Ancien meneur de jeu reconnu en Pro B et en National 1, Johan RATHIEUVILLE a construit une carrière solide avant de se reconvertir en directeur sportif, puis entrepreneur. Aujourd’hui, il partage son temps entre son entreprise de coaching sportif à Body Hit, son rôle d’entraîneur au club du SC Beaucouzé Basket et sa vie de famille. Rencontre avec un passionné qui n’a jamais coupé le lien avec le basketball.

Bonjour Johan, vous avez connu différents clubs au niveau Pro B et National 1. Quel a été le passage le plus marquant de votre carrière de joueur ?

« Je dirais mon premier contrat professionnel à dix-huit ans, en Pro B à l’Anjou Basket Club (aujourd’hui l’Etoile Angers Basket). C’était un vrai tournant. Je suis passé du centre de formation au monde professionnel. Cela a vraiment lancé ma carrière. »

Vous étiez reconnu comme un meneur gestionnaire, plus passeur que scoreur. Ce style vous a-t-il aidé dans votre reconversion ?

« Oui, beaucoup. J’ai toujours été capitaine, donc j’ai appris à gérer les égos, les caractères, les personnalités différentes. Cela m’a beaucoup aidé pour le management et la compréhension de l’humain. »

Après votre carrière, vous avez intégré l’Étoile Angers Basket jusqu’à devenir directeur sportif. Quel bilan tirez-vous de ces six années ?

« Ce sont six belles années avec une vraie évolution : le club est passé du championnat de National 1 à la Pro B. On l’a structuré, sur le plan administratif, commercial, marketing, puis sportif. Il y a eu de beaux moments, notamment le titre en Leader’s Cup en 2023, premier titre officiel pour un club masculin angevin, et une qualification en play-offs. »

Et sur le plan personnel ?

« Cela m’a enrichi, cela m’a permis de grandir et de mieux comprendre les rouages d’une association et d’un club. J’ai appris à gérer des problématiques complexes, même si parfois on n’a pas toutes les réponses. Cela m’a donné de la hauteur, mais aussi montré qu’il y a des limites, un plafond de verre. »

Vous avez lancé Body Hit à Angers. Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Body Hit, c’est de l’électro-stimulation. On porte une combinaison avec des électrodes, et en vingt minutes, on fait l’équivalent de quatre heures de sport. On travaille les muscles en profondeur, le renforcement, la tonification, le cardio. C’est adapté aussi bien pour des sportifs que pour des personnes avec des pathologies, ou même pour la récupération. »

En quoi cette expérience diffère-t-elle de votre passé dans le basket ?

« C’est l’entrepreneuriat. On est toujours dans le sport, mais là, on est sur la performance individuelle et le bien-être, alors qu’en tant que directeur sportif, je visais la performance collective. Il y a des similitudes, surtout dans le management, mais aussi beaucoup de différences. Je suis gérant, je dois gérer l’administratif et les salariés. »

Vous entraînez désormais l’équipe seniors masculine du SC Beaucouzé Basket. Qu’est-ce qui vous a convaincu ?

« D’abord, l’envie de garder un lien avec le basket. J’avais pris du recul pendant un an avec la naissance de mon fils et mon départ de l’Etoile Angers Basket, cela m’a fait du bien. Mais retrouver le terrain, c’est quelque chose qui me manquait. Ensuite, le discours des dirigeants et leur volonté de m’avoir m’ont donné envie de rejoindre l’aventure. »

Quelles sont les ambitions du club ?

« À court terme, l’équipe première veut monter du championnat de Régional 3 au championnat de Régional 2. À moyen terme, l’objectif sera d’atteindre le premier échelon régional au minimum. Le club a les structures et des jeunes très prometteurs pour réussir. Et l’idée, c’est de continuer à former des joueurs, garçons comme filles, qui puissent intégrer les équipes seniors. »

Entre votre entreprise, l’entraînement et votre famille, comment trouvez-vous l’équilibre ?

« Je le trouve assez naturellement. Je profite de ma compagne et de mes enfants, c’est essentiel. En parallèle, je développe ma société et je prends du plaisir à coacher deux fois par semaine et le week-end. Je prends du temps dans chaque domaine, et cela fonctionne bien. »

Pour conclure, qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans votre parcours ?

« D’avoir tenu quinze ans en tant que joueur professionnel. Quand on vient d’une petite ville comme Les Ponts-de-Cé, réussir à jouer en centre de formation, puis à faire une carrière de quinze ans, gagner des titres individuels et collectifs, cela marque. Mais ma plus grande fierté, c’est de transmettre. Depuis huit ans, j’essaie de rendre ce que j’ai appris. C’est cela qui me rend fier. »