Le 31 mai dernier, quatre licenciés de l’ASEC de la Pommeraye, Antoine GRANNEAU, Alexis GRANNEAU, Yoann PIET et Florian ABELARD, se sont lancés dans un nouveau défi en relais : le tour du lac d’Annecy de 100 km lors de la Maxi-Race. Habitués des trails et courses longues distances en relais les quatre hommes terminent ce nouveau défi en quatrième position à moins de trois minutes du podium. 

Une équipe de relayeurs expérimentés

Les quatre Pommeréens n’en sont pas à leur première course, même si chacun pratique depuis plus ou moins longtemps la course à pied. Alexis GRANNEAU est un agriculteur de 27 ans. Cela fait une dizaine d’années qu’il pratique la course à pied principalement en trail et course sur route. Antoine GRANNEAU, son frère, est comptable et aura 29 ans en fin d’année. Il fait de l’athlétisme depuis huit ans et pratique principalement le trail sur des formats longues distances. Yoann PIET, lui, a 30 ans. Il a commencé la course à pied il y a deux ans, avant cela, il pratiquait le football. De son côté, il court majoritairement des trails avec quelques fois de la route. Enfin, Florian ABELARD a 28 ans. Il est lui aussi agriculteur. Il a commencé la course lorsqu’il était en terminale et faisait du football en même temps. Depuis deux ans, il a arrêté le foot et se concentre maintenant uniquement sur la course à pied.

Comme nous l’évoquions, la Maxi-Race n’est pas leur première course en relais, mais vient plutôt allonger la liste de leurs défis en équipe. Parmi cette liste, on retrouve entre autres l’Ultra tour relais GRP (160 km), la Diagonale des Fous (173 km) ou encore le Grand relais Ultra Marin (178 km). Pour eux, c’est l’occasion de passer de bons moments ensemble tout en partageant leur passion de la course à pied. Une grande partie des plus gros relais organisés en France sont déjà à leur actif, laissant en suspens la décision de leur prochain défi à relever.

Retour sur le parcours d’une course hors normes

Le but de cette course est de faire le tour du Lac d’Annecy en passant par les montagnes. La course pouvait se faire en solo ou en relais allant de deux à quatre relayeurs avec des équipes mixtes ou non au choix des participants. Le départ avait lieu de nuit à deux heures et demie du matin. C’est Antoine qui s’est élancé en premier en faisant 20 km avec 1200 m de dénivelé positif. Le deuxième relais a été pris par Florian qui devait effectuer 35 km avec 1500 m de dénivelé positif. C’est ensuite Alexis qui a pris le relais avec un parcours de 28 km composé de quasiment 1800 m de dénivelé positif. Enfin, Yoan s’occupait de la dernière partie de la course faisant 16 km avec environ 1000 m de dénivelé positif. Les distances sont hétérogènes entre chaque portion du parcours, car les passages de relais ont lieu aux points de ravitaillement du 100 km en solo, car les deux courses partaient en même temps et empruntaient le même tracé.

Récit de course des relayeurs

Antoine GRANNEAU : « Ma partie de la course a commencé par 3 km de route qui s’est enchaînée par une montée sèche, la montée du Semnoz. Je donnais le relais en haut du col. Cela faisait un total de 20 km avec 1200 m de D+. De mon côté, cela s’est bien passé, j’avais de bonnes sensations et j’étais plutôt content de ma performance, car j’ai donné le relais à la quatrième position en 2 h 01 de course. » 

Florian ABELARD : « Ma partie du relais allait du Semnoz jusqu’à Doussard, il y avait 35 km à faire avec 1500 m de D+ et 2500 de D-. La première partie c’est bien passée, mais c’est dans les descentes techniques avec des pierres que je n’étais pas à l’aise. J’ai perdu beaucoup de temps sur les autres concurrents sur ces parties-là. Personnellement, je suis un petit peu déçu de ma performance, le problème, c’est que par chez nous des descentes comme celles auxquelles j’ai été confronté, c’est quasiment impossible de les travailler parce que nous n’en avons pas de similaires. J’ai fait ce que j’ai pu. Sur les montées, nous avons réussi à rivaliser avec les autres, mais dans les descentes, c’est là que nous avons subi le plus. » 

