Rencontre avec Camille AUBERT, la meneuse de jeu de l’Union Féminine Angers Basket. Elle nous raconte son parcours sportif, ses meilleurs souvenirs, la saison avec l’UFAB avec ses études et ses futures ambitions. Entretien.

Bonjour Camille, pouvez-vous, vous présenter ?

“J’ai signée ma première licence au club de Laval, à l’âge de huit ans, dans le même club que celui de ma sœur et de ma maman. Puis, je suis partie au club de Cossé-le-Vivien, qui m’a permis de remporter mon premier titre de championne régionale. J’ai été détectée par le Pôle Espoirs de Nantes, où j’évoluais en parallèle au club de Nantes-Rezé, en minimes et cadets France. Ensuite, j’ai intégré le Pôle Espoirs de la FFBB à Toulouse, avant de rejoindre l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). J’y suis restée trois ans en catégorie Cadet, tout en passant mon BAC ES.”

Vous avez ensuite signé votre premier contrat professionnel de basket ?

“A la suite de mon passage à l’INSEP, j’ai signé mon premier contrat professionnel à l’US Valenciennes, pour une durée de trois ans. Mais lors de la première année, le club a fusionné avec l’Union Saint-Amand Porte du Hainaut. Après une saison en Ligue Féminine de Basket, le club a été rétrogradé en Nationale 1 à cause de problèmes financiers et il a pris le nom d’UHB Saint-Amand à la suite du désistement de Valenciennes. C’est à cette période que je me suis blessée au genou. A dix-huit ans, j’aurais pu rester au club, mais j’avais d’autres opportunités. C’est à ce moment-là, que j’ai rejoint Nantes-Rezé. Puis Toulouse, puis Basket Landes, avant d’arriver à Angers.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

“Il n’est jamais évident de changer de club régulièrement et d’avoir un manque de repères. J’aime bien mon petit confort et avoir une hygiène de vie stable. Lorsque l’on est une sportive de haut niveau, il faut savoir s’adapter et être prête rapidement à changer de club régulièrement. Concernant mes meilleurs souvenirs, je retiens beaucoup de choses positives, en ayant par exemple, eu la chance de côtoyer les meilleurs entraîneurs français. En tant que joueuse de basket, on se nourrit de la philosophie technique de chacun. A titre personnel, cela m’a permis de développer ma technique personnelle, c’est important en tant que meneuse de jeu. A travers mes différents clubs, j’ai vécu des expériences enrichissantes. Nantes-Rezé m’a redonné ma chance à un moment de mon parcours, surtout après ma blessure à mon genou, idem lors de mon premier passage à l’UFAB, où David Girandière a cru en moi. J’ai toujours été une grande persévérante dans mes différentes épreuves.”

Pourquoi avoir décidé de revenir à Angers ?

“J’ai effectué une superbe année à Villeneuve-d’Ascq, où j’ai beaucoup appris et où j’ai été contente de ma saison. Par contre, lors de mon passage à Nice, ce fut compliqué, car il y a eu beaucoup de problèmes internes et ce fut une année de bricolage, malgré le maintien obtenu. J’ai décidé de revenir à Angers cette saison, car j’avais besoin de retrouver une certaine stabilité, retrouver mes proches qui habitent en Mayenne. Ma famille fait partie de mon équilibre, nous sommes très soudés entre nous et ils me suivent de près. Cela permet aussi de garder les pieds sur terre. Je suis chanceuse de pouvoir rentrer chez eux le week-end. Lorsque l’on part jeune à Toulouse à quinze ans, cela permet aussi de mûrir plus vite, les voyages font partis de la vie d’un sportif ou d’une sportive de haut niveau.”

Avez-vous eu l’occasion de tenter l’aventure à l’étranger ?

“J’ai toujours été attirée par l’Espagne, où d’ailleurs, j’y retourne de temps en temps pendant mes vacances, j’y ai visité les quatre coins du pays. L’Été, j’aime beaucoup voyager. J’ai déjà eu des opportunités, mais je souhaite terminer ma formation scolaire en France, avant d’aller voir ailleurs. Le problème du basket féminin en Espagne, c’est qu’il est touché par la crise, je ne souhaite pas me retrouver dans une équipe bancale et dans un contexte difficile. Mais je suis une compétitrice, j’ai toujours cherché un club qui ne triche pas et avec des ambitions.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs dans le cadre de votre parcours sportif ?

“J’ai plein de souvenirs. Il y a ceux culturels, comme lors de ma participation aux Jeux de la Francophonie. J’ai pu découvrir le Niger, en 2005. C’était avec l’équipe de France Juniors, où nous avions remporté la compétition avec la médaille d’or. Je retiens aussi l’aspect humanitaire. J’ai rencontré des gens dans la difficulté avec peu de moyens, mais qui avaient toujours le sourire. Ce fut une grande leçon de vie. C’était la première fois que j’allais en Afrique. Je me souviens aussi de la génération 1989, qui était une génération soudée. De mes différentes compagnes avec l’équipe de France, je retiendrais beaucoup souvenirs. Il y a aussi la victoire du Challenge Round LFB, en 2010, avec Nantes-Rezé Basket, et la finale de l’Eurocoupe en 2016, avec Villeneuve-d’Ascq. Et puis, il y a mon parcours avec l’UFAB, la montée en Ligue Féminine, où l’on bat Nice, après un week-end exceptionnel.”

Avez-vous eu des personnes qui ont pu vous marquer ?

