Rencontre avec Benjamin ALLARD, avec l’attaquant du FC Pellouailles-Corzé. Il nous présentera son parcours sportif, puis reviendra sur la saison du FCPC avec les points forts et ceux à améliorer. A la suite de cela, il nous fera partager ses meilleurs souvenirs de footballeur. Ensuite, il nous parlera de l’ambiance au sein du vestiaire et nous donnera son avis sur son entraîneur, Jérôme Dumontant. Enfin, il nous décrira avec humour ses différents coéquipiers, un par un, où chacun en prendra pour son grade…

Pouvez-vous nous faire une petite présentation de vous et de votre parcours sportif ?

« Est-il nécessaire de me présenter ? Vous trouvez toutes les informations sur ma fiche Wikipedia ! Bon au cas où, je m’appelle Benjamin, je n’ai pas encore l’âge de jouer en vétérans et je partage ma vie de sportif avec ma petite femme, Pauline, et mes deux graines de star, James (comme le Colombien) et Andrea (comme l’Italien).

Depuis petit, j’ai toujours voulu marquer l’histoire du football. J’ai donc commencé ma carrière dans les années 90 (cela fait jeune…) au FCPG à l’époque où Michel Grosbois jouait en catégorie senior… Ah mince, il joue encore en senior ! J’ai tenté une année (en moins de seize ans, je crois) qu’on m’a vendue pleine de trophées à l’AS Saint-Barthélémy, mais qui a fait un flop…  J’ai rejoint en « moins de dix-huit ans » le FCPC via une entente FCPG/C. Aujourd’hui, quand on reparle de cette période (comme des vieux autour d’une binouze), on se rappelle de nos belles années : quand dans une équipe tu as un « poulet », un « loveur » et une « patate », il ne peut rien t’arriver… on a d’ailleurs pris une cuite collective un samedi soir, chez Romain Landreau, car le coach nous avait dit que « pour la cohésion, cela serait bien de faire un truc entre nous… » (ndlr : défaite logique de notre équipe de soûlots, le lendemain). Depuis, la cohésion est toujours présente même si certains ont raccroché les crampons !

Depuis ces années, je suis resté fidèle au FCPC qui ne m’a jamais proposé de passer professionnel, mais qui est un club pour lequel je partage les valeurs et dans lequel il est possible d’associer la rigueur que la compétition impose sans pour autant se prendre trop au sérieux : « on ne la gagnera pas la coupe de France, les mecs ! »

L’époque où Christopher TRELLU marquait plus de quarante buts par saison ! (photo de 2006).

Que pouvez-vous me dire sur votre saison actuelle avec le FC Pellouailles-Corzé, sur les points positifs et un peu moins bons ?

« J’aurais préféré que vous me demandiez cela l’année dernière, lorsque l’on jouait la montée !

Sans blaguer et pour parler du positif d’un point de vue général, le FCPC dans sa globalité est un club où chaque membre est considéré. Peu importe ton niveau de football ou la catégorie dans laquelle tu joues, le dimanche soir, tu vois des échanges entre gars de A, B, et C, avec aussi les Loisirs, les Vétérans (quand ils ont réussi à tenir jusqu’à 17h30), les Féminines…, et tout cela avec les enfants qui courent partout. Et ça depuis plusieurs années, c’est ce qui te fait passer une bonne saison, peu importe les résultats.

Plus précisément, en ce qui concerne notre saison avec l’équipe fanion, C’est un peu particulier… On a démarré avec une préparation globalement sérieuse avec un stage à Saint-Hilaire, des séances de biking et le suivi de « Toubib » (Thibault Godichon) notre ostéopathe, qui nous en fait baver avec ses séances militaires.

On démarre bien, notamment en coupe de France pour se faire sortir par le Vendée Fontenay Foot, aux penaltys. Et puis en championnat (que l’on découvre après notre montée en Régional 3, l’année dernière) la machine peine à se lancer… On est en manque de points, mais sûrement pas en manque de motivation. La présence et le sérieux aux entraînements, l’ambiance qui, malgré la(es) défaite(s), reste très bonne, et la qualité individuelle de chaque joueur devraient porter leurs fruits (en témoignent les six points pris sur les trois derniers matchs).

