Ancien athlète de haut niveau et ex-international français en saut en hauteur, Fabrice SAINT-JEAN nous a accordé un entretien, dans lequel il revient pour nous sur la naissance de cette passion pour s discipline sportive, mais également sur sa carrière et sur ce qu’il fait actuellement.

Bonjour Fabrice, est-ce que vous pouvez tout d’abord vous présenter rapidement ?

“Je m’appelle Fabrice SAINT-JEAN, je suis ancien sportif de haut niveau de saut en hauteur, discipline que j’ai pratiqué pendant 22-23 ans. J’ai commencé l’athlétisme comme tout le monde, dans le sens de la découverte, de l’initiation, et puis petit à petit, je me suis pris au jeu de la compétition, notamment dans le fait de pouvoir voyager dans les compétitions locales étant plus jeune.”

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de l’athlétisme, et pourquoi plus particulièrement le saut en hauteur ?

“J’avais fait du basket avant d’aller sur l’athlétisme, et finalement, ce sport, c’est quand même une autre approche, c’est collectif. C’est pourquoi j’avais envie de me recentrer un peu sur moi-même en voulant faire du saut en hauteur, pour développer certaines qualités plus individuelles. Quand j’y repense, c’est un peu par hasard que j’ai découvert cette discipline. Pour une compétition, je devais dépanner l’équipe locale de mon collège dans cette discipline. Le professeur d’EPS de l’époque est venu me voir pour me demander si j’avais envie de le faire, et moi, j’étais ravi à l’époque, c’est donc pourquoi j’ai accepté ! Au final, je passe la barre des 1,70 m quand même à l’âge de quinze ans, ce qui n’est pas rien ! L’enseignant est donc venu me demander si je souhaitais revenir pour m’entraîner sur cette discipline : il avait détecté quelque chose en moi. Pendant les semaines qui ont suivi, je ne me suis pas entraîné sur le saut en hauteur, mais pour les cross, car c’était la période. Puis au fur et à mesure de la saison, j’ai commencé à travailler sur la technique de cette discipline. Ma progression m’a amené à m’inscrire dans une association, ce qui m’a amené par la suite à réaliser un gros résultat (2,24m), ce qui, par la suite, m’a incité à m’entraîner et à m’engager pleinement dans la discipline, notamment dans la technique.”

Quel regard portez-vous sur votre carrière (plusieurs fois vice-champion de France, champion de France en salle en 2011, sélections en équipe de France) ? En êtes-vous globalement satisfait ?

“Franchement, j’essaie d’y repenser de temps en temps, et c’est vrai que le sport, parfois, ça part de rien ! J’avoue que je suis totalement satisfait de ce que j’ai pu produire tout au long de ma carrière, parce qu’à la base, je voulais devenir basketteur professionnel, et c’était la chose qui m’obnubilait. Je suis finalement tombé amoureux de cette discipline rapidement, notamment, car on y apprend certaines règles de vie, que ce soit le partage, l’écoute, qui étaient des choses très importantes pour moi à l’époque, parce que j’avais besoin de cadre pour me canaliser à cette époque. Même encore aujourd’hui, je me sers de ces règles pour construire ma vie professionnelle ou familiale.”

Aujourd’hui, vous travaillez au Décathlon des Ponts-de-Cé, et vous êtes coach sportif à votre compte. Comment parvenez-vous à gérer cette double casquette ?

“Je ne vais pas vous le cacher, c’est vrai que je suis face à un petit dilemme, car je fais énormément d’heures, mais c’est ce qui me passionne, et, en fin de compte, j’aime passer énormément d’heures dans mes passions. Avec les clients au quotidien, j’aime prendre le temps avec eux lorsqu’ils ont des questions sur leur pratique, peu importe de quel sport il s’agit. Cela me pousse finalement à m’impliquer vraiment dans ce que je fais ! Je vais vous le dire, je ne regarde plus les horaires, mais les contrats sur lesquels je vais pour pouvoir aller dans le sens que je souhaite. Concernant le coaching, c’était quelque chose que j’avais mis en retrait pendant mes années de sportif de haut niveau, car je n’avais pas le temps. Mais depuis trois ou quatre ans, j’ai relancé le projet, et il y a beaucoup de gens qui souhaitent travailler avec moi. J’interviens dans des associations, que ce soit avec des personnes qui font des compétitions ou pour le loisir, j’interviens également dans des entreprises. C’est là qu’est le cœur de mon métier finalement, c’est du personnel, car je débarque littéralement chez les gens pour leur faire faire du sport, que ce soit des gens ou des anciens. Je m’entête à tenter de faire bouger les gens de chez eux, notamment ceux qui sont sédentaires, ou ceux qui n’ont pas le temps d’en faire ! 

Vous avez aussi fait le marathon de Paris en avril dernier, racontez-nous comment cela s’est passé ? Il a semblé que la dernière partie du parcours a été plus dure, en faux plat montant ?

(Il rigole) Oui, c’est vrai ! C’est la deuxième fois que je me fais avoir par ce parcours, qui est effectivement plus dur dans ses vingt derniers kilomètres. Je ne suis pas spécialement déçu par mon temps, mais plutôt dans ma gestion du parcours. J’ai clairement subi dans les cinq derniers kilomètres, mais ça fait partie du jeu, c’est de l’expérience de prise, qui fait que ça paiera par la suite, une autre fois ! J’ai découvert ici une autre discipline, qu’est la course à pied, qui me donne la possibilité de m’évader dans mon quotidien, aussi bien personnel que professionnel. C’est une discipline qui m’aide à décompresser.”