En ce mois de juin, l’heure est au bilan de fin de saison pour les clubs amateurs. Nous avons pu échanger avec Baptiste MONTABRUN, coach du FC Fuilet-Chaussaire. Il est revenu sur la belle saison de ses joueurs en Départementale 1 et en coupe.

Bonjour Baptiste, pouvez-vous revenir avec nous sur votre saison avec Fuilet-Chaussaire ?

« On avait trois équipes d’inscrites en championnat cette année, une D1, une D3 et une D5. La saison s’est plutôt bien passée pour l’équipe première, avec un début, je dirais, tonitruant, avec un sixième tour de Coupe de France, une première partie de championnat où on marque beaucoup de points pour presque assurer le maintien, en fin janvier. On a, en revanche, eu une saison compliquée pour notre équipe B, qui a eu du mal à trouver un équilibre en D3 et qui descend cette année en D4. Ensuite, une belle saison pour l’équipe 3 qui termine quatrième de son championnat. C’était l’objectif quand c’était fixé, donc c’est une très bonne saison pour notre équipe C. Pour revenir sur l’équipe première, ce qui est dommage, c’est cette deuxième partie de saison où, avec les blessures qu’on a eues, on a eu du mal à repartir et on termine cinquième du championnat de D1. Ça reste une bonne saison, mais on peut avoir un petit peu de regret de ne pas être resté un peu plus dans la course à la montée. On a manqué globalement d’effectifs et les blessures nous ont fait mal. Au final, on a eu du mal à avoir une dynamique en équipe B parce que les joueurs devaient pallier les blessures et monter avec l’équipe A ; on a dû faire l’escalier, en fait. »

Concernant l’équipe première, vous avez terminé cinquième. Est-ce que c’était l’objectif que vous vous étiez fixé en début de saison ?

« Pas du tout. En toute honnêteté, même quand on a été premiers, on ne s’est pas forcément emporté. L’objectif de début de saison, il était clair, c’était le maintien. On a eu des départs la saison dernière où on était un peu dans le doute, et sur ce début de saison, il fallait qu’on reconstruise des choses dans l’équipe, qu’on remette des choses en place avec d’autres joueurs. L’objectif de maintien, il était primordial et même à aucun moment, on ne se disait qu’on allait pouvoir avoir les épaules pour être premiers à la mi-saison. Mais avec du sérieux et du travail, ça a plutôt bien marché. Le groupe a bien pris, et avec une bonne préparation, bien sérieuse des joueurs, ça fait qu’ils se sont récompensés avec ce sixième tour de Coupe de France, cette bonne première phase. Mais oui, au départ, on se voyait à jouer un maintien en D1, car il était loin d’être acquis en début de saison. »

L’objectif au début, c’était plus recréer un collectif, retrouver la cohésion ?

« C’est ça, complètement. Moi, c’était ma première année en tant que coach, on ne voulait pas s’emballer. On ne voulait pas voir les choses trop en grand. Le fait d’être dans l’incertitude, ça fait qu’on avait mis ça comme objectif. Après, rendu à la mi-saison, on s’est prêté au jeu. Quand on était premiers, on a revu un peu l’objectif. On ne s’est pas forcément dit qu’on allait rester en haut et jouer cette montée, mais plutôt viser un top 4, un top 5 sur la fin. Une fois l’objectif de maintien éloigné, nos objectifs ont évolué au fur et à mesure. »

Pour vous, cette saison, quels ont été les points forts de l’équipe ?

« Les points forts, c’était cette grosse cohésion d’équipe. On a 90 % des joueurs qui sont formés au club et qui jouent ensemble depuis tout petit. Il y a eu ce petit déclic dans la cohésion de groupe, dans les forces que pouvaient avoir les joueurs. Après, dans le jeu, on était défensivement costauds. On avait un peu plus d’expérience défensivement, notre assise défensive a permis à nos joueurs offensifs d’avoir plus d’occasions. Offensivement, on avait trois joueurs qui étaient en forme, on a réussi à trouver une dynamique. Par la suite, toute l’équipe a suivi. Défensivement, on était très bien, et en attaque, c’est venu avec le temps, dans la confiance. Tout le monde s’est mis dans le moule. On n’avait pas forcément de joueurs au-dessus. C’est ça notre qualité, c’est de ne pas avoir de joueurs au-dessus, d’avoir une équipe homogène. D’être une équipe qui met du cœur, qui met de la cohésion dans l’équipe. Oui, c’est notre plus grosse force. »

Vous avez évoqué des blessures, est-ce que pour vous, dans le jeu, il y avait autre chose qui vous a empêché d’être plus haut au classement ?

« Mis à part les absences, je dirais que c’était une des premières fois qu’on prenait la tête d’un championnat aussi rapidement. On a peut-être eu du mal à gérer cette pression, du mal à se rendre compte d’où on était. Le fait de ne pas se mettre d’objectif sur cette montée et de s’y retrouver, ça a été peut-être pris moins au sérieux. Du coup, il y a l’investissement qui baisse un peu, parce qu’on a l’impression que l’objectif (le maintien) est déjà rempli. Je pense que c’est ça, en plus du manque d’expérience sur certains matchs. Quand on a eu des matchs moyens, ça a souvent basculé du côté de l’adversaire parce qu’on n’avait pas ce brin d’efficacité qu’il faut avoir pour jouer cette montée. Sur cette deuxième phase, ce qui a fait défaut, c’est le manque de concurrence, le manque d’efficacité et le manque d’objectif après s’être retrouvé à la première place. On n’avait pas de repères. »

Vous l’évoquiez, c’était votre première année en tant que coach. Est-ce qu’il y a des aspects du jeu sur lesquels vous vouliez insister ?

« On a des infrastructures qui sont plutôt compliquées, surtout en hiver. L’objectif était de retravailler quelque chose autour du jeu, de se baser vraiment sur un système de jeu pour parfaitement le maîtriser. Les gars ont trouvé pas mal de repères sur un système, donc on a travaillé des choses à l’intérieur de ce système. On s’est vraiment focalisé défensivement sur comment travailler notre bloc, avoir des repères entre tout le monde. C’est ce qui manquait un petit peu. Ensuite, on a réfléchi à comment on joue avec les joueurs qu’on a, à quel moment, et comment adapter des choses dans le jeu qui correspondaient aux gars avec leurs qualités. C’est ça, vraiment jouer avec les qualités des joueurs sur cette année. Ça fait que, globalement, ils ont fait une bonne saison avec de très bons aspects dans le jeu. Les gars ont progressé tout le long de la saison. »

Pour terminer, comment appréhendez-vous la saison prochaine ?

« L’objectif, ça reste le maintien, on préfère partir sur cette base. On ne sait pas comment va évoluer le championnat. Il y a toujours de belles équipes qui se renforcent souvent en juin. Avec cinq descentes de Régional 3, on ne préfère pas se baser sur un gros objectif. Mais on a cet ADN au club de faire des parcours en coupes. C’est primordial, on veut faire vivre des émotions à nos supporters, fédérer les personnes autour du club. C’est au-delà des résultats. Le plus important, c’est qu’on ait du monde qui nous suive le week-end, qu’on donne du plaisir aux supporters de venir. Je pense qu’il y a tous ces aspects-là. Les victoires viendront d’elles-mêmes. Mais c’est à nous d’aller créer des émotions, pour faire bouger le club, pour l’animer, pour créer une dynamique dans notre groupe senior. La saison est très longue. On espère faire une bonne première partie, se maintenir et faire évoluer les objectifs progressivement, comme cette année, mais avec un peu plus de continuité sur la fin de saison. »