A nous de faire le nécessaire pour se rendre la deuxième partie de saison plus sereine (pas simple, si on termine à la période des barbecues…). »

Le stage de préparation d’avant-saison.

Vous êtes l’un des cadres du vestiaire, parlez-nous un peu de la vie au club, de l’ambiance dans le vestiaire, etc… ?

« Le groupe vit bieng ! Je ne voudrais pas faire trop de publicité sur l’ambiance dans le club, car j’ai peur de perdre ma place si des joueurs meilleurs que moi lisent cet article… Je l’ai dit plus haut, le FCPC est un club familial, où chacun a la possibilité de s’épanouir balle au pied et où chacun participe à sa manière à la vie du club (même si c’est parfois difficile de faire en sorte que tout le monde mette sa pierre à l’édifice… mais cela, il me semble que c’est notre époque qui veut ça ?) A ce propos, je vends des tickets de tombola et j’ai parié que tu m’en prendrai un carnet : chiche ?

Notre président, Frédo Pauvert, veille à ce que tous respectent « l’institution », il a pour cela un outil apprécié de tous : la tape amicale ! Il est bien entouré par une équipe de passionnés et amoureux du club, qui travaillent souvent dans l’ombre et qui apportent également leur touche à cette ambiance chaleureuse qui nous va si bien !! (un conseil : faites attention si Michel Boigné et Anthony Huau ne sont pas décidés à rentrer chez eux).

Le FCPC est un club où le chambrage fait aussi partie de l’ADN : mais toujours avec respect et bienveillance. Il s’accompagne d’ailleurs de beaucoup d’autodérision, on peut donc facilement être le bourreau ou la victime ! Je n’ai pas d’exemple flagrant, mais je pense à Axel Le Gallou qui se prend pour Ricardo Quaresma (footballeur international portugais) sur une passe à dix à l’entraînement, ou Thomas Thuleau qui pense avoir les jambes pour finir devant moi au fractionné : le « t’as peur papy ? » avant le dernier tour ne m’avait pas plu (rire).

Sans trahir le secret du vestiaire, je peux dire qu’à partir du moment où tu y mets un pied, tu peux prendre une amende pour à peu près tout ! David Leblanc et P’tit Bichon pratiquent la tolérance zéro ! Mais au-delà de cela, et c’est ce que j’apprécie, quand c’est l’heure d’être sérieux, les attitudes changent et chacun prend ses responsabilités pour rentrer dans le match et donner le maximum : c’est dans un sens, le meilleur moyen de respecter les bénévoles, les dirigeants et tous ceux qui viennent nous encourager au bord du terrain. »

A ce sujet, que pouvez-vous nous dire sur votre entraîneur et vos coéquipiers… qui est le plus chambreur, le plus superstitieux, celui qui arrive le plus en retard…, celui qui prend le plus soin de son style vestimentaire… ?

« J’ai connu Jérôme (Dumontant) à mes débuts en catégorie senior, c’est quelqu’un qui s’implique énormément dans son rôle d’entraîneur et d’éducateur. Il porte beaucoup d’importance au respect et à l’investissement de chacun dans la vie du club. Il n’a pas la langue dans sa poche lorsque quelque chose ne lui convient pas et sait le crier haut et fort : d’ailleurs, quand je suis sur le banc, je me mets toujours à l’opposé de lui ! Je ne sais pas combien de temps, il passe à préparer ses matchs, mais pour chaque rencontre, il a fouiné pour avoir le maximum d’infos sur l’adversaire : Vous voulez savoir si le gardien adverse jouait en B, il y a trois semaines ? Demandez à Jérôme ! Petit regret quand même, il pense que quand j’ai le brassard, on perd, donc je n’ai plus le droit de l’avoir… (rire).

