Rencontre avec Carla BREMAUD, la jeune basketteuse angevine et ancienne joueuse de l’Union Féminine Angers Basket. Elle nous explique les raisons d’avoir choisi de tenter l’aventure aux États-Unis, à la fois pour ses études et pour le basket. Elle nous présente son parcours sportif, sa nouvelle vie aux États-Unis, nous parle du système scolaire et nous fait partager ses meilleurs souvenirs. Enfin, elle nous donnera ses conseils pour ceux et celles qui aimeraient tenter une telle aventure, loin de leurs proches et de leur famille. Cerise sur le gâteau, elle participera au mois d’Avril, au All Star Game de la conférence. Entretien.

Bonjour Carla, pouvez-vous, nous présenter votre parcours sportif ?

“J’ai débuté le basket à l’âge de huit ans dans le club de Pomjeannais à la Pommmeraye, où j’ai évolué durant trois années. Puis ensuite, j’ai intégré le club de Cholet Basket pour ma deuxième année benjamine. Entre-temps, je faisais partie des joueuses sélectionnées du département pour l’équipe du Maine-et-Loire. J’ai ensuite intégré le Pôle espoirs des Pays de la Loire à Nantes et de nouveau changé du club. Je suis rentrée à l’UFAB 49 (Union Féminine Angers Basket) pour mes débuts en minimes. Pendant ces deux années minimes, les résultats ont été plutôt bons. Avec la sélection des Pays de la Loire, dont je faisais partie, nous avons été vice-championne de France du TIL national. Avec mon collège et l’équipe du Pôle, nous avons été vice-championne de France UNSS. Et avec mon équipe de l’UFAB, nous avons fini troisième du final four poule B, durant ma première année, puis pour ma deuxième année, troisième du final four poule A, à Salon-de-Provence. A la suite de cela, j’ai intégré le centre de formation de l’UFAB. Durant ma première année, j’ai effectué ma première apparition en Ligue Féminine et l’Été d’après, j’ai participé au championnat d’Europe U16 avec l’équipe de France. Durant mon cursus de centre de formation, j’évoluais entre l’équipe cadette France et espoirs, avec quelques entraînements et sélections avec l’équipe professionnelle. J’ai joué quelques minutes en Eurocup avec l’équipe professionnelle, ce qui fut une très bonne expérience. Nous avons été avec l’équipe cadette durant une année là, championne de France U18 poule B, et quatrième du final four U18 sur ma dernière année de centre de formation, ainsi que troisième au championnat de France UNSS avec le lycée Chevrollier. En juillet 2017, j’ai participé à des tournois de basket en Californie, afin d’être repérée pour intégrer des universités. Et aujourd’hui, je suis aux États-Unis et on a gagné notre championnat. Cela fait maintenant dix ans que je fais du basket.”

Comment êtes-vous arrivée dans le basket et avez-vous pratiqué d’autres sports ?

“Avant de faire du basket, j’ai fait du multisports pendant deux saisons, où j’ai découvert ce sport. Ma maman en avait fait plus jeune également et c’est ainsi que je me suis lancée.”

Racontez-nous comment vous avez été amenée à partir aux États-Unis ?

“Avec ma dernière année de centre de formation pendant un camp d’Été, je me suis entraînée avec un coach américain. L’idée que les études et mon sport restent associés au sein d’une même structure était un point très positif. Les installations pour la pratique dont on m’avait également parlé. Et je souhaiterais réellement me perfectionner en anglais, et le meilleur moyen, c’est d’y être immergée. Du coup, j’en ai parlé avec mes parents et ils m’ont aidé à monter ce projet.”

Que pouvez-vous nous dire sur cette expérience ?

“Déjà d’une, que j’ai progressé en anglais (rire). J’apprends tous les jours, de leur culture, de leur vie quotidienne. Je suis cette année en famille d’accueil, donc je vis à la mode américaine “every day” (tous les jours). Je suis arrivée sans connaître personne et en ne maîtrisant pas du tout la langue, mais je suis rapidement devenue autonome. Depuis que j’y suis, j’ai découvert la Californie, la Floride, qui n’est pas désagréable du tout, et bien sûr l’état du Kansas dans lequel j’évolue.”

Pouvez-vous, nous parler de votre école, de vos études et de votre équipe basket aux États-Unis ?

