Rencontre avec Danick BOUCHARD, l’attaquant des Ducs d’Angers. Il reviendra sur son formidable triplé, lors du dernier match à l’Ice Parc, contre Amiens, nous donnera son avis sur cette opposition, sur ses dernières prestations et sur celles de Florian Hardy. Ensuite, il nous donnera son sentiment sur la grave blessure de Robin Gaborit, et sur le choc ressenti dans le vestiaire angevin, ainsi que sur la trêve internationale. Avec seulement quelques recrues estivales, il estime que l’équipe est plus sereine, avec plus d’expérience sur la glace. Il nous donne son avis sur le recrutement et les nouveaux joueurs. Enfin, lui qui était très sceptique sur le fait de remplir la nouvelle patinoire et ses 3500 places, il se dit très agréablement surpris de la ferveur populaire autour de l’équipe et pour la nouvelle attractivité du hockey à Angers.

Bonjour Danick, félicitation pour votre triplé lors du match contre Amiens. Pouvez-vous revenir sur cette belle affiche de Ligue Magnus ?

« C’était un match de retour de trêve. Ce fut un peu difficile en première période, puis ensuite, nos unités spéciales ont fait la différence. Comme le public a pu le constater, nos supériorités numériques ont été parfaites, ainsi que notre gestion de nos infériorités numériques. »

Avez-vous été étonné de l’opposition amiénoise ?

« Je pense qu’à cinq contre cinq, le match était équilibré entre deux belles équipes sur la glace. Je pense que cela s’est joué sur les supériorités numériques, car dans ces situations, ils ont manqué d’efficacité, et sur les nôtres, ils n’ont pas su s’ajuster. C’est sur leurs unités spéciales que j’ai été le plus surpris. C’est l’équipe qui a su exploiter le mieux les erreurs de l’adversaire qui a remporté le match. Je pense aussi que l’on a un peu plus contrôlé le match, mais ce n’était pas non plus une nette domination de notre match, à cinq contre cinq. »

Il faut aussi noter la très bonne prestation de Florian Hardy, votre gardien de but, où il aura été décisif sur les deux penaltys ?

« C’est sûr que depuis le début de la saison, Flo (Florian Hardy) n’a pas fait beaucoup de mauvais matchs. Je suis très content pour lui. Arrêter deux penaltys dans un match, c’est énorme, alors que le score était encore serré. On a la chance d’avoir l’un des meilleurs gardiens de but de la Ligue Magnus. On en profite, car il fait partie de notre équipe. »

On a senti que vous aviez un peu fait déjouer cette équipe amiénoise ?

« J’ai trouvé que les Amiénois étaient un peu dispersés sur la glace, même au début du match, il y avait beaucoup de discussions, souvent inutiles. Ils avaient un peu une mentalité spéciale, au lieu de rester concentré pour marquer des buts ou pour ne pas en encaisser. On a senti qu’ils voulaient jouer aux gros bras, mais cela n’a pas fonctionné. »

Vous avez été élu meilleur joueur du match, vous devez être satisfait ?

« Oui, je suis bien content d’avoir réalisé un bon match et que dernièrement, mes occasions se concrétisent en buts. Trois buts à Nice, trois buts face à Amiens, cela fait extrêmement du bien. J’avais besoin de retrouver le chemin du but. C’est bien pour moi, c’est bien pour l’équipe, car je suis là pour marquer des buts pour l’équipe. C’est pareil pour Flo (Florian Hardy), qui est en confiance en ce moment et qui empêche les buts adverses. Notre travail est différent, mais quelque part, on se rejoint. Tant mieux, il faut juste que cela continue. En tout cas, même dans les moments plus difficiles, dans mon cas, cela finit toujours par se débloquer. Tous les buteurs sont conscients que parfois, il y a moins de réussite, mais il faut savoir faire de notre mieux et se créer des chances de marquer, en travaillant et en utilisant nos forces. »

Vous auriez même pu inscrire un quatrième but, sur une tentative sur le poteau ?

« Oui, c’est sûr, j’ai eu au moins dix bonnes occasions sur ce match. Avec un peu plus de chance, j’aurais pu marquer plus de buts (rire). Je me satisfaire de mes trois buts, surtout que l’on a gagné sur un gros score (7-2). Je vais en garder lorsque les matchs seront plus serrés. « 

Est-ce que vous vous attendiez à marquer sept buts contre Amiens ?

« Non, je m’attendais à un match très serré et un score d’un ou deux buts d’écart seulement, 4-3 ou 2-1 par exemple. On ne s’attendait pas à cela, ni à notre efficacité lors de nos supériorités numériques, qui a fonctionné à 90% et notre désavantage numérique à 100%. Ce sont deux clés du match qui ont fonctionné à plein régime, c’est toujours très dangereux pour l’équipe adverse. Justement, leur indiscipline leur a porté préjudice. »

Est-ce que vous pensez que la trêve internationale vous a fait du bien ?

