du niveau Nationale 1, on ne prendra que des joueuses de Nationale 2 et on va essayer de les faire progresser pour devenir des joueuses intéressantes. »
Il y a vraiment cette volonté de formation avec les jeunes que vous recrutez ?
« Oui, parce que, nous, on a un problème à Saumur, c’est le côté universitaire. En fait, on n’a qu’une université dans la ville, donc on ne garde pas beaucoup de nos U18 et c’est un vrai problème. Donc, c’est vrai qu’on recrute beaucoup pour notre équipe senior, mais on prend beaucoup de profils jeunes à faire travailler, c’est ce qu’on se dit depuis un moment. On restera fidèle à nos valeurs, de club assez simple, familial, et on ne fera pas n’importe quoi avec nos finances, avec le porte-monnaie du club, et du coup, on va rester sur quelque chose de très simple, mais avec beaucoup d’ambition. »