Rencontre avec Laurent BUFFARD, l’entraîneur de l’Étoile Angers Basket, qui nous a consacré un long entretien, où il reviendra dans un premier temps sur la première partie de saison. Ensuite, il reviendra sur les derniers matchs de son équipe, ainsi que sur le regard de ses adversaires. Puis, il nous parlera de l’apport des recrues estivales et nous expliquera les points importants sur lesquels se basent son collectif, dans les bons résultats actuels. Même si la saison de NM1 reste un marathon, il nous donnera les objectifs à atteindre pour cette première phase, mais aussi quelques informations sur la préparation de la saison prochaine, qu’il commence déjà à préparer de façon sérieuse. Formateur dans l’âme, il nous dira s’il souhaite donner une certaine identité à l’EAB, avec les jeunes issus du club, dans les années à venir. Enfin, il évoquera les vertus de son staff technique et médical, ainsi que sur l’engouement du public lors des matchs à domicile.
Bonjour Laurent, vos fonctions d’entraîneur à l’Étoile Angers Basket vous occupent bien actuellement ?
« En effet, je suis actuellement très occupé, entre la gestion de la saison actuelle et commencer la préparation de la saison prochaine. D’ailleurs, je suis en pleine réflexion. »
Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur les derniers matchs de votre équipe, en championnat de NM1 ?
« Je peux dire, c’est que c’est bien. On a fait un dernier match à domicile intéressant dans le derby des Pays de la Loire face aux Vendéens de Challans (victoire 81-68). Actuellement, cela se passe relativement bien, on continue notre petit chemin. On a perdu de quatre points à Boulogne, c’est un peu dommage, car ce sont des points qui compteront pour la deuxième phase (les points contre les cinq premiers sont gardés dans la deuxième phase de championnat). Malgré l’absence de Jason Jones, on a fait le match, on s’est battu. De toute façon, on ne va pas refaire le match avec des « si », mais Jason nous aurait certainement aidé dans des secteurs particuliers du jeu. On reste très modeste et très humble, en continuant à travailler, car rien ne sera facile, même contre des équipes supposées plus faibles… Il n’y a qu’à voir notre dernière défaite à Vanves, avec plus de cent points encaissés (105-87), même si le match était sans enjeu pour nous… On veut gagner les matchs et on veut aller au bout de nos objectifs. »
Êtes-vous surpris des bons résultats actuels et des bonnes prestations de votre équipe ?
« Je suis surtout surpris de la fiabilité de cette équipe. C’est une équipe qui n’a peur de rien, qui est dans le défi, dans la motivation, dans l’implication et dans le travail. J’ai l’impression qu’il y a une espèce de confiance qui s’est installée entre les joueurs, le staff, le club et ses dirigeants, et qu’il y a une vraie dynamique qui s’est installée. »
Finalement, vous ne vous êtes pas trompé dans vos nouvelles recrues estivales ?
« On verra cela en fin de saison si l’on monte en Pro B. En tout cas, je sais que les joueurs, que j’ai recrutés, sont des joueurs qui ont envie d’être au niveau, qui ont envie de gagner les matchs, qui ont envie de se remettre en question à des moments, qui ont envie de progresser et se développer, parce que ce sont des jeunes aussi. Mais bon, c’est à la fin de la saison que l’on saura si l’on a eu raison dans les choix de joueurs de ce groupe-là et si l’on est capable d’aller chercher une montée en division supérieure. »
Est-ce que vous auriez signé pour avoir seulement quatre défaites en vingt matchs de championnat ?
« Ah bah, c’est évident ! Alors après, j’ai confiance en mon équipe et dans mon staff. Après dire que je n’aurais perdu que quatre matchs au mois le 23 janvier, surtout dans la poule où l’on était… C’était difficile à parier. On l’a fait, tant mieux, mais pourvu que cela dure. »
Est-ce vous pensé que le regard de vos adversaires à changé ?
« Il est évident que l’on est ciblé par nos adversaires, mais Angers est toujours ciblé, surtout lorsque l’on annonce nos ambitions. C’est bien connu, les gens ambitieux ne sont pas toujours bien vus… Alors bon, ce n’est pas grave, on le sait. Donc, lorsque l’on est préparé à ce genre de chose, cela veut dire que dans les attitudes, dans les comportements, dans la façon de jouer, dans la façon de se préparer, il faut être encore plus vigilant et prudent. Dans ce championnat, il n’y a pas de premier ou de dernier, il y a surtout de grosses équipes et un championnat homogène. Comme je le dis toujours, les classements sont faits pour être bousculés. »
Est-ce qu’il y a une équipe, qui vous a un peu plus impressionné que les autres ?
