Rencontre avec Sébastien, le fondateur et le créateur du site Passion Sports 49. Il nous parlera de son activité depuis la création du site internet, ses motivations d’avoir créé ce média et les raisons d’avoir choisi de rendre le contenu du site internet payant. Il se livre sans tabou dans une interview à cœur ouvert. Entretien.

Bonjour Sébastien, pouvez-vous revenir sur l’histoire du site internet Passion Sports 49 ?

“Le site internet Passion Sports 49 a été créé, il y a pratiquement trois ans. Je n’ai pas fait d’études dans le secteur du journalisme ou de la communication, mais j’ai eu l’opportunité, par le passé, d’être correspondant sportif pour le journal du Courrier de l’Ouest pendant cinq ans et pendant trois ans pour un média web sur le football amateur, qui s’appelait à l’époque Foot49. Je suis un peu un autodidacte dans ce secteur d’activité, même si j’ai des activités dans le milieu sportif ou l’événementiel sportif depuis 2005. Pendant la période avec Foot49, un certain nombre de personnes m’a posé la question : “C’est super ce que vous faites sur le football amateur, mais pourquoi vous ne faites pas la même chose sur d’autres sports ?”. C’est à partir de ce moment-là, que j’ai réfléchi à une idée de créer un site internet sur du multisports et au niveau local.”

Avec aussi des valeurs…

“Je pense que si l’on posait la question chez la majeure partie de nos fidèles lecteurs, ils pourraient affirmer nos valeurs, à travers la proximité, l’échange, l’écoute, la performance, l’innovation et la créativité, le respect de confidentialité, la confiance et la valorisation. Ces valeurs sont un peu notre marque de fabrique.”

Parlez-nous de votre équipe ?

“Hormis quelques contributeurs bénévoles qui me donnent des coups de main ponctuellement, je suis le seul à gérer le contenu rédactionnel. Pour le contenu audiovisuel, il n’y a que moi qui m’en occupe. En ratio, je fais intégralement plus de 80% du contenu, les 20% restant sont réalisés par des contributeurs bénévoles ou des stagiaires, sachant que j’ai à chaque fois une relecture à effectuer avant la mise en ligne de leurs articles, qui demande parfois du travail supplémentaire.”

On a pu s’apercevoir que les gens ont tout de suite adhéré à votre projet ?

“C’est évident et je ne me faisais pas trop de doute là-dessus, puisqu’il y avait une forte demande. D’ailleurs, nous nous sommes engouffrés dans un secteur qui n’existait pas. Les gens ont tout de suite adhéré au projet, car nous parlons d’eux, de leur club, de leur discipline sportive, parfois jamais médiatisé. Nous parlons du sport masculin, féminin, de tous les niveaux, du sport adapté, d’entreprises… A travers Passion Sports 49, ils ont trouvé le moyen de s’exprimer, ou nous sommes pour certains, à leur donner la parole. De plus, nous nous efforçons de répondre à un maximum de sollicitations, qui sont très nombreuses.”

Vous avez répondu à une certaine attente, surtout dans le monde du sport amateur ?

“En effet, nous communiquons sur des sujets que les autres médias ne traitent pas ou peu, soit par manque de temps ou soit par manque d’intérêt. Nous investissons autant de temps pour des articles sur le sport professionnel, que pour un article sur un club de football amateur de deuxième division de district par exemple. C’est aussi cela qui fait notre réussite et notre audience.”

Parlez-nous de vos statistiques ?

“Passion Sports 49 a une audience exponentielle, avec plus de 5500 articles rédigés depuis près de trois ans et des centaines de vidéos. En 2018, c’est près d’un million de pages vues et plus de 150 000 lecteurs. Nous avons réalisé plus de 63% d’augmentation entre la première saison et la deuxième saison en matière de pages vues. C’est sans parler les milliers d’heures de visionnage vidéo de la part de nos lecteurs ! C’est juste impressionnant.”

Pouvez-vous nous parler de votre investissement pour le site internet ?