“Je me suis toujours inspiré des grandes joueuses qui sont pour certaines des références. En France, il y a Céline Dumerc par exemple. J’ai eu la chance de côtoyer mes idoles, d’être dans l’échange, de vivre des matchs coupe d’Europe. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés, en plus des médailles et des titres.”

Avez-vous eu des regrets de n’avoir pas été conservé dans l’effectif, après trois saisons à Angers, lors de votre premier passage au club ?

“J’ai trouvé cela dommage, car nous étions un groupe très solidaire, ce qui n’est pas le cas dans tous les clubs. Cela fait partie du sport. A l’époque, les dirigeants du club ne se sont pas rendu compte que la cohésion dans une équipe est très importante, que le groupe vivait bien. Il est toujours difficile et compliqué de créer un groupe unis sur et en dehors du terrain. Il a fallu rebondir et c’est pour cela que j’ai signé ensuite à Villeneuve-d’Ascq, où je pense avoir fait une super saison. J’avais d’ailleurs réussi à m’intégrer facilement dans l’équipe et dans le club.”

Justement, que pouvez-vous nous dire sur votre retour à Angers ?

“Je dirais que mon retour à Angers est une satisfaction. Lorsque David (Gautier) m’a contacté, il souhaitait reconstruire un nouveau groupe. Cela a été facile pour moi de revenir à Angers, car je connaissais déjà le club, ainsi que la ville. C’est important dans l’adaptation. Je n’ai pas de rancœur envers le club par rapport à la fin de ma première expérience avec le club, c’est du passé et j’ai digéré et fait mon pardon. Mon expérience à Angers m’a fait grandir, où l’on apprend sur soi. Aujourd’hui, je suis certainement plus aux aguets et plus méfiante, même si je suis une personne qui est à l’écoute et dans la communication.”

Que pouvez-vous nous dire sur votre saison avec l’UFAB ?

“Je dirais que l’on est arrivé en super forme au moment de débuter la saison, en étant performante durant la préparation. Mais notre premier match de championnat, à Saint-Paul-Rezé, nous a fait redescendre sur terre. Tout le monde pensait que la mayonnaise allait prendre tout de suite, mais ce ne fut pas le cas. David (Gautier) a toujours voulu avoir dix joueuses performantes et que tout le monde trouve sa place dans le groupe. Au départ, il a fallu s’adapter, en devant être performante avec moins de temps de jeu qu’espéré. Mais, on savait que notre esprit de groupe ferait la différence à la fin. Je n’ai jamais eu trop d’inquiétude sur notre niveau de jeu, le collectif est resté soudé, unis et solidaire. C’est une chance et une force. Tout le monde a su accepter son rôle dans l’équipe.”

Pourquoi avoir été désigné capitaine cette saison ?

“J’ai toujours aimé fédérer les gens autour de moi, et c’est sans doute pour cela que David (Gautier) m’a choisi pour être la capitaine de l’équipe, cette saison.”

Et vous, à titre personnel, que vous pouvez nous dire sur vous ?

“Après mon parcours, je n’ai plus de pression à me mettre à titre individuel, je souhaite juste prendre du plaisir au sein du collectif. Comme m’avait dit David, lorsqu’il m’avait sollicité pour revenir au club, je n’ai plus rien à prouver et ce ne sont pas mes différentes blessures qui vont tout remettre en cause.”

Quelles sont vos ambitions ?

“J’ai signé à Angers pour me faire plaisir et contribuer à faire progresser le club. Cela m’a attristé de voir les mauvais résultats de la saison dernière et j’ai envie d’aider le club à remonter en Ligue Féminine. Je vis le jour le jour, surtout après mes blessures, mais mon futur objectif est de gagner les play-offs. On a travaillé dur pour en arriver jusque-là, et on doit être toutes concernées par cet objectif de fin de saison.”

N’est-ce pas trop difficile d’allier les études et votre carrière de sportive de haut niveau ?

“Il faut savoir bien s’organiser. Je suis actuellement en train de finir ma thèse de mon master, dans les métiers du management du sport. J’ai aussi passé mon BE1 à Toulouse. Je suis aussi attirée par le sens tactique. Mais c’est compliqué d’être joueuse et entraîneur en même temps, surtout que je suis quelqu’un qui aime m’investir à 100% dans ce que je fais. Donc chaque chose en son temps. Comme je vous le disais, il faut beaucoup d’organisation, d’énergie et c’est compliqué. C’est pour cela que je suis des études en formation à distance. Cela me permet d’avoir des études aménagées par rapport au basket. Pendant mes blessures, j’ai pu avancer dans mes études. J’aurais ma soutenance au mois de juin 2018.”

Pour finir, avez-vous été attirée par d’autres sports ?

“J’ai touché à un peu tous les sports, de la danse comme le rugby, cela m’a bien plus. Mon papa et mon petit frère ont pratiqué le rugby. J’ai toujours aimé les sports de balle. Je viens d’une famille de sportifs.”

Camille AUBERT

Né le 8 Avril 1989 à Laval.

Poste : Meneuse de jeu.

Club actuel : Union Féminine Angers Basket.

Anciens clubs : Laval, Cossé-le-Vivien, Saint-Paul-Rezé Nantes, Centre Fédéral, Valenciennes, Toulouse, Basket Landes, Angers, Villeneuve-d’Ascq, Nice.

Crédit photos : Eric MEILLAT (Flou2Rallye)

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