Au terme d’une rencontre tendue, l’équipe de France s’est qualifiée mardi pour les huitièmes de finale du Championnat du monde en battant la Grèce 3-1 lors de son dernier match de la poule C à Chiang Mai. Les Bleues affronteront dimanche la Chine ou la République dominicaine à Bangkok.

Mission accomplie ! Au moment de débarquer en Thaïlande pour le premier Championnat du monde d’une équipe de France féminine depuis 1974, les joueuses de Cesar Hernandez ne cachaient pas que leur premier objectif était de sortir de la poule C et de se qualifier pour les huitièmes de finale. Cela passait par une des premières places de la poule et donc, après la victoire face à Porto Rico (3-1) vendredi dernier et la courte défaite contre le Brésil dimanche (3-2), par un succès face à la Grèce, 28e nation au classement mondial.

Avant la compétition, Héléna Cazaute se méfiait de cette formation hellène qu’elle jugeait supérieure à Porto Rico pourtant mieux classé (18e), la capitaine de l’équipe de France avait vu juste : les partenaires de l’ancienne joueuse de Béziers Olga Strantzali, ayant plus à gagner qu’à perdre, ont posé maints problèmes à une équipe de France tendue en début de match et parfois frustrée, au point que les Grecques ont mené d’entrée sur les quatre sets disputés et sont passées tout près de remporter une troisième manche qui s’est avérée décisive. La France a en effet alors sauvé trois balles de set, avant de finalement s’imposer en quatre manches et de valider sa place parmi le top 16 mondial.

La recette de cette victoire ? Des nerfs qui n’ont pas lâché dans l’adversité, une défense qui a fini par se mettre en place, avec une mention spéciale à Juliette Gelin qui aura plongé dans tous les recoins du terrain, un jeu au centre parfois insuffisamment utilisé mais souvent efficace, la bonne entrée de Nina Stojiljkovic au relais d’Enora Danard-Selosse en milieu de deuxième set, et la nouvelle prestation XXL d’Héléna Cazaute, encore meilleure marqueuse de la rencontre (25 points, 19/36 en attaque, 5 blocs, 1 ace) et si précieuse dans les moments chauds.

Les réactions :

Cesar Hernandez, entraîneur de l’équipe de France : « La Grèce a réussi aujourd’hui à nous poser des problèmes, comme on l’avait fait dimanche face au Brésil. Au premier set, elles nous ont « tués », c’était vraiment difficile de les arrêter, elles étaient vraiment fortes en attaque et en défense. Ensuite, nous sommes peu à peu rentrées dans le match que nous avions besoin de faire, nous avons bien contrôlé le deuxième set. Dans le troisième, elles ont bien commencé, nous n’arrivions pas à les contrôler, mais dans la dernière partie du set, nous avons vraiment fait du très bon travail, ce qui nous a permis de revenir et de gagner cette manche, c’était vraiment la clé du match. Même si dans la quatrième, on a encore eu des difficultés au début, il a fallu se remobiliser pour faire tourner le score et arriver à la fin à lâcher les émotions et les nerfs liés à ces situations difficiles. Parfois, c’est bien de gagner en jouant bien, mais c’est aussi bien de gagner en jouant mal, ça rend plus fort mentalement, ce qui était le cas aujourd’hui. Ce n’était pas un grand match de volley-ball, mais nous avons réussi à nous imposer. Cette qualification était notre objectif, on peut dire que la mission est accomplie, maintenant j’ai dit aux joueuses que je voulais qu’on continue à écrire l’histoire de cet été. On sait que le niveau va encore s’élever avec une grosse équipe face à nous, la Chine ou la République dominicaine, mais nous n’avons rien à perdre. Nous allons bien étudier notre adversaire et aborder ce huitième de finale avec confiance et avec le rêve de se dire que c’est possible. On a réussi à poser des problèmes au Brésil, nous devons faire la même chose. »

Nina Stojiljkovic, passeuse de l’équipe de France : « On s’attendait à ce que la Grèce lâche les chevaux, parce qu’on était favorites sur le papier et qu’on jouait la qualification. Cet été, on n’a pas eu de match avec un tel enjeu, donc on savait qu’il y aurait de la pression. La Grèce a vraiment bien commencé le match, mais on n’a vraiment pas lâché, on a réussi à se poser, à imposer notre jeu et on a continué à y croire. Malgré le fait que c’est notre premier Championnat du monde depuis 51 ans, on tenait à cette qualif pour confirmer ce qu’on fait depuis presque dix ans et notre ascension au ranking mondial. Notre expérience de l’été nous a bien servies sur les troisième et quatrième sets, on a eu un bon mix de détermination et de lucidité dans le troisième, ce qui nous a permis de faire cette petite remontada qui a été importante. Mon entrée en jeu ? Je me tiens prête dès qu’il faut rentrer, je porte aussi derrière moi dix ans d’étés avec l’équipe nationale, ce qui m’a permis de rentrer sereinement. Et c’était la qualif ou rien, il fallait tout donner ! Maintenant, on va être outsiders, on va avoir plus de liberté, on a montré deux fois contre le Brésil qu’on était capables de montrer un niveau de jeu intéressant, donc je pense qu’on peut faire un hold-up, c’est pour espérer battre un jour ce genre d’équipe qu’on continue à travailler. »

Juliette Gelin, libéro de l’équipe de France : « Je suis trop contente ! Même si on savait que ça allait être dur, on est vraiment revenues de l’enfer, on était au bout de notre vie, on s’est fait tellement peur, parfois, on n’y a plus cru, mais on a réussi à trouver les ressources individuelles et collectives, on peut vraiment être fières de nous ! Gagner un match en jouant aussi mal, c’est en général les grandes équipes qui font ça, ça veut dire qu’on passe des caps et qu’on commence à ressembler à ces grandes équipes. »