“Actuellement, j’y suis investi sept jours sur sept et aucun jour de repos dans la semaine, ni de vacances, et cela depuis trois ans. De la passion, c’est devenu un réel travail à plein temps, avec toutes ses contraintes. Le site est un média indépendant, mais qui a tout de même des charges annuelles comme toute structure. En matière d’investissement, actuellement, je ne peux pas faire plus, ni en temps et ni en argent. Si vous avez des vidéos de qualité, c’est aussi parce que le matériel audiovisuel est de qualité et qu’il m’a coûté des milliers d’euros. Et puis, pour économiser des frais, je suis obligé de me former moi-même à faire la maintenance et les mises à jour du site internet, gérer les plugins etc…, car prendre un prestataire est beaucoup trop onéreux. A ce sujet, cela m’a pris tout l’Été dernier, n’étant pas informaticien de formation… Il faut aussi savoir que je ne prends pas non plus de vacances dans l’année et cela depuis trois ans.”

Actuellement, comment vis le site d’un point de vue financier ?

“Ce que je peux vous dire, c’est que c’est très difficile et qu’il faut beaucoup de courage. Je ne vais pas vous le cacher, le site n’est actuellement pas du tout rentable et il me coûte d’ailleurs de l’argent (déplacements, électricité, usure du matériel, etc…), sans parler du très gros investissement que j’ai pu mettre à titre personnel pour lancer ce projet. A ce titre, j’ai pris des risques financiers… Comme les sportifs, je tiens au mental, mais cela ne pourra pas durer éternellement.”

Combien vous rapporte le site en moyenne par mois ?

“Nous avons quelques partenaires qui nous font confiance et nous aimerions en avoir beaucoup d’autres, mais la concurrence locale avec les clubs sportifs professionnels est très rude. Les entreprises sont très sollicitées aussi par les diverses manifestations tout au long de l’année. Nous avons aussi une régie publicitaire. En gros, chaque mois, si nous lissons sur l’année, cela nous rapporte une centaine d’euros tout au plus… Les médias web qui vivent de la publicité sont des médias nationaux avec une très forte audience de plusieurs millions de pages vues chaque mois. Cela ne pourra jamais être le cas d’un média local comme le nôtre… surtout que nous ne sommes pas dans une grande ville Paris, Lyon, Marseille ou d’autres…”

Mais comment vivez-vous ?

“C’est bien simple, en plus de tout le travail sur le site, je suis dans l’obligation de travailler à côté. Il faut savoir qu’avec ce rythme, j’ai été à plusieurs reprises au bord du burn-out. J’ai même été victime de maladies à cause de la fatigue… J’ai même eu une intervention chirurgicale, il y a quinze jours à ce sujet.”

Les institutions locales ne peuvent pas vous aider ?

“Comme nous sommes une entreprise indépendante, selon la loi, elles ne peuvent pas nous aider financièrement. Dernièrement, j’en ai rencontré certaines, mais à priori, cela n’est pas possible où elles ne trouvent pas d’intérêt à collaborer avec nous, d’une manière ou d’une autre.”

Comment avez-vous vécu les critiques sur l’annonce de rendre le site payant ?

“Je trouve cela très décevant et surtout un gros manque de considération pour notre travail. Cela prouve aussi que certains lecteurs n’ont aucune considération pour l’investissement que l’on peut avoir sur le site et qu’ils regardent uniquement leur profit. Certains ont pu dire qu’il fallait que le site soit financé par la publicité. Il faudrait déjà que ces derniers désactivent leur logiciel “Adblock”, qui empêche la publicité de s’afficher et donc de potentiels revenus… C’est bien connu, la critique est facile… Et puis, qu’est-ce qui est le mieux ? Avoir 1000 ou 2000 personnes qui jouent le jeu à donner un euro symbolique chaque mois, ou 20 000 lecteurs qui sont là juste pour profiter et qui ne rapportent rien du tout… Je me pose la question si un euro, voir dix euros par an vont les ruiner… Pour eux, internet doit être 100% gratuit tout le temps, mais il faut savoir qu’il y a des gens qui travaillent pour proposer divers contenus de qualité et que cela prend du temps et demande de l’investissement en matériel ou en service. Passion Sports 49 n’a pas de mécène qui finance sa structure ! Et pour tout travail, on a le droit à une rétribution financière, surtout que cela n’est pas usurpé au vu du travail de malade que j’ai effectué depuis bientôt trois ans ! A travers ce système payant, on va pouvoir constater, ceux qui ont une vraie considération pour notre travail. Ces personnes, qui critiquent, vont dire ensuite quand le site aura fermé : ” C’est dommage, c’était un super site qui parlait de nous chaque semaine, où nous avions des informations sur nos résultats, nos adversaires, nos amis, que nous étions informés de manière très réactive de l’information sportive locale…” Je leur dirais que c’est à travers ce genre d’attitude que les petites structures disparaissent au fur et à mesure… A un moment donné, il faut savoir prendre ses responsabilités et faire des choix dans la vie. Notre média permet aussi aux clubs d’avoir une visibilité au niveau départemental, voir régional, ce qui leur permet peut-être d’attirer de nouveaux sponsors et licenciés, il ne faut jamais oublier tout cela…”

Vous êtes maintenant, connu, mais surtout reconnu par la qualité et la réactivité de votre travail ?