Mes coéquipiers sont tous prêts à me faire des représailles si je clashe trop… Mais tant pis… Pour commencer, je voudrais avoir une pensée pour tous ceux qui ont commencé la saison, mais qui n’ont pas été épargné par les blessures. Notamment Romain Guihard, le seul joueur que j’ai vu prendre sa douche avec une savonnette (pratique pour ne pas se faire taxer son gel douche !), Greg Jugan alias « terminator », qui n’a pas la direction assistée et oublie qu’à la fin du terrain, il y a une ligne, et Clément Millasseau (même s’il a repris l’entraînement), qui se fait des copains tous les dimanches dans « sa zone ».

Pour les valides, je vais faire ligne par ligne : Dans les cages David Leblanc, le roi du run&bike : je dirais le plus grossier : le mieux, c’est quand il rate un six mètres ou qu’il prend un but … cela fuse ! Derrière, Titi Marais a la palme du plus mauvais ratio taille de manche/mains (d’ailleurs, quelqu’un a-t-il déjà vu ses mains ??). Je ne sais pas qui va le plus vite entre Pierre Richard et Steven Cadeau, mais je les mets ex-aequo des joueurs les plus costauds ! Grégory Guesneau (alias P’tit Bichon), je lui donne la palme du Chouchou du coach : en même temps, le mec c’est un peu notre Adil Rami : il n’est pas à l’aise avec ses pieds, mais il nous fait bien marrer. il faut bien gagner sa place d’une façon ou d’une autre ! Plus belle découverte : Guillaume Doiteau au poste d’arrière-droit ! (ne change rien Guigui, t’es bien derrière !) Au milieu, Antoine Miché, obtient le trophée du moins objectif : selon lui, il ne fait jamais faute et si le ballon sort, c’est toujours pour lui ! (rire) Mais je dois dire qu’il a aussi la palme de la plus belle progression cette année. Si venir au stade avec un sac cabas est à la mode, Thibault Millasseau est le plus « Fashion Victime », sinon je pense que c’est Kevin Dumontant, qui prend le temps de se recoiffer avant de rentrer sur le terrain. Au niveau des retards, je dirais Eddie Sehrane, mais avec des circonstances atténuantes, car il doit à chaque fois supplier ses colocs de le conduire au stade. Il est également le plus « Ben Mendy » (rapport aux réseaux sociaux), il arrive même à faire des snaps de lui quand il joue ! La plus grosse bouffe : Thomas Thuleau (et de loin) : planquez les chips les mecs ! La plus grosse frappe : Valentin Motteau. Quand il tire, on a l’impression que le ballon pèse quinze kilos !

Le plus râleur : on en a plusieurs, mais je donne la médaille à mon beauf, Christopher Trellu, qui s’est beaucoup amélioré, mais le mal est fait : tu es catalogué maintenant ! J’aurais pu dire aussi que c’est Pascal Motteau, mais il mérite plus le titre du plus chauvin. »

Avez-vous des projets d’évolution dans le club ou ailleurs ?

« Je laisserais mon agent répondre à cette question… mais si je dois penser plus loin, j’aimerais bien un jour pouvoir suivre et accompagner mes enfants s’ils décident de pratiquer le football ! Pour mon premier, James qui a quatre ans, c’est bien parti (rire). »

Vous fixez-vous des objectifs personnels ?

« Je n’ai jamais été porté sur « les statistiques » (nombre de buts, de passes…). Je cherche juste à être performant pour l’équipe. Mon objectif est de réussir à tirer le collectif vers le haut. Je n’ai pas la prétention d’être un meneur ou un leader, mais j’aime à penser que j’ai une influence certaine sur les résultats. Ce n’est pas un objectif hyper « palpable », mais si je te disais que je voulais marquer dix buts dans la saison, je ne serais pas crédible ! »

Quel est votre regard sur le football actuel et sur son évolution, au fil des saisons ? 