Alexis GRANNEAU : « J’ai pris le départ vers huit heures du matin, il y avait environ cinq heures et demie de course de faite. Mon parcours était principalement composé d’une grosse côte de 1800 m de D+ suivie de la descente. La montée a été simple je trouve, car c’était assez roulant au début, mais un petit plus technique sur la fin. C’est vraiment la descente qui était technique. C’était très pentu et avec des pierres instables. C’est cela qui a été le plus compliqué à gérer pour nous. Nous ne sommes pas habitués à ce type de terrain. On était huitième quand j’ai pris le relais et je l’ai passé en quatrième à Yoann donc je suis content de ce que j’ai fait et je me suis vraiment fait plaisir, c’était chouette. » 

Yoann PIET : « J’ai pris le relais vers 10 h 45. J’avais une grosse montée et une descente à faire. L’équipe de Mathieu Blanchard était juste devant, on avait huit minutes de retard sur eux. Dès que j’ai pris le relais, dans ma tête l’objectif, c’était vraiment de revenir le plus vite possible pour les rattraper. Cela a peut-être été une erreur de ma part, je suis parti un petit peu trop vite si bien que j’ai senti dès le début de mon relais que j’étais un petit peu juste au niveau de mon souffle. En gérant pas trop mal la montée, ça l’a fait, car il y avait pas mal de partie à marcher. En haut du Mont Baron, j’avais repris le quatrième coureur. Ensuite, dans la descente pour revenir vers Annecy, je me suis légèrement trompé dans le parcours. Je n’ai pas vu une balise donc je suis descendu un peu trop bas. À ce moment-là, l’équipe qui était cinquième me dépasse sans que je ne m’en rende compte. En arrivant, je pensais donc que l’on était troisième alors que l’on était quatrième. » 

À un fil du podium

Arrivé en quatrième position à l’issue de 9h54’20 », nos quatre trailers loupent de 2 minutes et 36 secondes le podium puisque l’équipe qui termine troisième boucle la course en 9h51’44 »; une déception pour les jeunes hommes. « On est un petit peu déçu forcément. On est content quand même parce que pour chaque course, on analyse les autres équipes et sur le papier, on était sixième. On a fait mieux que ce que l’on espérait, mais à chaque fois notre objectif, c’est quand même de viser le podium et là, on le loupe de peu. » déclarait Alexis GRANNEAU. « On a tous une mentalité à chercher la performance et la meilleure place. Il faut savoir aussi que quand on part comme cela pour une course, cela reste des vacances pour nous. Par exemple, Yoann qui était le dernier relais, il avait été voir Alexis sur le relais précédent et à chaque fois, on y laisse un peu de jus. On aime tellement l’entraide et passé des bons moments ensemble que même si cela nous fait perdre un petit peu d’énergie d’aller encourager les autres, ce n’est pas grave, on le fait quand même. Le but s’est vraiment de profiter du moment et du lieu. Même si on loupe le podium, on est hyper content de notre quatrième position parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y avait Mathieu Blanchard dans une des équipes qui terminent derrière nous. Mathieu Blanchard, c’est une des références en trail, on a plein de choses à apprendre de lui donc c’est quand même beau. » ajoutait Antoine.

Adapter son entraînement au relief absent

Difficile de se préparer à un trail de montagne lorsque l’on habite dans des zones qui ne rassemblent pas autant de relief et de dénivelé. Comme l’exprimaient tout à l’heure nos jeunes coureurs, les descentes ont été un point faible de leur course, ne les mettant pas en confiance et leur faisant perdre du temps sur leurs concurrents. « Par chez nous, c’est toujours compliqué de préparer des courses de montagne parce que les côtes que l’on a, font maximum 800 m de long alors qu’en montagne, on va parfois être face à des côtes de plus de 1000 m de dénivelé. Souvent, pour s’entraîner, on fait des allers-retours sur une côte, c’est principalement comme cela qu’on s’entraîne. Sinon, on essaye de faire plusieurs courses en montagne toute l’année pour maintenir le cap. » nous expliquait Alexis GRANNEAU. Les quatre coureurs ont su mettre à profit leurs expériences personnelles ainsi que les conseils de leur coach de l’ASEC pour les préparer au mieux à ce challenge. « On a demandé à notre coach au club de nous préparer des plans d’entraînements. Il nous a fait un plan commun pour l’ensemble des relais. On connaît bien nos corps maintenant alors on a adapté les entraînements en fonction de la distance que l’on avait à parcourir et du dénivelé de notre partie du parcours. » nous accordait Antoine GRANNEAU.

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