Le record de France seniors masculin de l’ekiden est tombé ce dimanche matin dans la capitale, grâce au Décines Meyzieu Athlétisme 2e en 2h02’43’’ (sous réserve d’homologation) d’une course remportée par l’équipe kényane de 42House en 1h58’05’’, le premier chrono sous les 2h00’00’’ réalisé sur le sol français et un record de l’épreuve explosé. Le Racing Multi Athlon s’est, lui, imposé chez les femmes en 2h22’30’’. Jamais un club hexagonal n’était allé aussi vite. Cette douzième édition du relais parisien de 42,195 km a aussi été marquée par une participation jamais vue, avec 1630 équipes engagées et de tous niveaux. Une diversité fidèle à l’esprit rassembleur et grand public de l’événement.
Et soudain, le déluge
Le dernier relayeur de 42House, large leader de la course, n’était plus qu’à quelques hectomètres de l’arrivée quand une violente averse s’est abattue sur le parcours majestueux du MAIF Ekiden de Paris. Une manière comme une autre de célébrer l’avalanche de performances réalisées lors de cette douzième édition, épargnée tout de même par la pluie pendant près de deux heures avant de laisser place à une météo capricieuse.
Les relayeurs kényans de 42House avaient dans le viseur la meilleure performance mondiale de tous les temps, réalisée il y a de cela 20 ans à Chiba (Japon) par six de leurs compatriotes, en 1h57’06’’. S’ils n’ont pas fait tomber cette marque, ils ont survolé les débats en 1h58’05’’, devenant la première équipe à briser la barrière des 2h00’00’’ lors d’une course organisée en France. Le record de l’épreuve a, lui, volé en éclats et changé de dimension. Il était détenu depuis 2023 par un collectif adidas en 2h04’40’’.
Record de France masculin pour le Décines Meyzieu Athlétisme
Dauphins des Kényans, les fondeurs du Décines Meyzieu Athlétisme, club phare de la banlieue lyonnaise, sont, eux aussi, largement descendus sous le temps de référence des représentants de la marque aux trois bandes, et ont surtout établi un nouveau record de France en 2h02’43’’. Une performance historique, qui leur permet, sous réserve d’homologation, d’effacer des tablettes les 2h04’41’’ de l’équipe de France en 1996. « L’idée était de lancer la saison et chez nous, on aime les courses par équipes », explique Bastien Perraux, le coach d’un collectif dont la plupart des athlètes tenteront d’aller chercher leur qualification pour les Europe de cross lors des courses de sélection de ce mois de novembre. Seul petit goût d’inachevé : les Décinois, qui ont devancé leurs camarades d’entraînement du pôle lyonnais (3es en 2h05’30’’), ont échoué à seulement six secondes de la meilleure marque continentale de tous les temps, propriété de la Belgique depuis 2022.
La joie des athlètes de l’Asec Athlétisme La Pommeraye, réunis en cercle et hurlant de bonheur, était presque plus intense. En 2h12’29’’ (8e), les représentants du club des Pays de la Loire, déjà de la partie lors des deux dernières éditions, se sont emparés du record de leur ligue. « On est une équipe de copains et on a passé un super week-end à Paris avec trois relais engagés, racontaient-ils de concert. L’ekiden nous offre la possibilité de lancer notre saison sur une note un peu ludique. »
Le Racing Multi Athlon au sommet chez les femmes et en mixte
Chez les femmes, c’est aussi allé très vite avec la démonstration du Racing Multi Athlon. Le club parisien avait sorti la grosse armada, avec en particulier en ultime relayeuse Léonie Périault. Actuellement en pleine coupure après avoir conclu la saison de triathlon avec une médaille d’argent mondiale autour du cou le 19 octobre, elle a bouclé les un peu plus de 7 km d’effort à son menu en 2h22’30’’, soit une victoire haut la main au classement féminin et le chrono le plus rapide de l’histoire pour un club hexagonal. Seul le Décines Meyzieu Athlétisme est également parvenu à basculer sous les 2h30’, en 2h24’24’’. La première place, côté équipes mixtes, est aussi revenue au RMA en 2h17’19’’.
Magie du MAIF Ekiden de Paris et, plus largement des grandes courses populaires, des runners débutants ont pu croiser une pointure comme Léonie Périault. « J’aime bien ce type de courses, qui permettent de côtoyer des athlètes de tous niveaux dans une bonne ambiance », appréciait cette dernière. Illustration avec ce trio de copines trentenaires aperçues quelques secondes avant l’arrivée de la triathlète, après en avoir fini avec leur half ekiden, soit une course de 20 km. Andrea, Candice et Julia habitent à Angers, La Rochelle et Paris. L’une est une coureuse assidue, les deux autres épinglaient pour la toute première fois un dossard. « On s’est dit que c’était un beau défi et on ne se voyait pas prendre part à une course toute seule », confiaient les deux débutantes. Des profils que l’on retrouve souvent lors de la course en relais organisée par la Fédération, tout comme les équipes « entreprise » présentes en nombre dans l’interminable zone de transmission des ceintures-dossards. La palme du plus grand nombre de collectifs en lice est revenue, comme d’habitude, à la Poste avec 63 teams.
Fête populaire, t-shirt Johnny Halliday et casquette à pois rouges
Lieux clés de la course niveau ambiance, le pont de Bir-Hakeim et l’espace situé derrière la zone de transmission ont été pris d’assaut par les coureurs-spectateurs, changeant de rôle en fonction de leur positionnement dans leur équipe. Runners déguisés en banane, ou affublés d’un t-shirt Johnny Halliday et d’une casquette à pois rouges vintage plus attendue sur les routes du Tour de France : la convivialité a été au rendez-vous pendant un peu plus de quatre heures, à un jet de pierre du Trocadéro.
Pour le plus grand plaisir d’Emmanuelle Jaeger, présidente déléguée de la FFA, qui a participé aux remises de médailles après avoir pris part à la course en tant que première relayeuse au sein d’une équipe fédérale : « Il y a eu des records de participation, de vitesse et d’éco-responsabilité, grâce au soutien de notre partenaire MAIF », soulignait-elle. « Mais aussi de convivialité et bonne humeur. Cette course est un rendez-vous incontournable pour nos clubs et pour les entreprises, mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui veulent tout simplement pratiquer leur passion ensemble. La course à pied, c’est aussi courir pour aider les autres. »
Rendez-vous en 2026 pour le constater à nouveau.