« C’était certain que cette petite coupure de hockey a fait du bien à tout le monde. Cela a fait du bien de changer d’air, de profiter de la famille et de ses enfants pour ceux qui en ont, pour les nouveaux joueurs de profiter de la ville. »

Que pouvez-vous nous dire sur la grave blessure de Robin Gaborit ?

« J’ai une pensée pour lui. C’est dommage pour lui, dommage pour l’équipe. C’est une clé de l’équipe, quelqu’un d’unique dans son jeu, qui va nous manquer. C’est aussi un joueur très physique et on en a pas beaucoup dans l’équipe, qui se crée autant d’occasions dans un match. On sera là pour lui, car on sait qu’il va passer des mois difficiles. Mentalement, on va essayer de gérer du mieux possible, en espérant qu’il revienne avec nous pour la fin de la saison, car on aura besoin de lui durant les play-offs. »

Pouvez-vous nous en dire plus sur sa blessure ?

« Il s’est fait une double rupture entre le talon et le mollet. Il a des tendons qui ont été coupés par un coup de patin. Il a fallu recoudre tout cela. A priori, l’opération s’est bien déroulée. Maintenant, il faut attendre que cela cicatrise et cela va durer trois mois. »

Comment le groupe a réagi en apprenant cette mauvaise nouvelle ?

« Au début, on n’avait pas beaucoup d’informations à ce sujet, on a attendu que sa blessure soit officielle. Au départ, on pense qu’il allait être absent pendant un mois maximum, mais finalement, on a appris qu’il serait absent pendant un mois. Ce fut un choc pour l’équipe et pour tout le monde dans le club. Mais une équipe, ce n’est pas qu’un joueur. On est conscient d’être performant sans lui, même il est certain que Robin amène beaucoup à l’équipe. Malgré tout, cela nous tous fait de la peine. J’imagine, qu’il viendra à la patinoire tous les matins pour venir nous voir. »

Comment il va moralement ?

« Je n’ai pas voulu remuer le couteau dans la plaie, mais je pense qu’il ne doit pas trop bien se sentir actuellement. Courage à lui. »

Un petit mot sur le public Angevin, qui se déplace en nombre lors de vos matchs à domicile, depuis le début de la saison ?

« Honnêtement, on ne savait pas trop à quoi s’attendre, cette saison, dans la nouvelle patinoire. Tout le monde était extrêmement sceptique en pensant à la patinoire du Haras, où il y avait 700 ou 800 personnes à nos matchs, et qu’il allait falloir remplir une nouvelle patinoire de 3500 personnes. Je suis extrêmement impressionné par le public et par le travail de l’organisation, des nombreux bénévoles qui donnent de leur temps, qui sont là pour rendre les matchs, le plus intéressant possible. C’est un gros travail d’équipe. On sent qu’il y a toute une ville derrière nous et on sent que les gens commencent à aimer le hockey. Cela me fait plaisir de partager notre passion avec eux. »

Et puis, il faut dire que les résultats suivent, cela permet de créer une certaine dynamique positive ?

« Oui, c’est certain que le public se déplace plus lorsque l’équipe gagne, que lorsqu’elle perd. C’est toujours plus plaisant de jouer devant un public nombreux, que dans une patinoire vide. »

Même si la saison est encore longue, on sent un trio qui se dégage au classement (Grenoble, Angers et Amiens) ?

« Je ne sais pas, car la saison est encore longue, on n’est même pas à la moitié de la saison régulière. Les points vont vite d’un côté ou de l’autre, cela peut changer très rapidement. La seule chose que je sais, c’est qu’il ne faudra pas se relâcher. Pour le moment, on ne regarde pas trop le classement. L’important, c’est d’enchaîner les bons résultats et prendre le maximum de points à chaque match. »

On sent que malgré seulement quelques recrues, l’équipe n’a pas tellement changé et que les Ducs d’Angers sont plus solides, cette saison ?

« Je sens que l’équipe est plus sereine, avec plus d’expérience sur la glace. On met le palet au bon endroit, au bon moment, on prend de meilleures décisions, il y a moins d’erreurs, les passes sont sur la palette. Je pense que le recrutement estival avec Brennan Sonne et Simon Lacroix a été très bon. Ils ont fait un bon travail. Ils ont été chercher de très bons défenseurs, Olivier Latendresse qui met beaucoup de points forts derrière l’attaque. Je pense que tous les joueurs sont dans la même mentalité, tout le monde s’entend bien sur la glace. Il y a aussi plus d’expérience dans l’équipe, où les joueurs prennent de meilleures décisions lors des matchs serrés. L’intelligence de jeu fait aussi la différence. »

 

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