« C’est là, où je vais commencer à parler comme un vieux ! Il y a effectivement pas mal de différences entre le football d’il y a dix ou quinze ans et le football d’aujourd’hui. Je trouve qu’il y certaines choses qui se perdent : sans blâmer forcément la jeunesse, mais regardez la difficulté à trouver du monde pour aider (traçage du terrain, faire la touche, ou plus simplement ramasser le matériel en fin d’entraînement) ou même pour participer aux événements du club comme la vente de saucissons ou la participation au bal du foot… Sur le terrain, cela se ressent aussi et je trouve que l’état d’esprit s’est également dégradé. J’ai l’impression qu’il y a des Neymar, des Cristiano Ronaldo, ou des Lionel Messi tous les dimanches, sauf que cela joue tout juste en Ligue ! Par contre, pour quand même pas passer pour le vieil aigri, je trouve que le niveau général et les exigences ont nettement progressé. Dans toutes les catégories, on peut voir du jeu et un minimum de culture tactique, alors que j’ai des souvenirs de matchs de fond de district (à l’époque, jadis) qui étaient tactiquement pauvres… Je suis peut-être influencé par le bon travail que met en place le coach de notre équipe 3, Wilson Labille et son bloc médian. »

Avez-vous des moments dans votre vie de footballeur qui vous ont marqué, des personnes, des événements… ?

« Les événements qui m’ont marqué dans ma carrière de footballeur ne sont pas originaux… Je vais vous dire notre descente de Promotion d’Honneur à la Première Division, pour le moment, le plus difficile sportivement. Mais heureusement, il y a aussi des superbes souvenirs, comme notre finale de coupe de l’Anjou et notre montée, l’année dernière, en Régional 3. Je retiens aussi les tours de coupe de France avec le quasi-exploit contre le Vendée Fontenay Foot (putain de poteau !).

Pendant ces années, j’ai évolué avec différentes figures qui m’ont marqué. Je pense à Michel Grosbois, ou Gérard Dupé au FCPG, qui ont énormément donné pour les jeunes, à Manu Douge en jeune au FCPC accompagné de Bruno Baranger et Franck Chalumeau, qui sont des exemples d’investissement dans le club. Plus récemment, Guillaume Rey et Hamza Chekir, chez qui j’ai beaucoup appris tactiquement. Forcément, je dois aussi citer Jérôme Dumontant (sinon je vais être sur le banc…). Je suis également très heureux d’évoluer avec des joueurs comme Damien Plateau ou Guillaume Tijou, qui vous prouvent tous les week-ends que d’aller le samedi soir en boîte de nuit et être titulaire le dimanche, c’est possible. »

Comment vivez-vous le confinement actuel ?

« C’est sûr que c’est une organisation ! Ma femme et moi sommes en télétravail et nous avons nos deux tornades qui gravitent autour de nous… Heureusement, il fait beau et on a accès à notre jardin pour prendre l’air. Nous sommes vigilants à respecter les règles du confinement et j’espère que l’on arrivera vite à retrouver un rythme « classique »: mais priorité à la santé ! (sourire)

Sportivement, je connais les petites routes pour aller courir sans croiser personne sinon des lapins, et je fais le nécessaire pour garder un minimum de condition (il n’est pas question que Thomas Thuleau me batte au fractionné). Heureusement au FCPC, certains ne manquent pas d’idée pour nous divertir : photo à l’appui.. »

Un dernier mot pour ceux qui font vivre le club au quotidien ?

« Pour finir, même si j’ai essayé de le faire comprendre lors de cette interview, je tiens bien sûr à remercier tous ceux qui font que le FCPC et le football amateur en général soient possible. Je voudrais également avoir une pensée envers ma famille qui a pris l’habitude de me voir partir le dimanche en fin de matinée, sans finir mon brunch (rire).

Je souhaite à tous les amoureux du football amateur, plein de derbys, d’exploits en coupe, de debriefings de matchs interminables, de tournées à dix balles, et surtout, n’oubliez pas : prenez plaisir à jouer, à vous surpasser, et à faire que le football amateur reste une fête ! On ne la gagnera pas la coupe de France les gars ! J’espère n’avoir oublié personne et à la famille FCPC, je vous dis : à très vite. »

 

 

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