Vainqueur de la première épreuve de la journée sur les Grandes Foulées du Parc, lors de la 51e édition du Cross du Courrier de l’Ouest, Simon DUBOIS, pensionnaire du club du Running Val d’Hyrôme, s’est imposé devant Cédric VAUGON (JA Melesse) et Jérôme LEVEILLE (Athlétisme Saint-Barthélémy-d’Anjou), en 33’28. La course se sera gagnée au mental jusque dans les derniers kilomètres, où il n’aura rien lâché. Que de chemins parcourus depuis ses débuts au parc du Château de Pignerolles en 2018, où sa tenue de l’époque n’était pas tellement adaptée à la course à pied. Il nous fera partager tous les moments forts de sa course, kilomètre par kilomètre, avec des rebondissements, le stress de gagner, jusqu’à la délivrance d’une victoire qui restera gravée dans sa mémoire, comme l’une des plus belles pour lui.

Bonjour Simon, vous devez être content d’avoir remporté l’épreuve des Grandes Foulées du Parc, mardi matin, au Cross du Courrier de l’Ouest ?

« En effet, je suis super content de ma victoire. Franchement, cette victoire a vraiment une saveur particulière, comparée à celles des trails. C’était différent en matière d’émotion, avec la foule, le public. C’est vraiment une ambiance à part. »

Comment s’est déroulée la course ?

« La course s’est super bien déroulée. Les cinquante premiers mètres ont été très rapides. Ensuite, le rythme va se calmer rapidement. Damien ECHASSERIEAU, un copain d’entraînement du Running Val d’Hyrôme, va donner le tempo en prenant les commandes de la course. Il va mettre le rythme qu’il fallait pour cette course-là. On va être côte à côte pendant quelque temps, avant de se faire doubler par un petit jeune. On va s’apercevoir qu’il avait une superbe allure. On s’est dit que l’on n’allait pas tenter de le suivre. Et puis les virages vont s’enchaîner, je vais arriver à me décoller de quelques mètres de Damien. Ensuite, je vais réussir à revenir sur le premier de la course, petit à petit. J’ai vu qu’il y avait un groupe de trois coureurs avec Damien, dont ceux qui finiront deuxième et troisième de la course, au final. Celui qui est encore devant moi, à ce moment-là de la course, a une superbe belle foulée. J’ai alors constaté qu’il n’avait pas l’air serein, car il regardait derrière lui et je vais progressivement revenir sur lui. Je vais revenir à sa hauteur, puis il va en profiter pour relancer. Je ne vais pas m’affoler. Je vais le récupérer et il va me fait le signe de passer. Je me suis posé des questions. Et c’est en le doublant que j’ai constaté qu’il était cramé. »

Vous êtes alors seulement à mi-parcours ?

« En effet, à ce moment-là de la course, je me suis posé des questions, car on était qu’à peine à mi-parcours après 4,5 kilomètres de parcourus. Je vais alors me retrouver tout seul devant. Est-ce que ce n’était pas moi, le prochain, qui allait craquer et qui allait céder ma place comme le premier venait de faire ? »

Quelle décision avez-vous prise à ce moment-là de la course ?

« Eh bien, écoutez, je vais tenter de maintenir l’allure. J’entendais le speaker de la course, Alexis FROGER, qui annonçait déjà mon nom au micro et qui espérait certainement me voir arriver en tête de la course, à l’arrivée. »

La fin de course va être mentale ?

« Disons que l’on va serrer les dents, en passant les kilomètres, les uns après les autres. Je vais essayer de maintenir un écart, qui était assez maigre malgré tout, par rapport aux poursuivants. Au septième kilomètre, j’ai vu qu’il y en avait un qui s’était détaché du groupe de trois et qui tentait de revenir sur moi. Il va d’ailleurs essayer de revenir fort sur les deux derniers kilomètres. Je l’ai entendu crier pour se donner du courage, afin de revenir sur moi. »

Les deux derniers kilomètres vont être difficiles ?

« C’est certain que sur les deux derniers kilomètres, j’ai un peu douté. Je me suis posé la question de savoir si les jambes seraient là pour terminer la course. Si j’étais cramé, je pourrais vite redescendre dans les places, à la quatrième ou à la cinquième position… Je me suis mis une petite musique dans la tête qui m’a redonné de l’espoir et de l’énergie. On pense à ses proches, on est soutenu par le public, donc sur les deux derniers kilomètres, on se dit qu’il ne faut rien lâcher. On maintient et on force l’allure. Je me suis dit que le deuxième ne pouvait pas revenir comme cela, avec quarante mètres d’écart, ce qui représente quelques secondes d’avance. Donc, je me suis dit que si je ne lâcherais rien, il aurait du mal à me rattraper. »

A quel moment, avez-vous cru à la victoire ?

« Lorsque l’on est arrivé dans le dernier kilomètre, je me suis dit que la place était faite. Maintenant, il fallait tout donner. Et cela a payé et je remporte la course. »

Que retiendrez-vous de votre performance ?

« Je retiendrais qu’il y a eu énormément d’émotion, lors des cinq cents derniers mètres. Cela m’a pris aux tripes. J’aurais tout donné. Franchement, même ce mercredi matin, quelques heures après ma victoire, j’avais encore du mal à réaliser le fait d’avoir gagné les Grandes Foulées du Parc au Cross du Courrier de l’Ouest. Je pense que cette victoire va rester marquer dans ma mémoire. »

Pour terminer, pouvez-vous revenir sur l’une des photos, lors de votre première participation au Cross du Courrier de l’Ouest ?

« Oui, j’ai voulu ressortir une photo de 2018, où cela a été mon tout premier dossard. A l’époque, j’étais en short de bain rouge, parce qu’à l’époque, je n’avais pas de short de course à pied. J’avais aussi mis une vieille paire de chaussures. D’ailleurs, je ne sais même pas si c’était vraiment une bonne paire de chaussures pour courir (rire). Bref, je n’étais vraiment pas avec une tenue de coureur à pied. Je crois que je m’étais inscrit sur la distance du 6 km. A l’époque, j’avais terminé très loin au classement. Mais voilà, c’était en hommage à mon papa, qui était décédé en 2017. Ensuite, j’avais participé à la course des Grandes Foulées du Parc, en 2022 et 2023, où là, j’avais amélioré mon chrono à chaque fois. En 2022, j’avais dû finir sixième en trente-cinq minutes. En 2023, j’ai dû faire onzième avec un meilleur temps en 34’30. Et là, cette année, j’ai encore fait mieux en 33’28. Alors, je sais qu’il y a des athlètes meilleurs que moi et qu’il y a aussi la course des AS, mais aussi que l’épreuve a déjà été gagnée avec des chronos inférieurs au mien, mais voilà, cela ne m’enlève pas la fierté d’avoir gagné. Je me suis bien battu. Le deuxième termine à huit secondes et cela aura été une bataille jusqu’au bout. Franchement, cette victoire sera gravée dans ma mémoire, comme l’une des plus belles pour moi. »

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