“C’est vrai, qu’en partant de rien, sans avoir un nom ou d’avoir une étiquette, la popularité du site est une très grande fierté. Être reconnu au niveau local, national et maintenant au niveau international, avec le référencement à la FIFA (Fédération internationale de football association), ou encore de l’UJSF (Union des journalistes de sport en France), qui nous a permis d’être présent lors de la dernière finale de la coupe de France de Football entre les Herbiers et le Paris Saint-Germain au Stade de France (qui a été une superbe expérience), ou d’avoir la possibilité de couvrir la prochaine coupe de monde de football féminine en France, en juin prochain, montre une certaine crédibilité de notre travail. Tout cela sans être un journaliste professionnel ou avoir la carte de presse professionnelle. Toutes nos accréditations sont basées sur la crédibilité de notre travail, après l’étude de nos demandes, à travers des justificatifs demandés de la part de l’organisation en question. Nous avons aussi un très bon référencement Google, cela nous a permis d’être sollicités par des agences de communication nationales pour être référencé dans des catalogues annonceurs. Cela nous permet de recevoir, ponctuellement, des propositions d’articles sponsorisés. Mais cela demande de correspondre à tout un tas de critères très pointus, afin de prétendre être dans ces catalogues.”

Combien mettez-vous pour la rédaction d’un article ?

“Pour un reportage, un compte-rendu complet d’un match ou une interview d’un joueur, c’est environ une à deux heure de rédaction, sans parler du temps pris avec la personne interviewée ou de la durée d’un match. Pour une brève de résultat du dimanche soir ou du lundi, c’est entre vingt et trente minutes, avec la remise en forme de la réaction d’après-match, la recherche du lien pour le classement, le niveau de division, du groupe de la division, où il faut aller à chaque fois faire une recherche sur le site de la Ligue des Pays de la Loire ou du District pour le football, le site de la FFBB pour le basket, et encore plus fastidieux pour les disciplines beaucoup moins populaire… A cela, il faut rajouter la mise en ligne sur nos réseaux sociaux, avec la recherche des liens des clubs, des entraîneurs ou joueurs concernés, des institutions etc… C’est vraiment un travail de dingue, même si au final, l’article est lu en seulement quelques minutes par le lecteur… Il faut que vous sachiez, que lors de la première saison du site, tous les dimanches soir, je faisais des nuits blanches… J’ai dû arrêter, car j’ai eu des problèmes de santé à ce sujet…”

Concernant vos supports audiovisuels, combien faut-t-il de temps pour réaliser une vidéo par exemple ?

“En moyenne, la réalisation d’une vidéo de quelques minutes, c’est une heure de travail, entre le montage et l’encodage, et cela pour une vidéo basique. Et puis, c’est sans parler du temps passé sur le terrain à filmer…”

Vous avez même des stagiaires qui vous sollicitent dans toute la région ?

“En effet, j’ai encore reçu cette semaine une demande de stage, d’un étudiant de Loire-Atlantique. A priori, malgré la distance, il est très motivé. Il m’a même dit qu’il avait de la famille sur Angers pour pouvoir l’héberger le temps de son stage. Nous sommes aussi recommandés par des stagiaires qui ont effectué leur stage au sein de notre structure. Ce qui plaît, c’est que nous donnons de la considération au travail réalisé par le stagiaire, tout en les responsabilisant, c’est très gratifiant pour eux. En tant que responsable, je m’efforce à donner tous les outils et tous les moyens pour que le stagiaire soit épanoui pendant sa période de stage. Ensuite, comme je leur dis, c’est à eux d’être acteur de leur stage et de me proposer un travail de qualité. C’est toute la philosophie de notre structure.”

Jusque-là, le site était gratuit, mais comment voyez-vous l’avenir ?

