Comme en juillet en Volleyball Nations League, l’équipe de France féminine a fait trembler le Brésil en menant de deux sets dimanche lors de son deuxième match du Championnat du monde à Chiang Mai, mais s’est inclinée au tie-break. Les Bleues devront battre la Grèce mardi pour se qualifier pour les huitièmes de finale.
Le 10 juillet dernier à Chiba (Japon), l’équipe de France avait créé la surprise en poussant le Brésil, deuxième mondial, au tie-break lors de la phase de poules de la Volleyball Nations League. Six semaines plus tard à Chiang Mai, les Bleues ont encore une fois regardé leurs rivales dans les yeux pour cette fois mener de deux sets après une très grosse entame de match, pour finalement plier dans un tie-break encore plus serré qu’à Chiba.
Autant dire que même s’il y avait de la fierté dans les yeux des joueuses tricolores à l’issue de la rencontre, elle se mêlait à une certaine déception d’être passée si près d’un exploit retentissant face à une des meilleures nations de la planète volley, que la France affrontait seulement pour la troisième fois en match officiel. Ce qu’il a manqué aux Bleues pour remporter ce deuxième match du Mondial, ce qui aurait été synonyme de qualification pour les huitièmes de finale ?
Sans doute un peu plus de munitions en attaque, car si le Brésil a beaucoup souffert dans les deux premiers sets dans ce secteur, souvent poussé à la faute par la présence française au contre, il a pu compter sur son banc et son bloc, un de ses gros points forts (19 blocs contre 12), pour renverser le match.
Reste que les Brésiliennes ont beaucoup souffert, deux fois de suite en un peu plus d’un mois, ce n’est plus du hasard et clairement la preuve que cette équipe de France inspire de plus en plus de respect à ses adversaires. Les Bleues auront notamment offert deux premiers sets de très haut niveau, avec une très bonne qualité de réception qui a permis aux attaquantes tricolores de se montrer intraitables en attaque, particulièrement Héléna Cazaute (13 points sur ces deux sets pour 20 en tout, meilleure marqueuse du match).
Le premier a basculé dans le camp tricolore en début de money-time (20-18), les joueuses de Jose Roberto Guimaraes ne trouvant pas de solutions pour percer la bonne défense adverse, d’où plusieurs fautes qui ont permis à la France de remporter la manche (25-21). Scénario presque identique dans le deuxième, avec une bonne série au service d’Amélie Rotar (12 points) qui permet aux Bleues de prendre le score au meilleur moment (20-17), la qualité de service d’Iman Ndiaye (18 points), qui signe le premier ace du match, faisant la différence pour leur permettre de prendre deux sets d’avance après le 13e point d’Héléna Cazaute (25-20).
Malmené, le Brésil cherche alors des recours sur son banc et les trouve avec Rosamaria qui signe une entrée tonitruante au troisième set, permettant à son équipe de creuser l’écart à mi-set (9-14) puis de prendre le large après une succession de blocs qui enflamme la salle (12-22), Bergmann concluant (15-25). Les coéquipières de la capitaine Gabi (18 points) poursuivent sur leur lancée dans la quatrième manche (9-16), et si les Bleues reviennent un moment à quatre longueurs (15-19) après une roulette de Lucille Gicquel (entrée en jeu) et un bloc signé Sabine Haewegene (entrées en jeu), imitée par Eva Elouga (10 points), le Brésil reprend de la marge et égalise après un nouveau contre signé Bergmann (17-25).
Comme à Chiba, les deux formations en sont quittes pour un tie-break, bien entamé par la France qui fait le premier break après un ace heureux d’Iman Ndiaye (3-1). Les Sud-Américaines répliquent grâce à Gabi après une grosse défense de la libéro Marcelle, très précieuse tout au long du match (6-8). Avantage qu’elles parviennent à conserver jusqu’à s’offrir trois balles de match (11-14). Les Bleues en sauvent deux avant de finalement plier sur une ultime attaque de Bergmann (17 points), qui aura retrouvé son efficacité au meilleur moment (13-15).
Alors que les Brésiliennes exultent, preuve qu’elles auront été poussé dans leurs retranchements, les Françaises peuvent sortir la tête haute, les années d’expérience du Brésil au plus haut niveau mondial ayant sans doute joué dans cette issue, mais comme le confiera après-coup leur entraîneur Cesar Hernandez, un tel match ne peut que leur servir pour l’avenir. L’avenir immédiat passera mardi par un match couperet face à la Grèce (qui a battu Porto Rico 3-1), véritable seizième de finale, puisque le vainqueur accompagnera le Brésil en huitièmes de finale.
Réactions :
Cesar Hernandez, entraîneur de l’équipe de France : « Je suis un peu triste parce que je pense que les joueuses méritaient de remporter la victoire. Nous avons très bien joué dans les deux premiers sets, mais le Brésil a réussi à bien revenir, notamment parce qu’au troisième set, ils ont fait rentrer la pointue Rosamaria qui est une joueuse avec beaucoup d’expérience et que nous avons eu du mal à arrêter. Le tie-break a été très serré, on était présents, on a essayé de trouver des solutions, elles ont fini par faire un break qui leur a donné l’avantage et leur a permis de gagner. Bravo au Brésil, mais je suis fier de mes joueuses et très content du match qu’elles ont livré. On est forcément déçus, parce que nous étions vraiment proches, mais un match comme ça est encore une grande expérience pour continuer à grandir. Nous savons que nous devons jouer vingt fois contre le Brésil pour le battre, nous étions près à Chiba, aujourd’hui aussi, il nous faudra encore dix-huit matchs pour y arriver, mais on se rend compte que sur ce match, nous étions encore plus proches d’elles qu’il y a un mois au Japon, alors que le Brésil aujourd’hui était plus fort que celui qu’on avait affronté en VNL, donc c’est la preuve qu’on s’améliore, c’est un point important à retenir. Maintenant, nous devons battre la Grèce, ce sera un match couperet, comme un premier tour de playoffs, dans la mesure où celui qui gagnera se qualifiera pour les huitièmes de finale, ce qui est notre objectif. Je suis content, parce que ce sera encore un nouveau cas de figure pour nous, en VNL, nous n’avons pas joué ce genre de match à quitte ou double, c’est le genre d’expérience à laquelle on veut être confrontés si un jour on veut aspirer à jouer des quarts de finale ou des demi-finales. »
Héléna Cazaute, réceptionneuse/attaquante et capitaine de l’équipe de France : « On peut être fières de ce que nous avons fait ce soir. Il y a forcément un peu de déception, parce qu’on n’arrive pas à conclure, mais on sait que face à ces équipes-là, il faut toujours s’attendre à une réaction et ça a été le cas ce soir. Elles sont 14 joueuses, Rosamaria est entrée et a fait la différence, ce changement nous a embêtées, on a peut-être moins bien servi sur les trois derniers sets, moins bien défendu aussi, alors qu’elles ont beaucoup plus défendu, ce qui était moins le cas dans les deux premiers, il y a plein de petits détails qui ont fait la différence. Mais bravo à notre équipe, car on n’a pas lâché, on ne perd que 15-13 au tie-break. C’est dommage, mais il y a beaucoup de positif et je kiffe vraiment de jouer avec cette équipe. C’était trop bien ce soir et j’espère qu’on aura l’occasion de rejouer des matchs comme ça. »








