La troisième et dernière semaine du Tour d’Italie 2024 s’est achevée ce dimanche, après la vingt-et-unième étape et la traditionnelle arrivée à Rome, dédiée aux sprinteurs. Voici l’occasion de revenir sur ce qu’il s’est passé durant cette troisième semaine, avant de faire un bilan plus global de ce Grand Tour plus tard.
Etape 16 (Laas > Santa Cristina Valgardena, 118,4 km) : POGACAR s’impose malgré lui-même
Au lendemain de la deuxième journée de repos, les coureurs du Tour d’Italie 2024 entamaient cette troisième et dernière semaine par une étape, qui, sur le papier, semblait propice à une victoire pour un groupe d’échappée. Avec un départ en faux plat descendant pendant près de 45 kilomètres, puis 40 autres de transition, avant une montée finale pour aller chercher le Monte Pana, ça a bagarré pendant de très nombreux kilomètres, d’autant qu’il ne faisait pas un très beau temps. Et alors qu’un groupe s’était extirpé à l’avant, et que l’équipe de POGACAR semblait laisser partir, c’est la Movistar qui a tenté de contrôler l’échappée, en ne laissant que 2’30″ maximum au groupe de tête. Ils souhaitaient faire attaquer QUINTANA avec RUBIO et les placer dans l’échappée. Mais ce dernier, placé au général, n’allait pas être laissé partir si facilement ! Alors POGACAR, voyant que l’échappée n’était pas si loin, a demandé à son équipe de durcir dans la dernière ascension, pour finalement attaquer, et rattraper, malgré lui et qu’il ne le veuille pas spécialement, Giulio PELLIZZARI, jeune grimpeur Italien de la VF Group-Bardiani. Il s’est ainsi offert une 5ème victoire d’étape sur le Tour d’Italie.
Etape 17 (Selva di Val Gardena > Passo Brocon, 159 km) : Georg STEINHAUSER nouveau vainqueur en Grand Tour
Une nouvelle étape difficile, deux jours après la journée de repos, allait sans aucun doute voir de nouveau une grosse bataille pour la prise d’échappée. Grimpeurs, baroudeurs, puncheurs et autres allaient sans aucun doute vouloir prendre la poudre d’escampette pour tenter d’aller chercher une victoire d’étape. Avec un col de près de neuf kilomètres pour entamer cette étape, le départ fut musclé. Julian ALAPHILIPPE roulait en personne pour tenter de créer un groupe, et ainsi de former une échappée, notamment pour son coéquipier Mauri VANSEVENANT, meilleur grimpeur que lui. Mais il a finalement fallu attendre la descente pour voir un groupe s’extirper du peloton, ou en tout cas de ce qui en restait, tellement le départ avait été rapide et très difficile pour certains. Cette fois-ci, l’équipe de Tadej POGACAR laissait partir, mais une nouvelle fois, une autre équipe est venue leur prêter main-forte, la DSM de Romain BARDET, qui voulait être dans l’échappée, mais qui n’a pas pu y aller. Alors, l’écart de deux minutes fondait, et le Français a tenté de sortir à son tour du groupe maillot rose, mais l’Auvergnat a vu que POGACAR ne l’entendait pas de cette oreille, et s’est finalement ravisé. Alors l’échappée a repris du temps, et c’est finalement le jeune Allemand de la EF Education-Easypost, Georg STEINHAUSER (22 ans), qui est allé chercher sa première victoire chez les professionnels, qui plus est sur un Grand Tour.
Etape 18 (Fiera di Primiera > Padova, 178 km) : Tim MERLIER remporte sa deuxième étape devant Jonathan MILAN
Cette 18ème étape entre Fiera di Primiera et Padoue était l’avant-dernière possibilité pour les sprinteurs de pouvoir aller chercher une victoire, avant l’ultime étape dans les rues de Rome. Avec à nouveau un départ en faux plat descendant pendant la première partie d’étape, la moyenne kilométrique allait être élevée. Un groupe de cinq coureurs a ouvert la route pendant la quasi-totalité de l’étape : MAESTRI, HONORE, FIORELLI, PIETROBON et AFFINI. Les équipes de sprinteurs derrière ne prenaient aucun risque, et ne laissaient presque pas de marge à ces cinq échappés. Ils ont donc été repris pour qu’un sprint massif ait lieu, et dans les rues de Padoue, c’est le Belge Tim MERLIER qui a levé les bras pour la deuxième fois sur ce Giro. Jonathan MILAN, très mal placé à l’entrée de la dernière ligne droite, a bénéficié de l’arrêt du travail de ses coéquipiers à l’avant du peloton, qui pensaient qu’il était dans leur roue, pour se rapprocher de la tête. Malgré un gros effort de fourni, il ne put revenir sur MERLIER, qui pour la première fois de sa carrière s’impose une deuxième fois sur un Grand Tour.
