Fils du sélectionneur de l’équipe de France de hockey sur glace, Brian Henderson, international français et attaquant des Ducs d’Angers, nous retrace son parcours de hockeyeur et nous donne son avis sur le hockey sur glace en France. Entretien.

Bonjour Brian, pouvez-vous nous raconter votre parcours de hockeyeur ?

“J’ai débuté le hockey sur glace à l’âge de six ans et j’ai effectué toutes mes classes au Canada, pendant mon parcours universitaire. Je suis ensuite arrivé en France et à Amiens, en suivant mon père, lui-même hockeyeur professionnel. J’ai alors évolué aux Gothiques d’Amiens en U18 et U22. Après un retour au Canada, je suis revenu évolué en France afin de devenir hockeyeur professionnel à Amiens, en catégorie France U22, puis en professionnel, en Ligue Magnus.”

Et depuis, vous jouez sous les couleurs des Ducs d’Angers ?

“Oui, en effet, après les Gothiques d’Amiens, je suis arrivé sur Angers. Je viens de terminer ma septième saison. J’évoluerai encore la saison prochaine sous les couleurs angevines.”

Pourquoi avoir choisi de rejoindre l’équipe d’Angers ?

“Au départ, Angers a été le premier club à se manifester pour me recruter. Le projet sportif était intéressant et j’y ai adhéré. En plus, le club avait, à ce moment-là, de bons résultats. Je me donne d’ailleurs la possibilité de finir ma carrière ici.”

Aviez-vous pensé à jour, à devenir joueur de hockey sur glace professionnel ?

“Je ne me suis jamais posé la question d’être un jour, hockeyeur professionnel. Cela s’est fait naturellement avec ma progression.”

Avez-vous des objectifs personnels ?

“Je n’en ai plus forcément actuellement. Je pense qu’il est trop tard maintenant pour jouer à l’étranger dans un club plus important. Je me donne encore quelques années à jouer en France, et pourquoi pas y finir ma carrière. Ensuite j’aurai le temps pour réfléchir à ma reconversion.”

Justement, avez-vous des idées de reconversion ?

“Pourquoi pas un jour, devenir entraîneur de hockey sur glace. Je compte me former avec un diplôme d’État, option hockey sur glace. Je commencerais par la formation des équipes de jeunes, et pourquoi pas ensuite, gérer une équipe professionnelle, si cela se présente. Je pense que cela pourrait être une suite logique. Cette saison, je m’occupais déjà, de la catégorie juniors au club. Mais, avec le nombre de matchs qui vont se rajouter la saison prochaine, je ne vais pas pouvoir continuer. Je donne la priorité à ma carrière de joueur.”

Avez-vous des personnes qui vous ont marqué ?

“Je pense à mon père Dave (actuel sélectionneur de l’équipe de France de hockey sur glace). C’est lui qui m’a fait découvrir le hockey sur glace, depuis ma plus jeune enfance. Il m’emmenait souvent patiner. Il a commencé à jouer à Montréal, avant de faire toute sa carrière professionnelle aux Gothiques d’Amiens. C’est comme cela que je suis arrivé dans le monde du hockey sur glace tout naturellement. Concernant les différents entraîneurs que j’ai pu avoir, je n’en ai pas spécialement qui ont pu me marquer. Cependant, ce qui a été bien avec eux, c’est que j’ai pu voir différentes formes de managements. Chacun d’entre eux a pu m’apporter quelque chose à leur niveau.”

Avez-vous des événements qui resteront dans votre mémoire ?

“Je dirais mon premier trophée en coupe de France avec les Ducs d’Angers. Il y a aussi ma première sélection avec l’équipe de France, lors d’un championnat du monde. Ce qui m’avait le plus marqué, c’était le fait de représenter son pays lors d’une compétition et de porter le maillot bleu.”

Quelles sont vos qualités ?

“Je suis quelqu’un qui me donne toujours à fond, qui ne lâche rien, avec une force mentale. Je reste aussi toujours positif. Même si j’ai l’esprit compétiteur, j’ai toujours du respect pour les autres.”

Quel bilan tirez-vous de votre saison avec les Ducs d’Angers et comment voyez-vous la saison prochaine ?

“Le championnat va évoluer la saison prochaine, avec plus de matchs et plus d’équipes. Précédemment, je trouvais qu’il y avait trop d’écart de niveau, entre les grosses équipes et les plus petites. Alors que maintenant, le championnat est plus homogène. Concernant notre saison, après une saison régulière correcte, on a puisé beaucoup d’énergie lors de notre demi-finale de playoffs contre le Gamyo Épinal. On a réussi à arracher la qualification pour la finale lors du septième et dernier match de la série, en jouant à fond jusqu’au bout. Puis en finale, avec la fatigue de la saison, ajoutée aux nombreux blessés, nous n’avions plus les armes pour lutter contre les Dragons de Rouen.”

Qu’est-ce qu’il manque aux Ducs d’Angers pour remporter enfin le titre de champion de France ?

“Je pense un peu de chance et surtout un effectif au complet jusqu’au bout de la saison, avec l’énergie en plus. J’espère que j’aurais la chance de le vivre avec Angers, car nous avons une bonne ambiance de copains. Le groupe est uni et solidaire. Le recrutement se fait avant tout sur l’esprit d’équipe avant la qualité du joueur.”

Parlez-vous de votre entraîneur chez les Ducs d’Angers, Jean-François Jodoin ?

“C’est sa première saison aux Ducs d’Angers en tant qu’entraîneur, mais aussi d’une équipe professionnelle de hockey sur glace. Ce fut une année d’adaptation pour lui et une année de transition pour le club.”

Quel est votre avis sur la patinoire du Haras ?

“Même si j’aime bien l’actuelle patinoire du Haras, j’espère que la nouvelle patinoire va aboutir. Car forcément, avoir une patinoire plus grande, pouvant accueillir plus de public, est plus motivant pour les joueurs. Même si nous avons actuellement de bons résultats sportifs, avoir de plus grandes installations, ne pourront qu’attirer de nouveaux joueurs.”

Quelles sont, selon vous, les qualités d’un hockeyeur ?

“Un bon hockeyeur doit être travailleur, déterminé sur la glace, avec une bonne personnalité.”

Pensez-vous que c’est la raison des résultats faibles de la France au niveau international ?

“Je pense qu’en dehors de l’aspect culturel et de coût, les instances devraient se pencher un peu plus sur la promotion du hockey sur glace. Elle se doit de travailler dans sa communication, médiatiser un peu plus notre sport, organiser des événements internationaux. Elle doit mieux structurer la formation de nos jeunes, car cela fera la réussite de l’équipe nationale. Il faudrait aussi qu’il y ait une règle dans notre championnat, en obligeant les clubs à avoir au moins dix joueurs français dans leurs effectifs.”

Pour finir, avez-vous des regrets sur votre parcours ?

“Je ne vis pas avec les regrets, car je suis content de mon parcours de joueur professionnel de hockey sur glace, mais si j’en avais un, je dirais de n’être pas resté plus longtemps au Canada pendant l’université, afin d’avoir la chance de jouer en National Hockey League (NHL).”

Brian HENDERSON

Né le 22 Novembre 1986, à Amiens

Nationalité : Franco-canadien

International A : France

Taille : 1,80m

Poids : 82 kg

Club actuel : Ducs d’Angers

Ancien club : Gothiques d’Amiens

Numéro de maillot : 22