Rencontre avec Danick BOUCHARD, le top scoreur des Ducs d’Angers. L’attaquant angevin reviendra sur la série remportée face aux Boxers de Bordeaux (4-0), puis se projettera sur le prochain rendez-vous des demi-finales, face aux Dragons de Rouen, en nous donnant les clés qui auront une importance dans cette opposition. Il estime que cela se jouera sur des détails et qu’il faudra être intelligent et être efficace sur divers aspects du jeu.
Bonjour Danick, pouvez-vous revenir sur la série des quarts de finale face aux Boxers de Bordeaux ?
« C’est sûr que l’on ne s’attendait pas à gagner la série 4-0, on s’attendait à une série plutôt longue, qui aurait été jusqu’au sixième, voire au septième match. Il y a eu des performances extraordinaires des gardiens de but, des deux côtés. En général, les matchs de hockey se jouent sur des détails et lors des play-offs, c’est encore plus vrai. Je pense que nos actions offensives ont été mieux exécutées de notre part, durant les quatre matchs. »
A Bordeaux, cela s’est joué un peu sur le réalisme entre les deux équipes ?
« Je pense que des deux côtés, il n’y a pas eu beaucoup de chances de marquer. Le focus a été plus axé sur le secteur défensif que sur le secteur offensif. Cela s’est vu sur les deux matchs de la série, à Bordeaux. »
Est-ce que vous vous attendiez à ce jeu plus défensif ?
« Je pense que l’on a vu cet aspect durant toute la série. Au contraire de la saison régulière, lors de ce début de play-offs, on a pu constater plus de tirs de loin de la ligne bleue avec beaucoup de batailles en un contre un, en direction du but adverse. A ce sujet, durant la série, on en a eu, on en voit plus durant la saison, que lors des play-offs. »
Est-ce vous pensez que cela s’est joué aussi sur l’exploitation des supériorités numériques ?
« Si je ne me trompe pas, on a marqué seulement deux buts, lors de supériorités numériques, durant les quatre matchs, donc je ne peux pas dire que cela a été notre point fort. On a eu beaucoup de chances de marquer, mais on n’a pas su concrétiser comme durant la saison régulière. L’objectif était de se procurer plusieurs occasions en supériorités numériques, donc, c’est bien, mais on a été opposé à un bon gardien de but adverse. Malgré tout, on n’a rien lâché. On a senti que Clément Fouquerel (gardien de but de Bordeaux) commençait à fatiguer sur le troisième match, on a su en profiter. Cela nous a permis de prendre le large avec trois victoires à zéro. C’est ensuite compliqué pour n’importe quelle équipe. »
Au final, vous n’avez pas encaissé beaucoup de buts ?
« C’est sûr que notre désavantage numérique a été bon. C’est toujours bien pour le moral de l’équipe et cela motive tous les joueurs. Comme je ne joue pas les infériorités numériques, c’est toujours très motivant de voir l’efficacité des coéquipiers. Il y a aussi eu les très bonnes performances de notre gardien de but, Florian Hardy, qui a évité d’encaisser des buts. »
Vous n’avez pas non plus inscrit beaucoup de buts… ?
« A ce sujet, il ne faut pas non plus oublier aussi la bonne performance de Clément Fouquerel, le gardien de but bordelais. Ce n’est pas pour rien, qu’il est l’un des meilleurs gardiens de but français, en compagnie de Florian Hardy. »
Justement, que pouvez-vous nous dire sur les quatre performances de Florian HARDY, votre gardien de but ?
« Il n’y a rien à dire sur ses performances, car il a été très bon. On l’a senti très concentré et très affamé comme toute l’équipe, durant toute la série. Le destin aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, mais on a bien abordé les quatre matchs, avec un bon état d’esprit. Au final, cela a basculé de notre côté. »
Quel a été le discours du staff, sur le bilan de cette série ?
« Il nous a simplement dit d’être contents de ce que l’on a accompli et de se reposer pour être prêt pour la série des demi-finales, contre les Dragons de Rouen. Si l’on veut être champion de France, on est à un tiers du parcours et il nous reste encore huit victoires à aller chercher. On va aller les chercher une par une. »
Il était important de gagner rapidement la série, pour ne pas trop puiser dans les organismes ?
« C’est sûr qu’il était important de finir la série le plus rapidement possible. Le but de chaque équipe est de gagner tous les matchs. L’important était de ne pas avoir de regrets après les matchs disputés. L’importance à chaque match, c’est de donner tout ce que tu as sur la glace. Tant que l’on travaille plus fort que l’autre équipe, que l’on reste concentré dans le rôle de chacun, on se donne les bonnes chances de gagner. Même si on est conscient que cela aurait pu tourner autrement, je pense que l’on méritait de gagner ces quatre matchs-là contre Bordeaux, on est bien content de ce que l’on a fait. Cette semaine, on est retourné au travail, car tout sera à refaire face à Rouen. »
Il était important d’accéder aux demi-finales, après les échecs des dernières saisons ?
« Oui, c’est évident. Cela fait quelques saisons que l’équipe déçoit en play-offs. Depuis que je suis arrivé au club, on n’a pas passé le premier tour, en échouant en quart de finale. Je me suis souvent reproché mes performances lors des play-offs. Cela a été une remise en cause à la fois d’un point de vue individuel, que collectif. Personnellement, que cela soit offensivement que défensivement, j’essaie de faire tout ce que je peux. Individuellement, je pense avoir réalisé quatre bons matchs, même si je pense que je peux apporter encore petit peu plus. Même si mon exécution n’est pas à 100%, mon intensité est bonne, je sens que d’un point de vue physique, j’ai de l’énergie, c’est important. Je pense aussi que plus la série va avancer et plus on va être meilleur. »
Place maintenant à l’opposition face à Rouen, comment allez-vous aborder cette série des demi-finales ?