Etape 19 (Mortegliano > Sappada, 157 km) : Andrea VENDRAME piège tous les autres baroudeurs pour s’offrir sa deuxième victoire d’étape sur son Tour national
Cette 19ème étape était la dernière du premier Grand Tour de la saison pour les baroudeurs. Une étape assez courte (157 kilomètres), qui allait une nouvelle fois se décider sous la pluie et le mauvais temps. La bataille pour prendre l’échappée fut encore une fois rude, et ce n’est qu’après une trentaine de kilomètres qu’un groupe sorti. Ils étaient en tout 19 à l’avant, dont ALAPHILIPPE, NARVAEZ, PLAPP, SANCHEZ, STEINHAUSER, HERMANS, TRATNIK, et d’autres. Une étape qui s’est clairement décidée entre ces hommes-là, puisque derrière, le peloton avait clairement fait rideau, pour la première fois de ce Giro. Plus de 15 minute de retard à l’arrivée de cette étape pour le groupe du maillot rose, soit une étape tranquille. À l’avant, ils n’étaient plus que six en tête, mais c’est Andrea VENDRAME qui a profité d’une descente avant la montée finale pour pouvoir aller chercher la deuxième victoire de sa carrière sur le Giro, la deuxième pour son équipe Décathlon-AG2R, après celle de Valentin PARET-PEINTRE lors de la 10ème étape.
Etape 20 (Alpago > Bassano del Grappa, 184 km) : Tadej POGACAR écrase une dernière fois le Giro pour remporter sa 6ème victoire d’étape
Le scénario de cette avant-dernière étape de ce Tour d’Italie 2024 semblait déjà tout écrit avant même le début de cette étape. Une double ascension du Monte Grappa (18,1 km à 9,2% de pente moyenne), un passage tout proche de la frontière slovène, là où est originaire le porteur du maillot rose et incontestable leader de ce Giro 2024, et une arrivée après une descente. Rien ne semblait pouvoir priver Tadej POGACAR d’une sixième victoire sur son premier Grand Tour italien en ce samedi après-midi. Et comme prévu, si une échappée a tenté de prendre du champ, en vain, le Slovène a mis ses hommes à rouler dès la première ascension. Dans celle-ci, Giulio PELLIZZARI s’en est allé chercher les points pour le classement de la montagne, pourtant assuré d’être ramené par POGACAR le lendemain à Rome, afin d’en être le deuxième, lui qui vit son premier Grand Tour, à 20 ans seulement. S’il était encore en tête dans la deuxième ascension, POGACAR attaquait à 36 kilomètres du terme, soit à six kilomètres du sommet. Il s’en est allé chercher, comme prévu, sa sixième victoire d’étape, pour sa première participation au Giro, et s’offrir le Classement Général, qui ne faisait déjà plus débat depuis un petit moment.
Etape 21 (Roma > Roma, 125 km) : Tim MERLIER rejoint MILAN au nombre de victoires sur ce Giro
La traditionnelle et dernière étape d’un Grand Tour est très généralement dédiée aux photos, aux rigolades, aux festivités, pendant une grosse partie de l’étape, avant l’entrée dans le circuit final de cette ultime étape, où quelques attaques pourront venir embêter les équipes de sprinteurs. Cette étape dans les rues de Rome n’a pas échappé à la règle, puisque pendant la première partie d’étape, c’était plutôt tranquille, avec différentes équipes qui se mettaient en rangs pour se féliciter pour leur Grand Tour. Puis, lors de l’arrivée dans le circuit final, ça rigolait un peu moins, notamment lorsqu’un groupe de quatre coureurs, dont deux Français ont faussé compagnie au peloton : COSTIOU, MARCELLUSI, BAUDIN et HONORE ont compté jusqu’à 30 secondes d’avance, avant de finalement être repris à 15 kilomètres du but. Sur un final particulier, où la ligne était placée sur des pavés pendant 200 mètres, c’est Tim MERLIER qui a une nouvelle fois devancé Jonathan MILAN, qui terminera meilleur sprinteur de ce Tour d’Italie 2024. Comme il avait remporté la Nokere-Koerse le 13 mars dernier, le Belge s’est imposé en force, alors que son adversaire Italien était parvenu à revenir dans le peloton pour faire le sprint, après qu’il ait subi un ennui mécanique à 8,5 kilomètres du terme.
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