« Il y en a plusieurs qui sont impressionnantes. Même Challans, c’est une grosse équipe sur le papier, idem pour Caen, Le Havre, Tours, et il y en a d’autres aussi. D’ailleurs, dans notre poule, tout le monde a été capable de battre tout le monde. »
Est-ce que la qualité première de l’EAB est sa régularité dans ses prestations ?
« Il est évident, que le championnat de national 1 est un vrai marathon, il n’y a pas de relâchement possible. En sachant qu’en vue de la deuxième phase, ils ne nous restent plus qu’un match à gagner, c’est celui face au Havre (match à Angers, le mardi 4 février à 20h), car c’est l’équipe qui reste dans les cinq premiers du classement. Les autres équipes que l’on va jouer ne sont plus dans les cinq premiers. Il faudra battre Le Havre, afin d’avoir deux points de plus dans la deuxième phase. Après, hormis ce match, il faudra rester sérieux et terminer premier du classement nous permettra de rester sur une bonne dynamique et d’avoir de la confiance pour la deuxième phase. Il faut rester sage, humble et ne pas s’enflammer. »
A ce sujet, votre effectif est constitué de jeunes joueurs. Est-ce qu’ils peuvent être grisés par la dynamique positive actuelle ?
« Non, j’ai de jeunes joueurs, mais avec une certaine maturité et d’expérience, et cela est plutôt positif. Et puis, ils font du sport depuis tellement longtemps, qu’ils savent que la compétition est impitoyable et qu’il faut toujours être sur le qui-vive. Il ne peut pas y avoir de relâchement. Le haut niveau, c’est d’être meilleur tous les jours ou devenir meilleur chaque jour. »
Vous vous reposez aussi sur l’une des meilleures défenses de NM1 ?
« Comme dit la célèbre citation, avec une bonne défense, tu gagnes des titres, et avec une bonne attaque, tu gagnes des matchs. Tout est dit. »
C’est un secteur que vous avez travaillé en début de saison ?
« On a insisté beaucoup sur ce point. C’est important pour nous, car cela nous permet de se développer, de s’établir et de se réconforter, car malgré tout, la défense est la base de notre attaque. Avec une bonne défense, on aura des rebonds, des choix plus faciles à faire ensuite. »
Justement, vous disiez en début de saison, que vous vouliez de la densité dans la raquette. C’est un point où vous êtes satisfait ?
« Oui, je suis très satisfait. »
Est-ce que c’est un cap que vous allez perdurer la saison prochaine et pourquoi pas en Pro B ?
« Tout d’abord, on ne sait pas encore si l’on jouera en Pro B, la saison prochaine. On ne va pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Et puis, il est évident, que le travail d’une défense ne se fait pas sur une année, mais sur plusieurs saisons, en sachant que l’idée ne sera pas de changer trop de joueurs à l’inter-saison. Lorsqu’il y a des automatismes défensifs de mis en place, ils sont compris et analysés, et s’en soucier pour qu’ils soient toujours présents dans les moments difficiles. C’est surtout sur cet aspect, que cela peut être intéressant. »
Est-ce que vous pensez que votre groupe actuel aurait le niveau pour évoluer en Pro B, la saison prochaine ?
« Pour le moment, tout le monde a le niveau pour évoluer en Nationale 1. Ensuite, on verra si l’on a la chance d’évoluer en Pro B, la saison prochaine, s’ils ont le niveau. »
Vous commencez déjà à préparer la saison prochaine. Est-ce que vous sentez que le club devient de plus en plus attractif pour de nouveaux joueurs ?
« Bien sûr, d’autant plus que le club se structure bien, même s’il y a encore beaucoup à faire. On avance, on n’est pas là avec les deux pieds dans le même sabot ou à se regarder le nombril. On travaille pour que demain, le club soit meilleur à tous les niveaux, dans l’accueil du public, que l’encadrement médical soit performant, qu’il y ait de bonnes conditions d’entraînement, qu’au niveau du remplissage de la salle Jean Bouin durant nos matchs, cela soit parfait, que dans la communication, on soit bon, que nos jeunes progressent et soient performants dans toutes les catégories, que notre équipe de National 3 joue le haut de tableau. Évidement, il y a tout cela a mettre en place. »
Vous êtes aussi formateur, avez-vous l’objectif d’intégrer dans les années à venir, des jeunes issus du club ?