« On ne les aime pas, c’est sûr. Je pense que l’on a deux styles d’équipes très différents. On a vu ce qu’Amiens a réalisé en finale de la coupe de France, contre eux. Je pense que l’on peut s’inspirer de cette performance-là. On avait vu une équipe talentueuse et sereine du côté de Rouen, et une équipe affamée d’Amiens, qui a gagné logiquement ce match-là, selon moi. Lorsque tu travailles fort, tu te donnes de grandes chances de gagner les matchs. Pour moi, c’est avec cet état d’esprit, qu’il faudra se présenter à Rouen, la semaine prochaine. Rouen est une équipe avec beaucoup de talent, certainement plus que nous. Cependant, on va aller chercher cela, avec toute l’équipe et ne pas leur donner une seconde de produire leur jeu. Pour cela, il faudra beaucoup d’énergie. Cette semaine sans match, nous a permis de bien récupérer, de retrouver nos jambes et notre lucidité. »
Vous êtes l’un des joueurs clés de l’équipe angevine et le meilleur buteur de la Ligue Magnus, est-ce vous vous mettez une certaine pression dans vos performances ?
« C’est certain que je me mets une certaine pression, en voulant marquer à chaque match. Lors de la série des quarts de finale, j’ai inscrit qu’un seul but, mais lorsque l’on regarde mes matchs, mes lancers ont permis à mes coéquipiers d’être aux rebonds et d’inscrire des buts. Peut-être que les gardiens de but sont plus vigilants sur mes tirs, mais mes shoots permettent à d’autres d’inscrire des buts. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est de mettre des palets devant le but et de prendre des bons lancers. Et si je ne marque pas directement des buts, cela donne la chance aux autres joueurs de l’équipe de marquer. Selon moi, participer à un but, c’est aussi important que de marquer, surtout en play-offs. Dans l’équipe, on ne regarde pas qui a marqué, mais c’est plutôt un effort collectif. C’est ce qui est cool en play-offs. On ne regarde pas nos performances individuelles en pensant à nos futurs contrats, ce qui compte, ce sont les efforts collectifs pour gagner les matchs. »
Lorsque l’on regarde les statistiques de la Ligue Magnus, vous êtes le joueur qui tente le plus de tirs à la cage. Cela rejoint un peu ce que vous disiez ?
« C’est sûr que j’ai un bon lancer, on joue avec nos forces et nos faiblesses. J’essaie de jouer sur mes points forts. »
Est-ce que vous sentez que les gardiens de but adverses craignent vos lancers ?
« Par exemple, lors de la série face à Bordeaux, j’ai senti que j’étais surveillé par les joueurs adverses. Mais cela a permis de libérer des espaces et donner l’occasion aux autres joueurs de se créer des occasions. Au hockey, le danger peut venir de partout. »
Étant mieux classé que vous, Rouen aura l’avantage de la glace. Est-ce que selon vous, c’est un avantage ?
« Dans notre cas, il va être important de gagner à Rouen, si l’on veut remporter la série. On va jouer le premier match et ensuite, on verra où l’on en est. »
Est-ce que vous seriez satisfait de gagner l’un des deux premiers matchs à Rouen ?
« On va jouer match après match et ne penser qu’au match présent, pour ne pas avoir de regrets. L’objectif sera de gagner le premier match, ensuite, on verra si l’on peut gagner le deuxième match. Peu importe de ce qui se passera, si l’on revient à Angers, à 2-0, 1-1 ou 0-2, on va se battre jusqu’à la fin de la série. Cela va se jouer sur des détails. En quart de finale, Gap aurait pu faire douter un peu plus Rouen, s’ils avaient eu leur gardien de but titulaire. Il y a eu de très bons quarts de finale. Que l’on bascule à 2-0 ou à 0-2, personne ne serait surpris, tellement les équipes sont proches, et rien ne sera joué. Il faudra être constant et être présent au bon moment. »
Êtes-vous surpris de la remontée de Rouen, après un début de saison compliqué ?
« Je ne peux pas dire que je suis surpris, car je m’attendais à ce qu’ils aillent chercher des joueurs pour se renforcer, et qu’ils se réveillent pour remonter au classement. Je sais que dans ce club, il y a une grosse pression de résultats, avec toutes les attentes sur l’équipe. Ce que je ne m’attendais pas, c’est de notre fin de saison atroce. Si nous avions terminé la saison régulière, je pense que l’on aurait fini deuxième à la place de Rouen. Si nous devions avoir des regrets, c’est sur ce point. On a perdu l’avantage de la glace pour la demi-finale, mais cela sera un challenge d’équipe pour remporter la série face à Rouen, il faut voir cela comme çà. Et puis, même si nous avions eu l’avantage de la glace, les Rouennais sont aussi bons à domicile qu’à l’extérieur. Et de notre côté, nous sommes capables de faire de très bons matchs à l’extérieur. J’ai confiance en mon équipe et tout sera possible. A nous de nous donner les moyens d’atteindre la finale. »
Vous pensez que cela va se jouer sur quels aspects du jeu ?
« Comme je vous le disais, cela va se jouer sur des détails. Chaque joueur aura un rôle à jouer. Il va falloir être intelligent avec le palet et dans les supériorités et les infériorités numériques, être efficace dans les remontées de zone et le jeu avec les bandes. Cette semaine, on a travaillé sur les spécificités de jeu et des tendances de Rouen. Nous sommes prêts à aller à la guerre. »