“C’est bien simple, si nous ne trouvons pas rapidement des moyens financiers, Passion Sports 49 s’arrêtera de façon définitive. Je ne peux plus continuer à être bénévole pendant encore des mois ou des années, et d’être obligé de travailler à côté. Entre la gestion du site et de son contenu, les démarches commerciales, le travail en extra que je dois avoir à côté pour pouvoir manger et payer les factures, ce n’est plus possible, les journées ne font que 24 heures… Très objectivement, je ne trouve pas choquant de demander une contribution aux lecteurs. Un euro symbolique par mois, pour pouvoir lire plus d’une centaine d’articles et regarder un certain nombre de vidéos chaque mois… je trouve les critiques clairement indécentes… Est-ce que les journaux sont gratuits ? Tous les médias 100% gratuits n’ont jamais duré dans le temps. Notre média ne peut plus se permettre de s’appuyer sur uniquement des consommateurs et qui profitent du système de gratuité.”

Avec des moyens financiers supplémentaires, quels seraient vos projets ?

“Nous avons plusieurs projets d’évolution, mais avant de les réaliser, il nous faut des rentrées d’argent. Cela permettrait aussi d’indemniser et de fidéliser nos contributeurs, mais aussi d’en recruter d’autres afin d’avoir un champ encore plus large de médiatisation des clubs sportifs locaux et d’aller découvrir des disciplines sportives pas ou peu médiatisées, car nous ne pouvons pas être sur tous les terrains et tous les fronts. Avec des moyens financiers, nous pourrions développer de nouvelles applications pour le site Passion Sports 49, proposer encore plus d’interactivité entre les lecteurs… Avec de l’argent, cela permettrait de pouvoir financer des locaux pour faire des réunions, accueillir nos collaborateurs, nos stagiaires à travers des travaux de groupe. Nous avons des ambitions sérieuses et structurées, mais nous avons besoin d’argent pour les réaliser.”

Vous recherchez toujours des entreprises susceptibles de devenir partenaire ?

“Bien sûr, si des entreprises sont intéressées pour nous accompagner dans notre projet d’évolution, cela nous intéresse fortement. Si elles se retrouvent à travers nos valeurs, qui peuvent être aussi similaires à celles du monde de l’entreprise, il ne faut pas qu’elles hésitent à nous contacter, afin de prendre rendez-vous. Nous comptons sur elles. On peut leur proposer une visibilité sur notre page d’accueil, nos articles, nos vidéos, leur proposé des articles sponsorisés, une visibilité aussi sur nos réseaux sociaux… A terme, avec un certain nombre de partenaires, nous aurions pour objectif de créer un club partenaire, avec plusieurs fois dans l’année, des soirées réunissant tout le monde et avec l’invitation d’un sportif de haut niveau.”

Un dernier mot de remerciement ?

“Oui, j’aimerais remercier nos lecteurs pour leur fidélité, car ils sont de plus en plus nombreux. J’aimerais aussi leur dire qu’en contribuant pour un euro symbolique chaque mois, ils contribuent à faire vivre un média web qui a répondu à des attentes qui n’existaient pas avant. Demandez un euro symbolique chaque mois à chaque lecteur, cela lui permet aussi de s’inscrire dans un projet novateur, exponentiel et qui permet surtout de donner la parole à des structures sportives qui restent en général dans l’ombre. Je tiens aussi à remercier les contributeurs qui contribuent au site, ainsi qu’aux différents partenaires (clubs, organisations sportives) qui nous font confiance. Je citerais les clubs professionnels des Ducs d’Angers et de l’Étoile Angers Basket, mais aussi les frères Martinez (Stéphane et Laurent) de Marty Sports, les frères Kosucu de Loire Bâtiment, Mickaël Juret de Carréneuf, Thierry Maerte d’Axa Assurance, David Grossmann d’Allianz Assurance, sans oublier Alain Charrance, qui nous permet d’avoir une visibilité lors du marathon relais inter-entreprises depuis deux années, ainsi qu’à tous les autres que je ne pourrais pas tous citer, mais qui nous donne aussi à leur manière de la considération. Vive Passion Sports 49 et encore merci par avance de votre contribution. C’est tous ensemble que nous réussirons à développer notre structure qui ne demande que cela, car c’est à travers les petits ruisseaux que l’on fait les grandes rivières. Un jour ou l’autre, tout le monde en sera gagnant. On compte sur vous tous !”

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Sébastien (directeur de rédaction).

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