“Je suis donc en high school dans une petite école privée “Life Prep Academy”, on doit porter un uniforme. C’est une école internationale, donc il y a beaucoup d’étudiants étrangers, des Espagnols, des Turques, des Macédoniens, des Chinois, des Japonais, des Vietnamiens, des Bahamians…, cela nous fait découvrir des cultures du monde entier en plus de celle des États-Unis.

Je suis en 12e grades, ce qui correspond à la terminale, les cours ici sont différents par rapport à la France. Ma priorité était de travailler sur le SAT (concourus d’entrée à l’université), que j’ai réussi et qui a définitivement validé mon billet d’entrée à l’université pour l’an prochain.

Mon équipe de basket était donc constituée que de joueuses étrangères, aucune américaine. Ici, la saison se joue entre novembre et début mars, c’est très court, mais intense. On a joué jusqu’à six matchs en dix jours. On a eu une saison compliquée de mon point de vue, l’intégration, la position de chacune des joueuses, mais on a finalement gagné le championnat. Je fais une bonne saison dans le scoring, ce qui m’a permis d’être sélectionnée pour le All Star Game de la conférence, le 21 Avril.”

Quels sont vos objectifs d’évolution à la dois scolaire et sportif, à court et à long terme ?

“D’un point de vue scolaire, à court terme, c’est d’avoir mon diplôme au mois de Mai. Ensuite, je vais intégrer l’université avec laquelle je me suis engagée en Août prochain et ainsi obtenir mon diplôme à la fin de ce cursus universitaire. Mes objectifs sportifs à court terme sont de faire quatre très bonnes saisons à l’université, de continuer à apprendre, à prendre du plaisir sur le terrain et en dehors, à être plus forte physiquement et mentalement, puis à long terme, c’est de devenir une joueuse professionnelle.”

Quels conseils pourriez-vous donner à une personne qui aimerait vivre votre expérience à l’étranger ?

“Je leur dirai de vraiment y réfléchir dans un premier temps. Il faut être préparé à partir, c’est une décision importante. Tu arrives dans l’inconnu, sans connaissance, très éloigné de ta famille et pendant une longue période. Il faut beaucoup échanger avec des personnes qui ont vécu une telle expérience. Si possible, avoir déjà des contacts aux États-Unis, ce qui a été mon cas. J’ai eu la chance de pouvoir partir un mois complet l’Été dernier en Californie pour faire des tournois, cela m’a confortée dans ma décision. Mais après, il faut s’investir à 100%, y croire et profiter un maximum.”

Quels conseils pourriez-vous donner à une personne qui pratique le basket pour avoir de bons résultats et s’améliorer ?

“Je lui dirai de s’entraîner un maximum dès que l’on en a la possibilité, de ne pas tricher durant les entraînements, c’est à 100% minimum. Il faut aussi se fixer chaque année des objectifs nouveaux, les écrire et les reprendre de temps en temps pour te faire ton propre bilan. Mais il n’y a pas que l’entraînement, il y a aussi tout ce qu’il y a à côté, l’hygiène de vie qui compte et pour les jeunes comme moi, avoir des bons résultats scolaires, avec l’esprit libre pour pouvoir se donner à fond dans ton sport.

Quels sont vos meilleurs souvenirs sportifs ?

“Mon premier souvenir est la troisième place au final four minimes à Salon-de-Provence. Nous avions passé un superbe week-end, l’équipe était très performante, le staff génial et ma famille nous avaient suivis sur l’épreuve. Je jouais également avec mes deux meilleures amies. Ce fut un magnifique moment de partage sportif et extra-sportif. Ensuite, c’est ma participation au championnat d’Europe U16 avec l’équipe de France. Porter le maillot bleu est sincèrement une réelle fierté. Devant sa famille, cela a été très émouvant.”

Pour finir, avez-vous un mot de conclusion ?

“Pour commercer, je voudrais remercier particulièrement les deux premiers coachs qui ont cru en moi, Sylvain Delorme et Aurélien Vittu. Ils m’ont transmis l’amour de ce sport et le plaisir de jouer. Delphine Pasteau, qui a guidé certains de mes choix de club. Puis remercier mes amis, qui m’encouragent et prennent régulièrement de mes nouvelles. J’ai aussi une pensée particulière à mes deux meilleures amies. Et pour finir, ma famille pour m’avoir toujours poussé et être dernière moi, mais principalement mes parents, car sans eux, je n’aurais pas fait tout ce que j’ai réalisé. Ils m’apprennent tous les jours à ne jamais baisser les bras et à vivre mon sport, ma vie avec un maximum de plaisir et d’envie.”

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