Gérard LEBRIN nous disait, il y a quelques années, lors de son retour au club du Foyer Espérance de Trélazé : “Je suis reparti pour encore quelques années au club”. L’homme de valeur à la voix atypique, était un véritable Monsieur dans le monde du football angevin. A travers son club de cœur, le Foyer de Trélazé, il a su fédérer et faire l’unanimité autour de lui au cours de ses nombreuses saisons dans le milieu du football. Celui qui a toujours fait passer le football avant tout le reste s’est révélé dans un rôle d’éducateur où la transmission de sa passion a toujours été sa plus grande préoccupation. Gérard LEBRIN nous a quitté dans la nuit de Mercredi à Jeudi, d’un cancer, à l’âge de 62 ans. Toute l’équipe du site Passion Sports 49 souhaite témoigner sa très grande affection et présentons nos sincères condoléances. Nous souhaitions lui adresser un dernier hommage avec l’un de mes articles, que je lui avais consacré, il y a quelques années. Repose en paix Gérard.

La cérémonie religieuse sera célébrée Samedi 25 Mars 2017, à 10h30, en l’église Saint-Pierre de Trélazé.

Bonjour Gérard Lebrin, pouvez-vous vous présenter ?

“Je suis né et j’ai grandi à Trélazé où mes parents tenaient un commerce. Ensuite, j’ai commencé à jouer au football à l’âge de dix ans (1964) au club du Foyer de Trélazé. J’y ai évolué dans toutes les catégories d’âge. J’ai eu la chance de débuter en catégorie seniors à l’âge de seize ans. Après avoir arrêté de jouer à l’âge de trente ans, j’ai débuté une carrière d’entraîneur au Foyer de Trélazé. L’équipe a évolué de la DRH à la DH, de 1984 à 1998. Ensuite, je suis parti entraîner les seniors du RC Doué-la-Fontaine de 1998 à 2002.”

Vous avez ensuite connu plusieurs clubs ?

“En effet. A la suite de mon passage à Doué-la-Fontaine, je suis parti entraîner cinq saisons au SC Beaucouzé en DRS. Puis ensuite, j’ai donné un coup de main dans les différentes catégories d’âge en plus d’avoir la responsabilité des seniors au club de l’ES Aubance Foot, du côté de Brissac Quincé de 2007 à 2013. Le club évoluait en première division de district. Pour l’anecdote, nous avions disputé et perdu la finale de la coupe de l’Anjou contre l’AS Avrillé de Yohann Chibani, sur le score de deux buts à un. La finale s’était déroulée à Maulévrier. Je me souviens que ce jour-là Karim Ait Kama et Amed Chair avaient fait un gros match du côté avrillais.”

Parlez-nous de vos particularités concernant les différents clubs que vous avez entraînés ?

“Eh bien, il faut savoir que dans tous les clubs où je suis passé, j’ai disputé à chaque fois des finales. Malheureusement, je n’en ai gagné qu’une sur dix, celle avec le SC Beaucouzé contre l’US Beaufort-en-Vallée en coupe de l’Anjou. On s’était imposé aux tirs au but après avoir fait match nul (0-0).”

“J’ai toujours eu l’objectif de faire des bons parcours en coupe”

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

“J’ai eu la chance de participer à deux septième tour et deux sixième tour de coupe de France, des demi-finales de coupe Atlantique. Je peux aussi retenir les bonnes saisons avec le Foyer de Trélazé, comme en 1995-1996. C’était notre première année en division d’honneur et on avait fini troisième. Il y aussi les montées de DRH à DRS et tous les parcours en coupe. Je peux aussi parler d’un week-end de Pâques, où l’on avait disputé et remporté successivement un huitième de coupe de l’Anjou contre la Jeune France de Cholet (4-1) le samedi et un quart de finale de coupe Atlantique (1-0) contre le RC Ancenis le lundi et cela avec les treize même joueurs.”

Vous fixiez-vous des objectifs particuliers ?

“Oui, j’ai toujours eu l’objectif de faire des bons parcours en coupe. A ce titre, on peut se souvenir du match de coupe de France avec le Foyer de Trélazé au stade Jean-Bouin où l’on a été battu de justesse (2-1) par l’équipe professionnelle du d’Angers SCO qui évoluait à l’époque en National. En général, on effectuait toujours des matchs pleins en coupe. J’arrivais toujours à motiver tout le monde. Dans mon recrutement, j’ai d’ailleurs toujours ciblé des joueurs avec un bon état d’esprit avant de regarder la qualité du joueur en question.”

Il y a eu aussi le match contre le RC Lens à Jean-Bouin en coupe de France…

“En 1994, nous avons disputé avec le Foyer de Trélazé un trente-deuxième de finale de coupe de France à Jean-Bouin face au RC Lens. Ce fut un super souvenir malgré la défaite (4-0). Jouer devant 11 000 à 12 000 spectateurs fut grandiose. Même si c’était un match de gala, nous avions quand même une grosse pression afin d’être à la hauteur de l’évènement. Et puis ce match ponctuait en apothéose notre beau parcours en coupe de France. Avant ce match, nous restions quand même sur vingt-deux matchs sans défaite toutes compétitions confondues et cela à cheval sur deux saisons.”

