L’équipe de France féminine dispute vendredi à Chang Mai (Thaïlande) face à Porto Rico son premier match du Championnat du monde 2025, compétition à laquelle elle n’a plus participé depuis… 1974. Fortes d’une belle campagne de VNL et d’une préparation réussie, les Bleues de Cesar Hernandez visent les huitièmes de finale.
Après avoir découvert le haut niveau européen (qualification pour les quarts de finale de l’EuroVolley en 2021 et 2023), la Volleyball Nations League et les Jeux Olympiques l’an dernier, l’équipe de France féminine poursuit son apprentissage et sa progression en s’attaquant à partir de vendredi à Chiang Mai à une compétition à laquelle la France n’a participé que trois fois, la dernière il y a 51 ans, le Championnat du monde.
Elle avait alors pris la 20e place, après avoir notamment affronté en match de classement Porto Rico (victoire 3-1), équipe contre laquelle elle n’a depuis plus joué et qui sera vendredi à Chiang Mai, au nord de la Thaïlande, le premier adversaire de la poule C des joueuses de Cesar Hernandez, qui étrenne cette saison ses galons de sélectionneur.
Avec des résultats à la clé, puisque l’équipe de France, aujourd’hui 15e au classement mondial, a obtenu une bonne 9e place finale au classement de la Volleyball Nations League, avec cinq victoires en douze matchs (deux en 2024 pour sa première participation), dont certaines marquantes contre les Pays-Bas ou la Serbie. Elle est également parvenue à accrocher des équipes de top niveau mondial (défaites 3-2), comme l’Allemagne, les Etats-Unis et le Brésil qu’elle retrouvera d’ailleurs à Chiang Mai dimanche pour son deuxième match de la poule – le troisième sera contre la Grèce (mardi).
La recette du successeur d’Emile Rousseaux qui est parvenu pendant son mandat (2018-2024) à bâtir un groupe compétitif (au-delà de la 50e place mondiale lors de sa prise de fonctions) et à contribuer à lui offrir ses premiers titres (dont une victoire sur la Challenger Cup en 2023, synonyme d’accession à la VNL) ? Beaucoup de travail, mais aussi le renouvellement d’un groupe qui a accueilli cette année de nouvelles joueuses, certaines étant devenues des titulaires, comme la passeuse Enora Danard-Selosse, tandis que la la pointue Iman Ndiaye, la libéro Juliette Gelin ou la centrale Fatoumata Fanguedou ont pris plus de poids dans l’équipe.
« On ne s’attendait pas à autant de changements, mais ils ont été payants, constate Héléna Cazaute, restée quant à elle capitaine et véritable pilier de l’équipe, tant pour la qualité de sa réception que pour celle de son service et de son jeu offensif. Les filles plus jeunes ont montré qu’elles avaient aussi le niveau et leur place, c’est bien, cette concurrence fait que c’est plus compétitif à l’entraînement, ça nous tire vers le haut. »
Après une préparation débutée à Bordeaux, les Bleues sont passées par la Corée du Sud, où elles ont perdu Maéva Schalk, blessée à la cheville et remplacée par Nawelle Chouikh-Barbez, mais gagné trois matchs sur cinq lors d’un tournoi à Busan, dont les deux derniers 3-0 face à la Suède et l’Argentine. De quoi débarquer en Thaïlande avec quelques certitudes. « Ce tournoi a été l’occasion de faire tourner l’équipe et d’essayer différentes typologies de jeu, c’était intéressant, poursuit Héléna Cazaute. On est montées en puissance pour finir par deux victoires 3-0, ce qui nous permet d’arriver au Championnat du monde avec un peu plus de confiance. »
Et des ambitions pour ce qui est donc le premier Mondial de cette génération : « Depuis deux ans, entre la VNL, l’Euro et les Jeux, on a l’habitude de jouer des compétitions internationales avec de grosses équipes, on est très contentes de disputer le Championnat du monde, c’est primordial pour notre évolution et pour continuer à acquérir de l’expérience de jouer cette compétition. C’est aussi pour ça qu’on a envie de passer la poule et de jouer une grosse équipe en huitième de finale. Et pourquoi pas viser un quart de finale ? », se demande la capitaine.
Ce qui serait assurément une grosse performance pour une équipe qui reste jeune (25 ans de moyenne d’âge) et est composée de quelques joueuses qui, si elles ont disputé la VNL cette année, vont découvrir la haute pression mondiale. A commencer par vendredi pour un premier match d’ores et déjà capital face à Porto Rico, l’adversaire sur le papier le plus abordable de la poule. « On n’a pas envie de se mettre une pression particulière, mais on sait bien que dans notre poule, le Brésil est la grosse équipe et que les deux autres sont à notre portée, il faut vraiment se concentrer sur ces deux matchs et ne pas faire de faux pas car ça nous mettrait en difficulté pour la suite de la compétition », souligne Héléna Cazaute. Qui ajoute, à propos du match d’ouverture face à la 18e nation mondiale : « Il y a clairement un gros enjeu sur ce match qui va donner le ton. Ça peut générer une pression supplémentaire, mais si on est bien concentrées et qu’on joue un beau volley-ball, comme lors VNL, il n’y a pas de raison qu’on n’obtienne pas un bon résultat. »
La clé sera effectivement sans doute en grande partie mentale pour disposer d’une formation qui est un peu l’inconnue de la poule C. « Porto Rico vient de terminer troisième à la PanAmerican Cup derrière la République dominicaine et la Colombie, c’est clair qu’on n’a pas beaucoup de repères, en dehors du fait que deux-trois joueuses sont passées par le Championnat de France, analyse Felix André, l’un des adjoints de Cesar Hernandez, présent auprès des Bleues depuis 2017. Elles ont une bonne jeune pointue, une belle densité physique et des arguments offensifs à faire valoir. » Et, selon Héléna Cazaute, « un système de jeu assez simple qu’on a l’habitude de rencontrer ». La capitaine conclut : « Si on sert bien et qu’on est bien placées en bloc/défense, on a de bonnes chances de gagner, il faut juste qu’on joue, quoi ! » Le message est passé.








