Clémence Vieira et Aline Chamereau ont décroché ce dimanche la médaille d’argent au championnat d’Europe de beach-volley, à Düsseldorf (Allemagne). Après un parcours superbe, les Françaises ont cédé d’un rien en finale contre les Ukrainiennes Hladun/Lazarenko (21-23, 21-18, 16-14).

Clémence Vieira et Aline Chamereau ont écrit cette semaine l’une des plus belles pages de l’histoire du beach-volley français. Elles auraient aimé que l’aventure se termine en or, mais les Bleues devront se contenter de cette magnifique médaille d’argent au championnat d’Europe. C’est le meilleur résultat de la carrière des Tricolores de 24 et 29 ans, seulement battues en finale, au bout du suspense, par les Ukrainiennes Maryna Hladun/Tetiana Lazarenko (21-23, 21-18, 16-14).

Jusqu’ici, leur parcours avait été parfait. Clémence Vieira et Aline Chamereau restaient sur deux performances de choix, puisqu’elles avaient éliminé en quarts les Lettones Tina Graudina/Anastasija Samoilova (23-21, 21-14), doubles championnes d’Europe, avant de battre devant leur public les tenantes du titre, les Allemandes Svenja Müller/Cinja Tillmann, en deux sets parfaitement maîtrisés (21-13, 21-16).

C’est ce qui leur a permis d’aborder cette finale en confiance, en mettant rapidement leur jeu en place pour mener 12-9 dans la première manche. Un bon passage des Ukrainiennes a mis les Bleues dans une situation difficile (15-20), mais Clémence Vieira et Aline Chamereau ont sauvé cinq balles de set, sur une belle série au service de Vieira. Sans complexe, elles ont écarté une sixième balle de set avant de conclure victorieusement la première manche (23-21).

La suite sera légèrement en faveur des Ukrainiennes, plus habituées au très haut niveau. Mais après avoir cédé le deuxième acte (18-21), Clémence Vieira et Aline Chamereau ont bataillé jusqu’au bout dans le tie-break, qui s’est joué sur un rien (14-16). Le rêve de titre européen s’est envolé, pour cette fois en tout cas, mais les deux jeunes filles offrent à la France sa première médaille dans un championnat d’Europe depuis Anabelle Prawerman et Cécile Rigaux en 1999.

Ce résultat vient récompenser tout le travail effectué ces derniers mois. A l’issue des Jeux Olympiques, le beach-volley tricolore s’était réorganisé sous la direction du directeur performance Christophe Victor. Un duo de jeunes entraîneurs a été nommé pour s’occuper des équipes féminines, avec Arnaud Loiseau et Youssef Krou, qui a mis un terme à sa carrière de joueur après les JO. Un staff qui comporte également un kiné et une préparatrice mentale.

Les premiers très bons résultats avaient été obtenus en juin avec deux médailles de bronze sur le circuit Beach Pro Tour, au niveau Challenge, à Alanya et Stare Jablonki. Deux performances qui avaient permis à Clémence Vieira et Aline Chamereau d’aborder ce championnat d’Europe avec le statut de tête de série n°5.

Sur cet Euro, la performance d’ensemble des Bleu(e)s est excellente, puisqu’il faut ajouter le quart de finale disputé par Téo Rotar et Arnaud Gauthier-Rat, passés très proches de se qualifier eux aussi pour le dernier carré. Les deux autres paires tricolores en lice, Alexia Richard/Lézana Placette et Rémi Bassereau/Calvin Ayé, avaient su franchir la phase de poules avant de céder en barrages.

Les réactions :

Aline Chamereau, vice-championne d’Europe de beach-volley en compagnie de Clémence Vieira: “A chaud, c’est compliqué. C’est difficile de ne pas être triste d’avoir perdu. C’est la première fois qu’on perd une finale avec ‘Clem’, et c’est horrible ! On avait déjà fini sur des médailles de bronze (sur le Beach Pro Tour notamment, ndlr), et là ça fait vraiment mal, surtout vu le score. Mais le staff et l’entourage nous rappellent très vite que c’est une médaille d’argent, et c’est trop bien ! On a mis tout ce qu’on avait sur le terrain. Il y a seulement de quoi être fières ! Cela fait du bien que notre travail soit récompensé, même si on ne réalise pas encore. C’est aussi important pour le staff, car c’est leur récompense. Nous, cela fait un an et demi qu’on se fait vraiment plaisir sur le terrain avec Clémence. Où est-ce qu’on a passé un cap ? On a mis le focus sur l’aspect communication et mental. Et après, Clémence et moi, on avait aussi besoin de temps, cela ne fait pas si longtemps qu’on joue ensemble, et on avait dû se préparer assez rapidement pour de grands évènements comme les Jeux Olympiques. Il fallait le temps que tout soit digéré, et qu’on prenne en maturité. C’est un mélange de temps et de travail mental qui nous a aidé à franchir ce cap.”

Arnaud Loiseau, co-entraîneur de l’équipe de France féminine : “Comme on leur a dit tout au long de la compétition, ce qu’on peut contrôler et ce qu’on peut mettre, on l’a mis, c’est ce qu’il fallait pour ne pas avoir de regrets. Elles peuvent être fières de leur parcours, et de leur match, parce que c’était une belle finale. Ça se joue à des détails, et on sait qu’elles ont encore une marge énorme de progression, ce n’est pas une équipe qui est arrivée à maturité. C’est très encourageant pour la suite, c’est de très bon augure. C’est la récompense de tout le travail des derniers mois, et cela va nous donner encore plus de motivation pour continuer. La force de leur duo ? C’est une équipe très physique. Et avec le staff, on est tous très connectés. C’est professionnel, mais on s’entend tous très bien, il y a une bonne atmosphère dans cette équipe, d’abord entre elles, et puis avec les coachs. On se fait tous énormément confiance. Et leur force est de bien se connaître, de savoir communiquer pour gérer les moments importants, les moments difficiles. C’est ce qui fait la différence dans les matchs à pression. Leur marge de progression ? Dans l’organisation tactique, déjà, même si elles ont bien progressé. Et même si le travail a déjà été bien entamé, elles peuvent encore s’améliorer dans la prise de confiance, et dans l’expérience de ce genre de moments. Ce championnat d’Europe va énormément aider, parce qu’on se rend compte qu’on est capable de faire ce genre de choses.”