“Téléfoot m’avait même à l’époque proposé d’assister à l’émission.”

Racontez-nous plus en détails vos souvenirs concernant ce match…

“Je me souviens que les médias locaux et nationaux nous avaient suivis pendant toute la semaine. Téléfoot m’avait même à l’époque proposé d’assister à l’émission sur Paris avec toute l’équipe, en cas de qualification pour le tour suivant. Et puis, je revois l’entrée des joueurs dans le couloir, alignés les uns derrière les autres, juste à côté de l’équipe lensoise. Il faut savoir qu’à l’époque, Lens était une pointure du championnat de France de première division. On avait quand même face à nous des joueurs de très haut niveau (Sikora, Wallemme, Dehu, Adjovi-Bocco, Laigle, Roger Boli ou encore Warmuz). Ce fut magique. Malgré tout, nous avions fait un bon match. Et puis, Lens avait été très respectueux en jouant le jeu face à nous. On s’était aperçu, en visitant leur vestiaire après le match, que les Lensois s’étaient renseignés sur nous sans rien négliger comme de vrais professionnels. Ce jour-là, Lens avait montré une belle image du football professionnel.”

Et sinon, avez-vous des souvenirs un peu moins bons dans votre parcours ?

“Je pourrais noter le manque de fair-play de Paul Lubert qui, sachant que nous jouions la finale de coupe de l’Anjou le vendredi soir contre le SCO aurait pu décaler la demi-finale de coupe Atlantique contre son équipe de l’US Thouaré qui était programmée initialement le dimanche. Comme nous allions souvent loin en coupe, le cas des matchs rapprochés pouvait se produire. Résultat, on a perdu les deux matchs. Le premier aux tirs au but contre le SCO puis le deuxième un but à zéro contre l’US Thouaré. Ce match peut nous laisser des regrets, car on prend un but au bout de trois minutes de jeu et ensuite, on domine tout le match sans arriver à concrétiser.”

“On est atteint de plus en plus par l’argent et le business”

Avez-vous des personnes qui vous ont marqué depuis le début de votre parcours dans le milieu du football ?

“Je pourrais en citer beaucoup. Les personnes que j’apprécie c’est avant tout à travers leur manière de fonctionner, autant dans la gestion humaine que dans le relationnel. J’ai par exemple une grande fidélité pour Bruno Lahay et son travail à l’ES Segré. Je pourrais aussi citer Yohann Chibani, mon fils spirituel. C’est une personne avec du charisme. J’aime aussi son feeling de technicien dans les choix de postes de ses joueurs. Il sait tirer profit des qualités de ses joueurs. Je veux aussi nommer Jacques Landreau pour sa rigueur et le sérieux de ses entraînements. Et puis, je pourrais en citer bien d’autres comme Philippe Gravoueille ou encore Dominique Delestre qui ont eu les capacités à entraîner sans avoir de véritables formations. Je pense être resté en bons termes avec toutes les personnes que j’ai pu côtoyer pendant mon parcours.”

Quels entraîneurs avez-vous pour modèles ?

“Je pense à Roland Courbis avec son discours et son charisme fort. Je trouve qu’il a un maximum de réussite à sublimer ses joueurs pendant un match. Ou encore Michel Le Milinaire, l’entraîneur emblématique du Stade Lavallois. Et puis, j’aimerais aussi citer Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix pour leur philosophie de jeu à la nantaise.”

Comment voyez-vous l’évolution du football aussi bien amateur que professionnel ?

“Pas simple. Ce qui me gène, c’est que l’on est atteint de plus en plus par l’argent et le business. Et plus personnellement dans le monde amateur, on est rentré dans une logique où il n’y a plus de compétition pendant les périodes de vacances scolaires. Cela a pour conséquence de créer des coupures pendant les périodes d’entraînement et donc d’avoir un manque de présence aux séances.”

Pour finir, pourquoi êtes-vous revenu cette saison au club du Foyer de Trélazé en tant que manager général et quels sont vos objectifs ?

“Le Foyer de Trélazé est et restera mon club de cœur. Je pense que le club m’a recontacté par rapport à mon côté fédérateur et qu’ils ont certainement pensé que cela serait bénéfique au club. Ils sont aussi conscients de tout ce que j’ai pu apporter par le passé. Et puis concernant les objectifs, à court terme, c’est d’avoir les meilleurs résultats possibles dans les différentes catégories d’âge. Et puis me concernant, je pense que je suis reparti pour encore quelques années au club.”

Gérard LEBRIN

Né le 23 mai 1954 à Trélazé. Il est décédé dans la nuit du 22 et 23 Mars 2017 à  l’âge de 62 ans.

Fonctions : manager général du Foyer de Trélazé et président de la commission technique et du bureau conseil au District de Maine-et-Loire.

Clubs : Foyer de Trélazé, RC Doué-la-Fontaine, SC Beaucouzé, ES Aubance Foot.

Diplôme : Brevet d’éducateur premier degré, option football.

 

Le Foyer de Trélazé restera son club de cœur.

En vrai passionné, Gérard aimait assister aux matchs de football, dont ceux du Foyer de Trélazé qui restera son club de cœur.