Nicolas RITZ a vécu une belle saison remplie de hauts et de bas avec les Ducs d’Angers et l’équipe de France de hockey. Vainqueur de la coupe de France face à Grenoble, nous avons échangé avec lui sur son année riche en émotions. 

Bonjour Nicolas, avec les Ducs, vous avez fait une belle saison. Pouvez-vous nous faire un bilan ?

« Alors, sur le plan individuel, c’est toujours compliqué. C’est un sport collectif et je mets ces résultats-là en avant. Mais je suis content individuellement de l’apport que j’ai eu pour le groupe. Sur le plan offensif et statistique, ce n’est peut-être pas une de mes meilleures saisons, j’ai moins produit que ce que je suis capable, mais dans ma façon de jouer, mon rôle défensif et d’apporter ce que je peux au groupe, je suis assez content de ça. Et le groupe a été bon, donc je suis très content de la saison. »

Vous avez un poste offensif. Pouvez-vous expliquer les spécificités de ce poste, les qualités à avoir ?

« Je suis un attaquant, mais un joueur de centre, c’est un peu particulier. C’est un joueur qui fait le lien entre l’attaque et la défense. Dans ce poste-là, je joue un rôle encore un peu plus spécifique où je vais être un joueur assez complet avec un gros rôle défensif. Mon rôle numéro un, c’est que ma ligne et les joueurs avec qui je joue soient forts défensivement et que je sois capable de créer cette transition entre la défense et l’attaque. Et de réussir à porter dans les deux côtés de la patinoire aussi bien défensivement qu’offensivement. »

Vous avez remporté une quatrième Coupe de France pour le club. Comment était l’état d’esprit avant cette finale ? Vous étiez serein ?

« Serein, c’est un grand mot. On s’est dit que c’était un gros match contre Grenoble qui avait une belle équipe. On était conscients des forces de notre groupe. On savait qu’on avait une capacité de le faire, donc on ne craignait pas de jouer ce match, bien au contraire. Je pense qu’on l’a bien préparé et qu’on avait le bon équilibre entre stress positif et pas de peur de jouer. C’est ça qui a fait que ça a fonctionné. »

À la fin du match, qu’est-ce que vous avez ressenti lorsque vous avez été sacré champion ?

« Un gros soulagement. En plus, c’était un peu particulier parce que je me suis blessé à l’échauffement. Le match a été très dur. Physiquement, c’était très dur de tenir le match. Un gros soulagement à la fin du match d’avoir les efforts récompensés pour tout le monde. C’est hyper agréable. J’avais hâte que le match se termine parce que ça commençait à devenir difficile de jouer sur la fin. »

Pour vous, c’était éprouvant physiquement, mais peut-être aussi mentalement ?

« Oui, un peu. J’ai un certain âge maintenant, donc j’ai l’habitude des matchs à enjeu. Ça se développe avec le temps. Maintenant, la capacité de ne pas fatiguer mentalement et de ne pas être trop dirigé par mes émotions, c’est un peu plus facile. On aurait pu continuer à jouer, je pense que toute l’équipe avait la capacité de jouer encore longtemps mentalement. On n’était pas en train de paniquer sur la fin et d’attendre que ça se termine. On était quand même bien dans notre plan de jeu. »

Vous avez retrouvé Grenoble en finale des play-offs de Ligue Magnus. Est-ce que, dans cette défaite, il y a du regret ?

« Il y a toujours du regret parce qu’on est compétiteur et qu’on veut gagner. On était déçus. Mais sur le contenu des play-offs entiers et de la finale, le résultat est assez logique. Physiquement, sur la fin, on a manqué de profondeur, on a manqué d’énergie pour réussir à renverser les situations. On a été confronté à un grand gardien en face sur le match 2 et le match 3. Même si on sait qu’une finale, c’est long et ça se joue en 7 matchs, chaque petit détail est quand même important. C’est une différence qui a été faite. Autant, on a raté notre premier match, autant les 2 et les 3 auraient pu basculer autant d’un côté que de l’autre. C’est sûr que de repartir à Grenoble en étant à 3-1 pour le dernier match, c’était plus compliqué d’aller le chercher que si on était repartis à 2-2. On avait peut-être moins les armes physiquement sur le dernier match pour renverser la situation. »

Les supporters étaient très présents. Est-ce que vous avez senti leur soutien tout au long de la saison ?

« Oui, on a un soutien qui est grandissant. La nouvelle patinoire à Angers et le fait que le club progresse d’année en année, on le sent aussi au niveau des supporters. On sent que la patinoire est pleine quasiment tout le temps. On a eu un gros engouement sur la finale à Bercy. C’est agréable de voir ça. On espère que ça va continuer à grossir, que les clubs de supporters vont grossir et que ce sera de plus en plus fort pendant les matchs à domicile. »

Vous êtes qualifié en Coupe d’Europe la saison prochaine. Il y a quelque chose à aller chercher pour cette équipe ?

« Oui, carrément. On a échoué de rien il y a deux ans dans cette Continental Cup. Là, on a une nouvelle chance. On va avoir un gros calendrier l’an prochain parce qu’il va y avoir plus de regroupements avec l’équipe de France. Il y aura moins de temps sur le calendrier pour la Magnus, ça va être un peu plus condensé. Avec la Continental Cup qui va être à rajouter, il va falloir gérer la fatigue. Et si on est capable de le faire, on a de grandes chances de faire quelque chose de bien. On aura les armes. »

Cette année, vous avez participé à votre dixième mondial avec la France. Est-ce que c’est toujours aussi spécial de revêtir le maillot bleu ?

« Oui, c’est toujours aussi spécial, c’est toujours un honneur. C’est un challenge qui est excitant parce que c’est quand même un autre niveau de hockey. On ne se rend peut-être pas compte quand on ne l’a pas vécu ou qu’on ne l’a pas vu. Mais sur la scène internationale, on est quand même confronté à quelque chose de très différent. C’est toujours un plaisir de pouvoir participer à ces compétitions-là. »

La France a été reléguée en division 1A. Ça a été difficile à digérer ?

« Oui, c’est toujours très difficile. Ça nous est déjà arrivé il y a quelques années. Là, c’est encore plus difficile. C’est très frustrant parce qu’on a fait une très belle première partie de championnat du monde, mais on n’a pas réussi à convertir cette bonne façon de jouer en points et à se mettre à l’abri pour ne pas être reléguée. Sur la fin du tournoi, on n’a pas réussi à tenir le niveau et à répondre présent dans les moments vraiment clés. C’est très frustrant parce qu’on avait les capacités, on a montré qu’on était capable de vraiment performer. Finalement, on se retrouve relégué en échouant vraiment sur les matchs qui étaient décisifs à la fin. »

L’objectif principal de l’équipe de France, ça va être de remonter. Est-ce que vous voyez porter le maillot de la France encore longtemps ?

« Oui, on attend toujours la réponse pour les Jeux olympiques de l’an prochain. Ça, c’est toujours un objectif majeur dans une carrière. Ensuite, la question, c’est pour le futur, tant que l’équipe de France aura besoin de moi et que je ferais partie du projet, je répondrai présent. Après, c’est aux sélectionneurs et aux différents acteurs du hockey de voir ce qu’ils veulent faire. Mais en tout cas, s’il y a besoin et si je peux faire partie d’un projet pour remonter l’équipe de France au plus haut niveau, ce sera un plaisir de participer. Si ça ne tient qu’a moi, je m’y vois encore. »

 

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