« Oui, pourquoi pas, c’est l’objectif du club d’avoir un centre de formation et d’intégrer des jeunes au groupe professionnel. Je pense que sur les années à venir, cela peut devenir une identité au sein du club. C’est évident que c’est quelque chose que l’on souhaite mettre en place. »
D’avoir structuré le staff médical, c’est pour vous un vrai bénéfice dans les bons résultats actuels de votre équipe ?
« Oui, cela fait partie des choses qui montrent que le club progresse, à tous les étages et dans toutes les instances. Il y a un travail considérable effectué par tous les salariés du club, que cela soit les joueurs, les entraîneurs de jeunes, et tous ceux qui fonctionnent au quotidien pour que le club soit meilleur. Il y a une vraie volonté de réussir dans le projet, de s’installer dans le haut niveau et de construire quelque chose de durable. Et cela est positif, j’aime bien. »
Est-ce que c’est pour vous, la bonne année pour une montée en Pro B ?
« Il y a des moments où il faut savoir prendre le train lorsqu’il se présente. Cette saison, c’est peut-être la bonne saison. La saison prochaine, ce sera peut-être la mauvaise, on ne sait pas. Lorsqu’il y a des opportunités, il faut savoir les saisir. »
Avec vos bons résultats, vous sentez l’engouement autour de votre club lors de vos matchs à domicile ?
« Oui, en effet, il y a de plus en plus de monde. Bon, le fait de gagner, cela amène un peu de public, qui vient voir du beau basket, de bonnes équipes en face, des animations qui leur sont proposées. Je pense que tout cela est très positif. Il faut surtout améliorer tout cela et continuer en ce sens. Cela se fait tranquillement et puis, il n’y a pas de panique à avoir, cela va plutôt dans le bon sens. »
Avec votre expérience dans d’autres clubs d’un autre niveau, quels sont selon vous, les axes d’amélioration ?
« De mon côté, je m’occupe avant tout de la partie technique. Ensuite, il y a des personnes compétentes pour s’occuper des autres parties. Lorsque l’on me demande mon avis, je le donne, mais je laisse l’initiative aux gens et aux dirigeants qui gèrent le club de s’en occuper. C’est logique, chacun à sa place. C’est comme cela, qu’une équipe se manage. Maintenant, il y a des progrès à effectuer partout. Il y a de l’envie, de la performance, de l’énergie, donc il faut avancer dans ce sens-là. »
Comment est l’ambiance au sein du club ?
« L’ambiance est très bonne et surtout saine. Quand il y a une osmose entre tout le monde, entraîneurs, dirigeants, joueurs, salariés, public, en général cela fonctionne bien. C’est un signe de concordance dans les objectifs fixés. Les gens fédèrent dans le projet, ils ont tous envie d’aller dans le même sens, et c’est plutôt positif. »
Est-ce que vous donnez des objectifs à vos joueurs ?
« Évidemment, je donne des objectifs collectifs et individuels à mes joueurs. On est sur des projets de jeu, sur du développement, des structures d’entraînement, sur de la progression, de cohésion sur tous ces systèmes de performance. C’est normal, cela fait partie du jeu. »
Et de rester invaincu à domicile ?
« En effet, c’est l’un des objectifs de notre début de saison, et c’est ce que l’on se dit à chaque fois, avant chaque match à domicile, en se disant « attention, personne doit nous prendre la clé de la maison, personne ne doit monter sur nos terres ». Alors attention, le fait de gagner tous ses matchs à domicile est un vrai chantier et ce n’est pas facile. Il n’y a pas beaucoup qui sont capables de dire cela. »
Pour conclure, c’est encore la période des vœux, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter ?
« Avant tout, une bonne santé à mes joueurs, car évidemment, lorsque l’on peut éviter les joueurs blessés, cela permet d’avoir une stabilité dans un groupe. Et puis la deuxième chose, c’est d’avoir toujours l’envie d’aller plus loin dans le registre de jeu que l’on a aujourd’hui. Et concernant le public, j’espère que l’on va continuer à leur faire plaisir avec nos bons résultats et le plus longtemps possible. Car sans le public, on n’existe pas, on a besoin de lui, qu’il soit présent avec nous. »








