Qualifiée pour les huitièmes de finale du Championnat du monde, l’équipe de France féminine sera opposée à la Chine dimanche à Bangkok (à 12h). Pour la libéro tricolore Juliette Gelin (23 ans), les Bleues ne doivent nourrir aucun complexe.
Comment as-tu vécu le match de mardi face à la Grèce (3-1), synonyme de qualification pour les huitièmes de finale ?
« C’était un vrai 16e de finale et ça a été un match très éprouvant nerveusement, nous sommes passées par beaucoup d’émotions très fortes en peu de temps. On a d’abord pris un coup derrière la tête dans le premier set, on s’est ensuite battues tout le match pour être patientes et continuer à croire qu’on allait y arriver, on refusait d’abandonner et de perdre, mais ça été nerveusement très usant. A l’arrivée, il y a eu beaucoup d’euphorie, parce qu’avec cette qualification, on marque l’histoire de l’équipe de France féminine, et le fait que le match ait été si difficile a décuplé les émotions, nous étions encore plus fières de nous. Nous étions aussi heureuses d’avoir bien passé cette première étape et d’avoir confirmé notre bonne première partie d’été avec la VNL. Le fait de refaire un gros match contre le Brésil et de remporter les deux matchs qu’on voulait gagner dans la poule, c’est vraiment une grosse satisfaction, on a réussi à remplir les objectifs qu’on s’était fixés, à savoir sortir de la poule. »
Tu disais après le match que c’est la marque des top équipes de savoir gagner sans très bien jouer, cela est-il un signe de maturité et cela veut-il dire que vous vous rapprochez du top niveau mondial ?
« Je l’espère, oui. Maintenant, on n’a pas encore fait assez de compétitions pour vraiment nous situer au niveau de notre évolution, on pourra le savoir dans quelques années encore. Mais c’est sûr qu’entre le début de l’été et maintenant, on a pris de la maturité, les matchs qu’on était censés gagner en mettant du rythme, on les a gagnés, c’est la preuve qu’on continue à progresser. »
En huitièmes de finale, vous allez retrouver une équipe de Chine qui vous a battues il y a un an aux JO et en juin en Volleyball Nations League, que t’inspire cette équipe ?
« Pour moi, ce n’est pas du tout la même Chine que celle des JO, comme on n’est pas du tout la même équipe qu’il y a un an. Ce qui est sûr c’est qu’on a une revanche à prendre sur elle, car perdre 3-0 lors de la première semaine de la VNL nous a quand même irritées, cette défaite nous est restée en travers de la gorge. Je suis contente parce qu’on a un collectif au complet et, selon moi, prêt à rivaliser avec cette équipe, on en veut vraiment, je pense qu’on peut les déstabiliser. En tout cas, on va rentrer sur le terrain avec l’envie de dominer notre adversaire, de tout donner pour que le ballon tombe côté chinois et pas chez nous, en s’entraidant au maximum et en jouant en équipe. »
Peux-tu nous donner des raisons de croire à l’exploit ?
« Pour moi, battre la Chine ne serait pas un exploit, mais la confirmation du niveau de jeu qu’on produit et des résultats qu’on a obtenus cet été. On est sur une bonne lancée et on affronte une équipe différente, avec des stars qui sont vachement jeunes. Je pense qu’on a peut-être un supplément d’âme par rapport à elles, l’équipe qui gagnera le match sera celle qui en voudra le plus et refusera la défaite, ce sera nous ! »
Peux-tu nous parler du plaisir que tu prends de jouer avec cette équipe de France dont tu es devenue la libéro titulaire cet été ?
« Je m’éclate, je suis vraiment contente de vivre ces émotions avec les filles, du collectif que nous formons avec toutes les filles qui sont super impliquées. Ensemble, on a une vraie force, on l’a prouvé sur tous les matchs, c’est une grosse satisfaction. »
Les 14 Bleues pour le championnat du monde (entre parenthèses, le club de la saison 2025-2026)
- Passeuses : Enora Danard-Selosse (Mulhouse), Nina Stojiljkovic (Zaon Kifisia/Grèce)
- Libéros : Juliette Gelin (Milan/Italie), Amandine Giardino (Le Cannet)
- Réceptionneuses/attaquantes : Amélie Rotar (Götzepe SK Izmir /Turquie), Sabine Haewegene (Chamalières), Nawelle Chouikh-Barbez (Chamalières), Héléna Cazaute (VakifBank Istanbul/Turquie)
- Pointues : Iman Ndiaye (Nilüfer Belediyespor Bursa/Turquie), Lucille Gicquel (Toray Arrows Shiga/Japon)
- Centrales : Amandha Sylves (Pinerolo/Italie), Fatoumata Fanguedou (Chamalières), Eva Elouga (Béziers), Camille Massuel (Cannes)
Le staff : Cesar Hernandez (entraîneur), Fikkret Ceylan, Marius Clerc et Félix André (entraîneurs adjoints), Romain Guivarch (statisticien), Thomas Guillaumond (préparateur physique), Jad Arbid (médecin), Guillaume Peyre (kiné), Marc Francastel (team manager).








